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Chroniques de Narbonne – mais pas seulement !

 

 

 

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Hier matin, c’est de bonne humeur que je m’apprêtais à regarder le monde au ras des petites agitations et fâcheries narbonnaises, suivant en cela la leçon de Miguel Torga selon laquelle «  L’universel c’est le local moins les murs ». Le ciel était d’un bleu sans nuages pour l’attendrir un peu, et les Barques de Cité et de Bourg sans doute déjà noires de monde – le jeudi est jour de marché. De bonne humeur étais je, donc, quand, par réflexe –  autant le dire tout de suite : stupide! – l’idée me prit d’ouvrir ma boîte à lettre électronique. Y flottait, comme un cheveu sur la soupe, sous la « banderole » Nouveau Narbonne, un texte – que je m’empressais, tout aussi stupidement de lire  – d’un genre inédit et d’une violence inouïe sur la cuisine politique locale – on ne résiste guère à prendre connaissance de ces brouilleries provinciales. Un texte cependant difficile à avaler pour des estomacs sensibles. Long, lourd, laborieux, acide et finalement indigeste à force de filer une métaphore du plus mauvais goût sur « la soupe à l’union ». De quoi vous dégoûter des menus à venir de cette ancienne « maison » politique pour les municipales à venir . De centre-droit, tout en  prétendant ne pas l’être tout en affirmant le contraire,  apolitique, tout en ambitionnant d’en faire – de la politique – autrement, l’union n’est pas sa tasse de thé, nous est-il en conclusion asséné. Soit ! Mais qu’elle la prépare donc pour un second tour plutôt que de la rendre impossible, serait-on tenté de lui conseiller. Que son chef n’aime pas la table concurrente, celle de l’UMP, on peut après tout le comprendre . Son père était pareil ! Mais puisqu’il est désormais assuré qu’elle sera, comme la sienne, dressée, la sagesse devrait plutôt le conduire à ne rien dire et faire qui les renverserait toute deux . Tiens, pas plus tard qu’au début de cette semaine , je lisais dans la presse informée des affaires régionales que, paradoxalement, alors que tous les indicateurs annoncent un sévère vote sanction pour la gauche lors des prochaines élections municipales, toutes les villes de droite de la région risquaient de basculer… à gauche ; et les autres d’y rester ! La raison ? Le score du FN et les triangulaires qui en résulteraient … Ainsi, tout se passe, dans ma petite ville, comme dans le reste du pays : cette menace n’existerait pas ! Un aveuglement qui confirme le commun sentiment de supériorité qui s’empare des hommes engagés dans la course au pouvoir pour peu que leur raison soit envahie par le ressentiment ou la rancune. Une dernière remarque de Torga, qui n’avait pas besoin de parcourir le monde pour y trouver d’universelles vérités, son village lui suffisait : «  L’argent comme finalité; le luxe comme finalité; le pouvoir comme finalité… Une fin d’Empire ».   

Le mensonge d’Etat vient de perdre ses vertus !

 

 

 

 

 

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Les otages n’avaient pas posés leurs pieds sur le sol français et leurs familles de les serrer dans leurs bras, que l’article du « Monde » faisant état du versement d’une rançon de 20 millions d’euros était sous presse pour être lu par des millions de lecteurs et son contenu repris par toutes les chaînes de radios et de télévision; contredisant ainsi , et avec quels arguments, le discours officiel qu’il n’y avait pas eue de rançon, et qu’il n’y en aurait jamais. Ce que, pour ma part, je n’ai jamais cru une seule seconde ! Comment peut-on accepter en effet l’idée que des terroristes présentés comme des assassins sans pitié seraient devenus, par le seul pouvoir de la parole, de doux humanistes soucieux de la vie de personnes emprisonnés depuis si longtemps ? Aucune contreparties d’aucune sorte n’auraient donc été exigées ? Rien! pas un euros. Ni de l’Etat,  ni d’Areva, ni des Nigériens? Pas de montages ou d’utilisation de fonds secrets pour neutraliser dans l’opinion publique et chez de futurs ravisseurs que la France est ouverte à des négociations, y compris financières, pour sauver des français pris en otage ? Ecoutant Hollande et Fabius le proclamer, je me disais que, même dans la nécessité de mentir pour des raisons d’Etat évidentes ( voir le texte de Brice Couturier sur ce sujet ), leurs messages n’imprimaient plus; ni les écrans ni les esprits. Il arrive un moment , en effet, nous y sommes, où la parole politique atteint un tel discrédit qu’elle est , quoique fassent ou disent ceux qui en ont le magistère , dans l’instant, contestée, voire niée. Et quand des médias parfaitement documentés, comme dans le cas d’espèce, en exposent la face cachée en allant dans les « cuisines » d’une opération des plus secrètes, on se dit que le mensonge d’Etat perd une grande partie de son efficacité et de sa justification. À trop mentir, si on peut me permettre cet oxymore, le mensonge perd quelques unes de ses vertus…

Diminuer les dépenses publiques ? C’est possible !

