Chronique de Narbonne. RCNM: la conciliation financière Caussinus/Elsom ne suffira pas…

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Dans ma petite ville, Narbonne, le RCNM tient une place très importante dans la « culture locale » et l’imaginaire de ses habitants. Moindre que dans le passé, certes, mais encore aujourd’hui bien réelle. Le temps est en effet fini où Narbonne n’était connue dans l’Hexagone, j’exagère à peine, que par les performances de son club de rugby et la notoriété de certains de ses grands joueurs internationaux: les Spanghero, Maso et Codorniou, notamment. Le passage au rugby professionnel a fini par briser les anciennes positions et hiérarchies rugbystiques, au profit d’ensembles urbains puissants, tant en forces économiques qu’en poids démographique. Surtout en Top 14! Et la gestion de ces équipes, même en Pro2, est donc passée d’un stade artisanal et « familial », autour d’un « office notarial » avec l’appui de pouvoirs municipaux pourvoyeurs d’emplois et de subsides aux origines disons indéterminés, comme c’était le cas dans les « grandes années » sportives du RCNM, à un stade d’entreprise beaucoup plus évoluée.  Ce qui implique nécessairement une « gouvernance » plus distanciée qu’au temps où « tenir » le RCNM était un levier de première importance pour les pouvoirs  économiques et politiques locaux.

Si ce temps n’est plus, force est de constater que, pour un certain nombre d’entre eux, la nostalgie de cette époque révolue imprègne encore leurs esprits. Un décalage qui me semble, en partie, à l’origine de la crise traversée par le RCNM dans ses rapports avec les principaux acteurs du petit écosystème économique et politique local. Je ne crois donc pas  que le seul règlement du différent  financier entre l’Association du RCNM de monsieur Caussinus et la SASP de monsieur Elsom, au terme d’une procédure de conciliation pilotée par la FFR, suffise.  L’un ne pouvant se passer de l’autre, et réciproquement, c’est sur un projet sportif, une stratégie et un objectif commun, sur la moyenne et longue durée, que ces deux acteurs de la scène narbonnaise doivent s’engager. Sans conception commune du type d’équipe à constituer, de style de jeu à pratiquer et de profil de joueurs à former et recruter, rien ne pourra jamais, en effet, être réglé. Et dans le cas où les logiques continueraient à diverger, nous pourrions en arriver – je pousse le raisonnement jusqu’à l’absurde – à une situation où l’Association du RCNM ne formerait que des talents pour « l’export », financés par le contribuable narbonnais, et la SASP de ne recruter que des joueurs « étrangers », eux aussi financés en partie par le même contribuable narbonnais. Ce qui, pour l’apporteur de financements publics, la « mairie », serait inacceptable. Christian Labit, nouvellement installé dans le staff de R. Elsom, si j’en crois ces dernières déclarations dans la presse, semble bien avoir compris ces enjeux. Et nous n’avons aucune raison – le ressentiment, comme la colère, est un très mauvais conseiller – de ne pas, nous et les principaux acteurs de cette affaire, lui accorder notre confiance.  Avons-nous d’autre choix?…

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