De Ménard et d’une certaine forme « d’obscénité » médiatique… | Contre-Regard.com

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Ça continue! jusqu’à l’écoeurement !  Robert Ménard, l’inénarrable maire de Béziers était invité ce lundi 5 septembre à la matinale de LCI. À cette occasion, comme en d’autres précédentes, l’élu d’extrême droite s’est notamment plaint de la proportion d’élèves de confession musulmane à Béziers. Mais ce n’est pas tout !  La journaliste de service voulait entrer dans le panthéon des « résistantes au fascisme de moins en moins rampant qui nous menace » et cette « banalité » ménardienne ne pouvait évidemment pas la satisfaire.

Il lui fallait donc du plus lourd, du plus bas… pour créer l’évènement, le buzz.  La journaliste Audrey Crespo-Mara lui demande alors si “être français, c’est être blanc” . Et l’élu biterrois ravi de la perche ainsi tendue d’acquiescer :

“Être français, c’est aussi, comme le disait le général de Gaulle, être européen, blanc et catholique.”

Objectif atteint par les deux complices : invasion virale dans l’univers médiatique et des réseaux sociaux et indignation généralisée : racisme, fascisme… Après avoir cependant fait sauter le « aussi » pour produire un incontestable et performant slogan ;  et  faire ainsi l’agenda politique du moment.

Ce qui scandaleux et grave, dans cette affaire, comme dans tant d’autres, au risque de choquer, c’est moins la petite phrase de Ménard – dont je n’ai pas besoin de rappeler ici que je me situe à des années-lumières de ses options politico-idéologiques – que ce mode opératoire journalistique.

Un mode opératoire qui devient la norme et produit et généralise une hystérie collective qui conduit  à insulter  ceux qui pensent, par exemple dans ce cas d’espèce, qu’être français, c’est AUSSI (je souligne) être blanc, européen et catholique… De les présenter implicitement « pour de sinistres  cons ; des salauds à enfermer dans des camps de rééducation  et à qui il faudrait, à tout le moins, retirer le droit de vote ! »

Et ne parlons même pas de l’ignorance crasse de ces « producteurs » de ce genre d’infos qui ignorent la situation de « quasi détresse » dans laquelle se trouve les habitants de Béziers – qui majoritairement soutiennent R.Ménard –  et qui ne veulent rien voir de la réalité sociale et politique dans laquelle ils se trouvent.

Le problème, quand même, est que cette « morale » journalistique de tartuffes, plus personne, à l’exclusion de ceux qui l’instrumentalisent sur un plan politique, n’en est dupe. Ménard et cette dame qui l’interrogeait n’étant que les deux faces d’un même miroir dans lequel seuls comptent:  cliver, accroître les tensions, faire du buzz et de l’audience ; abrutir pour tout dire… Et se taire sur l’essentiel!

Ménard en effet devient communicable si on l’abstrait de la situation dans laquelle il se trouve. « Plus on lui donne d’importance, plus on minimise ce qui l’entoure… ; car ce qu’on lui attribue découle de l’essence même de ce monde » (Il se trouve que je lis en ce moment Imre Kertész (Le refus), et que je viens de surligner ce passage dans ma Kindle : emplacement 742). Et Ménard est utile ajouterais-je, car évidemment, de ce monde là on ne veut pas en débattre sérieusement. Pour son plus grand profit et celui de ses amis…

 

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Commentaires (1)

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    Eric Douet

    |

    Quatre noms de politiques me viennent à l’esprit, parmi tant d’autres. Blum, Mendès-France, Rocard, Jospin, sans nul doute quatre blancs européens mais pas cathos… Pas cathos ! Et pourtant ce furent des bons français (pas à la Maurice Chevalier).

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