 

 

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Ah,ces dépenses publiques! La Cour des Comptes ne cesse d’en dire qu’elles sont trop importantes, en  regard de la richesse produite; trop coûteuses pour beaucoup , inutiles pour certaines ; quand elles ne sont pas de simples budgets d’agrément pour des élus soucieux d’améliorer leur confort quotidien, leur train de vie, l’image qu’ils se font d’eux mêmes et de leur politique ou de combler leur désir de parcourir le monde sous couvert de coopération et de culture. Rien n’y fait ! loin de baisser,  elles montent, comme les impôts qui les financent. Inexorablement ! Elles seraient incompressibles et correspondraient au juste prix de notre système démocratique et social, nous expliquent élus et experts de la vieille école keynésienne. Ce qui fait d’un pays comme le nôtre le champion du mode par son nombre d’élus par habitants et du département de l’Aude le champion de France par son nombre de fonctionnaires territoriaux par heures travaillées. Mais ce n’est pas de cela dont je voudrais vous entretenir, mais de ces dépenses d’agréments aussi inutiles au plan économique et social que scandaleuses au plan moral. Comme celles relevées par la Chambre Régionale des Comptes dans les budgets de la ville de Montpellier. Que montrent ses rapporteurs ? Eh bien que nos élus aiment les séjours lointains et fort coûteux. 14 voyages en 2008, 17 en 2009, 24 en 2011 dans 38 villes de pays différents : Pékin, Montréal , Fès, San Francisco, l’exotique Guadalajara, Nagoya etc… pour y visiter  foires agricole, musées , ou participer à des compétitions sportives, notamment … 500 000 euros sur 2009-2011 !  Cette gabegie, qui devrait faire monter le rouge au front de nos édiles s’ils avaient seulement un brin de conscience civique à l’égard de nombre de leurs concitoyens vivant dans la précarité et la misère, projetez la à l’échelle de l’ensemble des collectivités du pays et vous aurez une idée des sommes qui pourraient être économisées sans drames ni grandes difficultés. De ce genre, il y en a beaucoup d’autres. A défaut des élus et de leurs collaborateurs pour ce faire, je suis finalement persuadé qu’un comité de citoyens dédié à cette chasse aux gaspis ferait la démonstration d’une plus grande efficacité et d’une plus grande motivation. Après tout , ne nous vante-t-on pas les mérites d’une société participative ? Qu’on ne nous raconte donc plus de sornettes sur ce sujet ! Et que l’on cesse enfin de nous prendre pour des imbéciles…

La mort annoncée du Midi Libre de Narbonne !

 

