Adelyne, ma boulangère, mon amie, à l’heure où blanchit la campagne, partira…

 

   

Dimanche, 24 décembre, à 15 : 09, dans ma boîte de réception, je reçois ce message : « Demain dès l’aube, à l’heure ou blanchit la campagne, je partirai… C’était ce matin du 24 décembre, éreintée par la maladie qui me ronge, j’ai décidé de vous dire au revoir. Je vous embrasse tous très fort. Adelyne ».

Annie Saumont. Koman sa sécri émé ?

   

Photo : Le Monde.

 

Devant ma tasse de café (bien chaud), comme ce matin (très tôt), lecture de quatre ou cinq nouvelles d’Annie Saumont. Trois, quatre pages chacune seulement, mais d’une grande densité. Pour les amateurs de ce genre littéraire, son style, son imaginaire et ses thèmes la rapprochent de Raymond Carver : le maître américain ! Rapide, incisive, rien ne lui échappe des peurs, des troubles et des angoisses de personnages aux identités floues, déboussolés, paumés, mal dans leur peau voire carrément tordus. Pas de mièvres bluettes romantiques : des histoires de vie dans lesquelles on parle aussi d’amour, de tendresse. Certaines de ses âmes grises, longtemps, occupent l’esprit ; qu’il m’arrive de croiser au fond d’un bistrot, un soir de « fête » ou tout simplement au coin d’une rue. Quand ce n’est pas devant mon miroir… Le titre de ce recueil *, posé sur ma table, est tiré d’une des dix huit brèves histoires, le composant : « koman sa sécri émé ? ». Très courte : deux pages. Son titre ? SMS ! Un petit bijou : drôle et cruel…

   

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  * Koman sa sécri émé ? Annie Saumont. Julliard 2005 (163 pages).

Si la terre était ronde, il n’y aurait pas de vacances. L’homme ne pourrait plus se reposer.… (A.Vialatte)

 

Illustration: Croquis d’Alexandre Vialatte de Lavoro © AFP /Leemage/Lavoro.

     

« Il ne faut jamais mettre un homme, sans un entraîne­ment progressif, en face d’une situation qui l’oblige soudainement à réfléchir à plusieurs choses. Le sang afflue au cerveau, le teint passe au violet, le front se plisse, les yeux restent vides, la tête peut deve­nir aussi grosse que celle d’un académicien. Tout est à craindre en de telles conjonctures, comme du scaphandrier qui remonte à la sur­face après une importante plongée. Le repos s’impose, et des bains de pieds à la moutarde. » C’est précisément ce que je me disais, ce matin.

Salut les copains !

Le croquis de la semaine de Denis Carrière : « Salut les copains ! »

 
     
 

Vous pouvez agrandir l’image en cliquant dessus. Tous les croquis et caricatures de Denis sont disponibles en cliquant sur Denis Carrière, en rouge, en haut et à gauche.

 

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Jean-Pierre LE GOFF : « Le mythe Johnny : entre nostalgie des Trente Glorieuses et sacralisation du rebelle »…

     

Propos recueillis dans « Le Figaro » du jeudi 7 décembre par Vincent Trémolet De Villers. Extraits :

La mort de Johnny Hallyday a déclenché une très forte émotion collective. Comment expliquer une telle popularité ? Est-il devenu une mythologie nationale ?

Jean-Pierre LE GOFF. – Oui, sans nul doute, et il y a plusieurs raisons à cela. Cette mythologie combine une forte nostalgie pour les années de sa folle jeunesse pour une partie de la population mais aussi pour la France d’avant la crise, celle des années 1960 et de la dynamique des Trente Glorieuses, à laquelle s’ajoute l’image du rockeur, perpétuel rebelle, qui est devenu l’un des traits marquants de la culture des sociétés démocratiques. Johnny Hallyday est l’incarnation nationale d’une culture rock qui transcende les âges et les catégories sociales. En ce sens, on pourrait dire qu’il est un facteur d’unité nationale, que l’on apprécie ou non ses interprétations. Il n’en a pas toujours été ainsi. Quand Johnny Hallyday est apparu sur scène à la fin des années 1950 et au début des années 1960, il a suscité critiques et indignation d’une partie de la population, des journalistes et des intellectuels…

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