Ce désir soudain de ne plus rien vouloir entendre (ou lire, ou voir)…

     

Il y a des jours où le désir de ne plus rien vouloir entendre (ou lire, ou voir) de ce qui constitue pourtant l’inévitable trame de ma vie sociale et politique, s’impose à mon esprit. Plus précisément, je ne peux plus rien entendre (ou lire, ou voir) ou presque venant de personnes dont le métier est prétendumment d’en rendre compte dans les médias et sur les réseaux sociaux, ou d’autres dont les ambitions et les passions les portent, sur les mêmes supports, à vouloir incessamment en témoigner. Quand je réfléchis aux raisons de ce mouvement de conscience et de repli, outre la pauvreté et l’agressivité du débat public, si je puis dire, s’impose à moi l’idée fort simple, mais rarement exprimée, que notre condition humaine excède de tous côtés l’organisation de la cité, notre rapport aux autres : le ou la politique – L’estime de l’une et de l’autre tenant finalement à la place qu’ils accordent aux individus pris et considérés dans leur souveraine solitude ; à leur protection des meutes et des foules, seraient elles accordées à quelque vague idée du Juste et du Bien…

Une petite journée de manifestation enseignante dans ma modeste cité narbonnaise…

       

J’ai aperçu, hier,  sur la place de l’Hôtel de Ville, une petite troupe de personnes dont certaines brandissaient des drapeaux rouges portant les sigles des organisations syndicales ayant lancé un mouvement de grève national des enseignants et professeurs de l’Éducation Nationale. La Fédération Cornec des parents d’élèves et les mouvements lycéens, étudiants aussi, s’étaient évidemment joints au mouvement. Et ce fut fatalement un spendide fiasco ! 11% de grévistes au plan national seulement, selon les chiffres communiqués par le Ministère.

Ces gens si pleins de leurs idées, qu’il n’y a plus de place pour celles d’autrui…

 
 
 
 
 
 
J’ai souvent vérifié, à la lecture de textes publiés sur un réseau social, notamment, ou de commentaires sur ceux qu’il me plait, sur le même support, de rédiger, comme en ce moment, la constance, ou plutôt ce travers de l’esprit que les psychologues nomment : le biais de confirmation. Un penchant naturel de notre cerveau, si j’en crois ces derniers, dont la découverte ne date cependant pas des dernières avancées des sciences de l’esprit. Déjà, La Bruyère, dans son inégalable style, n’en décrivait-il pas les symptômes ? :

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