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Petite révolution, mais à grande échelle dans ma petite ville de province qui fut grande et prétend l’être toujours et encore : le Midi Libre va disparaître des «  tourniquets » . Dans le cadre d’un plan de restructuration du groupe auquel appartiennent l’Indépendant et le Midi Libre, des suppressions de postes, des reclassements et la fermeture de l’agence narbonnaise du Midi Libre seraient programmés . C’est l’info qui court sur les Barques de Cité et de Bourg. Si j’en comprend bien la logique économique, de ce plan – rien en effet ne justifie l’existence de deux titres qui déjà partagent un certain nombre de services et de compétences  communs -,  les personnalités très opposées de leurs rédacteurs en chef et la concurrence éditoriale dans laquelle ils s’étaient engagés, donnaient cependant un semblant de crédibilité à une information pluraliste qui devrait définitivement s’éteindre aux lendemains des fêtes de Noël, me disait-on, sous le sceau d’une confidence largement éventée, en ce matin frisquet de novembre . Autant l’avouer, j’aurais préféré que Plombat – drôle de nom pour un patron de presse ! – taillât dans ses effectifs et son portefeuille de titres après Pâques. Ne serait ce que pour nous donner l’espérance ou l’illusion d’une couverture politique des prochaines échéances électorales à tout le moins décente. J’ai le souvenir de l’époque ou P. Nappez, alors à la tête de l’agence narbonnaise du Midi Libre, avait su, quoique l’on pense encore de son parti pris et de ses engagements professionnels futurs, du tonus médiatique aux précédentes . Et il n’était pas interdit de penser, après tout, que son successeur aurait su donner lui aussi, à sa manière, le même dynamisme, toujours redouté par les pouvoirs en place, à cet intense et passionné moment de la vie publique locale où s’affrontent convictions, programmes et …ambitions . À imaginer le printemps prochain avec le seul Indépendant on peut légitimement s’interroger en effet , les personnes ne sont pas ici en cause, sur le nombre et la variété des nuances et des « couleurs » qui composeront la palette de ses futures compositions journalistiques pré-électorales. Mais peut être que ce que j’en dis, de cette exécution médiatique attendue, pour ne pas en avoir vérifié le sérieux auprès des principaux intéressés, je le confesse, relève d’une désobligeante et méchante cabale. Attendons donc la réaction à ce billet des principaux intéressés ! Cela dit, sans vouloir en rajouter dans la déstabilisation, on raconte, dans les salles de restaurants – pas de pub ici ! – et peut-être même dans le cercle de nos chers « amateurs de cigares », ou les gradins officiels du Palais du Travail , que certain journaliste de l’Indépendant , et non des moindres, serait déjà recasé à la tête du  « services communication » d’une collectivité du Grand Narbonne. Une fonction qui désormais semble devoir être intégrée dans le plan de carrière de tout journaliste soucieux de son avenir et de ses intérêts. Et qui montre à quel point les frontières entre l’information politique et la communication institutionnelle sont aussi ouvertes que ne le sont celles qui séparent le patrimoine des élus du droit de leurs électeurs , qui pourtant les font vivre , à les connaître…

La tentative d’assassinat politique de Manuel Valls; et de tous les autres… .

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C’est après quelques jours de dépôt , sa première lecture n’étant pas passée, que j’ai repris ligne à ligne la chronique de Pierre Marcelle parue dans  le « Libération » du 24 Octobre 2013. Du style et du nerf au service d’une idée. Une seule : vile ! Tout entière dans cette première phrase :  « S’il nous prenait, à l’instar du cinéaste Arnaud Desplechin (voir Libération du 21 octobre), de réactualiser la désuète expression de «lepénisation des esprits», c’est celle de «vallsification», plus à même de dire une barbarie mieux policée, que nous retiendrions. » Vallsification, qui serait ainsi l’autre nom de la rupture, à gauche, avec ce que notre professeur de vertu désigne comme lui appartenant en propre : « les droits de l’homme en leur intangibilité ». Le reste de son texte, dont il n’est pas question ici d’en nier la pertinence tant dans la description elliptique d’une réalité sociale aussi noire qu’indifférente à nos vigilantes élites, que dans l’accablant constat d’un pouvoir aussi tartufesque qu’inaudible dans son projet et ses fins, ne servant qu’à exalter cette conviction que Manuel Valls serait l’inspirateur et l’exécuteur d’une barbarie policée . Une barbarie qui puiserait dans les mêmes eaux boueuses du populisme mariniste ou copéiste une xénophobie et un racisme cependant légèrement teintés des hypocrites couleurs compassionnelles et rosées d’une gauche qui ne le serait plus. Ce texte, ne nous y trompons pas, a été fait pour « tuer », symboliquement, au delà de la personne ciblée, tous ceux qui osent enfin sortir du cercle idéologique de la bien-pensance au centre duquel  trône l’intouchable et pure icône de la « Victime » sociale: celle de « l’Immigré » en incarnant la figure la plus emblématique. Ravagé par la mauvaise conscience et le sentiment de culpabilité pour avoir porté Hollande et les siens au pouvoir, Marcelle retrouve ainsi ses accents et ses figures de rhétoriques des années Mao ; celles, originelles, de son journal, à la différence près qu’on n’y brandit plus le « Petit Livre Rouge » et sa dialectique casseuse de briques mais un bréviaire victimaire  farci d’un pathos sentimental et compassionnel.  Son texte guillotine est caractéristique de cette police de la parole, qui, au demeurant, fait bon ménage, dans tous les sens du terme, avec ceux des marchands d’émotion que sont les grands médias. De cette victimisation des grandes questions sociétales à laquelle est confrontée notre société , ne nous y trompons pas, le  vrai vainqueur en sera toujours le Front National qui , lui , sait jouer sur le ressentiment et la logique du bouc émissaire. Et Pierre Marcelle, à son esprit défendant, peut-être, en est le propagandiste inconscient. Son texte, d’une cruauté idéologique sans pareille, n’est il pas fait de bons sentiments ? Comme ceux de l’officier qui tire une dernière balle dans la tête du déserteur agonisant …