Contre-regards sur l’économie du Languedoc-Roussillon.

Le Languedoc-Roussillon devrait connaître la plus forte croissance démographique en 2030 : 32,2% et la plus forte augmentation du vieillissement de sa population (+ 73 % ) où la part des 60 ans et plus en représenterait 31,5% ( 29,3% pour la France métropolitaine).
Ce phénomène constitue certes un atout pour le développement économique régional, notamment dans le domaine des services à la personne. Mais il constitue aussi un défi par ses conséquences en termes de cohésion sociale et territoriale.
L’économie « résidentielle », malgré son importance réelle, n’est pas, en effet, un moteur suffisant (le seul depuis un demi siècle !) pour pallier aux difficultés de secteurs traditionnels (comme les industries manufacturières et l’agriculture) fragilisés par la globalisation de l’économie mondiale. Et ce ne sont pas les industries et les services de pointe, peu présents, qui peuvent assurer le relais.
Quant aux fragilités sociales, elles s’expriment déjà au travers de plusieurs paramètres : chômage, niveau des salaires,saisonnalité, revenus sociaux, besoins en logement social et même, niveau des diplômes. La question de la précarisation possible d’une partie de la population et de certains territoires doit donc être d’autant plus posée que la stabilité des finances publiques, toujours sollicitées dans ces situations, n’est pas assurée.
Car si la croissance démographique crée de l’emploi, elle induit aussi une demande de financement pour satisfaire un niveau croissant de besoins collectifs en particulier dans les domaines de la santé et du logement, comme dans celui des équipements publics (eau potable, traitement des eaux usées,infrastructures, transports collectifs…).
C’est dire que, dans une situation de crise des finances publiques, les collectivités locales régionales ne pourront guère compter sur l’Etat et qu’il leur appartiendra de trouver des marges de manœuvre autrement que par l’augmentation des impôts.
Contrairement à ce que prétendent la plupart des « patrons » des exécutifs régionaux, elles existent. Mais cela suppose que toutes les collectivités «  réduisent leur voilure » et ramènent leur champ d’intervention à celui que définissent leurs compétences. Cela signifie aussi une plus grande coordination de leurs politiques publiques, une mutualisation de leurs moyens et de leurs services, plutôt que leur redoublement… Une véritable révolution dans un Languedoc-Roussillon où règne une classe politique pour qui la seule variable d’ajustement est la fiscalité…

 

 

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