Chronique de Narbonne l’été. De la « Jument Verte » et de Jean Cassanéa de Mondonville…

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C’est une  petite rue du quartier de Cité, étroite et sombre. Ses façades  suintent la fatigue et le désespoir. Le jour rien n’y attire personne. Absolument rien! C’est au seuil de la nuit seulement qu’elle s’anime. L’été, les tables sortent. Alors elle s’emplit de paroles, de rires et de joie; et on oublie ses murs gris et sans âme. Ce miracle là, on le doit, à la Jument verte où Graziella et ses enfants, son fils en cuisine, sa fille au service, tous les soirs, officient. L’âme de Marc, malheureusement trop tôt partie y est cependant toujours présente. Marc avait en effet ce don de rassembler.

Un moment musical ! Mozart : quintette pour clarinette K 581 !

Par l’Academy of St Martin in the Fields Chamber Ensemble . Le deuxième mouvement Larghetto est sublime ….

Mozart, en somme, pourrait parler ainsi : Je ne suis ni monarchiste, ni jacobin, ni républicain, ni démocrate, ni anarchiste, ni socialiste, ni communiste, ni fasciste, ni nazi, ni raciste, ni antiraciste, ni anti-mondialiste. Je ne suis ni classique, ni moderne, ni post-moderne, ni marxiste, ni freudien, ni surréaliste, ni existentialiste. A la rigueur, vous pouvez me présenter comme singulier universel, c’est-à-dire catholique dans un sens très particulier, ou encore comme franc-maçon d’une façon très personnelle, c’est-à-dire universel singulier. Vous voyez là une contradiction ? Pas moi. En vérité, je suis ce que j’ai été : ma musique. Je serai ce que je serai : ma musique. Je suis uniquement ce que je suis : cette musique.

Philippe Sollers