Chronique de Narbonne, et d’ailleurs. Réforme territoriale: c’est du Godot sur la « scène nationale » du Théâtre…

imgres-2

Le Théâtre Scène nationale de Narbonne recrute son nouveau directeur. Un appel à candidature a donc été publié. Et à le lire, on trouve, le résumé parfait de ce dont souffre notre administration publique prétendument décentralisée. Je pensais, en effet, naïvement, que la gestion de cette « scène » relevait de la seule autorité juridique de l‘Association « Centre d’Art et de Culture. Le Théâtre », et celle de son équipement du Grand Narbonne, principal financeur, de surcroît. Eh bien non! J’apprends que les postulants à ce poste de direction: « doivent « obligatoirement » adresser leur candidature à 6 destinataires différents : le président de l’Association Centre d’art et de Culture, le président du Grand Narbonne, le Directeur général de la Création artistique, le directeur régional de la DRAC, le président du conseil régional et le président du conseil départemental. » Ubuesque!

Obligatoirement: qu’est-ce à dire, sinon que le choix sera fait par consensus – ou par amicales « pressions » de tous ordres – et en faveur de celui ou celle qui rassemblera le plus de suffrages. Chacune, ou trois ou quatre d’entre elles ayant son candidat, la procédure choisie ou imposée (?) est, peu importe les intentions de celui qui l’a choisie, propice à toutes les manoeuvres pour « caser » son favori.

Il paraît pourtant que la loi sur la réforme territoriale, qui vient d’être votée, l’a été afin de clarifier le rôle et les pouvoirs de nos institutions locales! En attendant, c’est « Godot » qui figure à l’affiche de la  saison 2015/2016 du Théâtre de Narbonne…

225962-TheatreNarbonne-192x154

Mots-clefs : , ,

Rétrolien depuis votre site.

Commentaires (4)

  • Avatar

    edouard

    |

    Le terme « ubuesque » semble un tantinet exagéré. La procédure est la même pour toutes les scènes Nationales de France. Il y a un cahier des charges à respecter, ce n’est pas un théâtre municipal où un élu ferait seul la pluie et le beau temps. Les collectivités qui subventionnent choisissent ensemble une personne et un projet. Quoi de plus normal?

    Reply

    • Avatar

      Michel Santo

      |

      Mais je ne dis pas, ce n’est pas le problème que je soulève, qu’un président d’agglomération , et non un élu municipal, pourrait faire ce qu’il entend sans avoir à respecter un cahier de charge, pour le recrutement de son directeur, comme pour pour la programmation de son théâtre. Je connais les contraintes d’une scène nationale … Non, je questionne cette forme de recrutement avec envoi de candidature obligatoire à six institutions et le brouillage de responsabilité qu’elle induit, sans parler des circuits de connivences et autres qu’elle crée. Et puis dites moi ce que viennent faire le Département et la Région , dans ce processus de recrutement? Si pour chaque subvention attribuée par elles induisant un recrutement dans une association ou une entreprise, il faut à présent leur adresser les CV et les associer à la sélection… J’ironise, évidemment ! Et enfin , j’insiste: à l’heure de la clarification des pouvoirs et des responsabilités, ce genre de méthode, infantilisante de surcroît, démontre que dans certaines sphères l’on n’a pas l’intention d’y contribuer.

      Reply

      • Avatar

        edouard

        |

        Pourquoi vouloir laisser le département et la région à la porte? La présence de 4 échelons de l’état est plutôt une garantie contre le « fait du prince » d’un élu. Une Scène Nationale n’est pas un théâtre municipal voué à accueillir les « Galas Karsenty ».

        Reply

Laisser un commentaire

Articles récents