Chronique de Narbonne. Le charme, la beauté, et… Urbex.

La Chronique Narbo-Martienne de Jakin Gura-Izan

  Ces deux notions n’ont pas de définition universelle, mais appliquées à une ville, le charme est du côté de la subtilité : les ambiances, les couleurs, ce qui possède un caractère de proximité et échappe à la symétrie, à la répétition. La beauté s’accommode très bien du charme, mais elle suppose un plus, une puissance, que ce soit celle d’un monument, ou d’une vue perspective. Elle produit des images mémorables et gagne trois étoiles au guide Michelin.

Narbonne est une ville avec beaucoup de charme, qui possède aussi de grandes séquences de beauté urbaine et monumentale. Mais une ville est un organisme vivant, qui connaît ses floraisons, ses morts naturelles ou provoquées.

Sur le front du charme, on applaudit à la réfection de la rue Armand Gauthier, mais il faut déplorer la démolition du cinéma le Vox, qui outre son caractère patrimonial possédait un formidable potentiel pour animer les quais de la Robine entre les Halles et le Théâtre.

 
Le Vox, c Didier Taillefer (1)

Cinéma le Vox. Photo: Taillefer.

 

Pour ce qui est de la beauté, le bilan des pertes est hélas plus lourd. On déplore la fermeture de l’église Saint-Sébastien –le saint natif de Narbonne, qui compte un retable baroque en pierre de toute beauté –le seul que compte la ville de Narbonne.

L’Hôpital de Pech Dalcy, la plus belle architecture classique de la Ville est, en dépit de sa position centrale, toujours à l’abandon et les dégradations se font très vite.

 
Pech Dalcy, c J G-I

L’Hôpital de Pech Dalcy. Photo: Jakin Gura-Izan

Le couvent des cordeliers, magnifique îlot médiéval situé dans l’impasse du même nom, offre quant à lui la vue dérangeante d’un patrimoine qui a été, pourrait être, mais n’est rien.

 
Cordeliers, c D.idier Taillefer

Le couvent des Cordeliers. Photo: Taillefer.

 

Ces édifices sont comme des fantômes dans le patrimoine de la ville qui est au centre de la grande Région. Signalés dans les guides, les bases de données ou les livres d’histoire, ils sont inaccessibles et invisibles. Sauf déni, ils figureront ou figurent peut-être déjà au menu du projet culturel de la Ville.

Faute de quoi on ne peut que leur souhaiter d’être transfigurés par les photographes d’Urbex, communauté d’explorateurs spécialisés dans les lieux abandonnés. Pour une promenade enchantée dans l’univers d’Urbex, c’est ici : Urbex

Et pour une histoire savoureuse de ce que Narbonne n’a plus, n’a qu’à moitié, ou aurait dû avoir, le webdocumentaire du collectif Aici : « Inachevé », la raconte ici: Aici

 

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Commentaires (1)

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    Elle

    |

    merci pour le lien Urbex : c’est fabuleux ! Mes amitiés à Jakin Gura Izan

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