Déconstruction d’un film culte et réactionnairement genré :  » Un homme et une femme « 

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Bertrand de Saint Vincent a écrit hier cette ironique chronique sur la déconstruction des identités sexuées, sociales, ethniques etc … Je me suis bien amusé à la lire et vous la livre, sans autre intention que de vous faire partager ce petit plaisir de lecture. Je tiens à préciser que tout autre interprétation relèverait d’un insupportable a priori politiquement construit sur ce qui fonde mon identité sexuée et intellectuelle, qui paraît-il ne l’est jamais, ce qui pourrait m’amener à poursuivre les fauteurs de toute violence symbolique exercée à mon encontre devant les tribunaux de la pensée officielle et nomenclaturée dont je ne doute pas une seule seconde qu’ils seraient équitablement sourds à ma requête, pour le plus grand profit moral de mes  » agresseurs  » en particulier et de la société en général … :

 

 

Un homme et une femme. Ils sont sur une plage, à Deauville. Lui, c’est Jean-Louis Trintignant, pilote automobile ; elle, Anouk Aimée, script girl. Tous deux sont veufs, inconsolables. Claude Lelouch tient la caméra. Entre eux, quelque chose va naître. Cha-ba-da-ba-da. Le film va obtenir la palme d’or à Cannes. Connaître un succès… Coupez ! Que signifie cette histoire, cette romance à l’eau de rose ? Vous vous croyez où ? Au cinéma ? D’abord, qui a eu l’idée saugrenue d’intituler un film Un homme et une femme ! Sexisme ! Pourquoi pas Une femme et un homme ? Ou mieux Un homme et un homme ; voire Une femme et une femme. Ou deux.

Par ailleurs, qu’est-ce qui vous permet d’affirmer que cet homme en est bien un ? Et comment osez-vous réduire cette femme à sa stricte apparence ? Pourquoi est-elle si belle ? Et lui si beau ? Les laids n’ont-ils pas droit d’apparaître ? La beauté est un affront, un crime de lèse-égalité. Doit-on accepter de n’être que ce que l’on est né, prisonnier d’une identité qu’on n’a pas choisie ? Morale d’ancien régime ! Vision idéologique ! Œillères réactionnaires ! Ouvrez les camps de (ré)éducation nationale.

Et le réalisateur ? N’est-il pas de confession juive ? Où est donc le musulman ? Y a-t-il un chrétien quelque part ? Pourquoi n’a-t-on pas fait appel à un cameraman bouddhiste ? Les athées sont-ils dignement représentés ? L’acteur principal est de gauche ; l’héroïne également. Il n’y a donc personne de droite dans le cinéma français ? Qui a choisi le casting ? Que fait la police politique ? Trouvez un centriste. Et pourquoi n’y a-t-il aucune personne de couleur sur le plateau ? Racisme ordinaire ! Pas un seul membre des minorités ethniques. S’il y en a, comment va-t-on les représenter ? Non à la caricature ! Pourquoi faut-il toujours que l’on donne la parole aux hommes blancs ? A-t-on pensé aux personnes verticalement diminuées ? Aux non-voyants ? Aux malentendants ? Y a-t-il un accès handicapé ? Pourquoi aucun individu n’est en surpoids ? Et ce choix de Deauville ! Quelle image de la France ! Une cité balnéaire bourgeoise aux relents impériaux ! Des jeunes gens qui n’ont rien d’autre à faire que de se promener sur la plage. Où sont les citoyens ? La classe ouvrière ? La banlieue ? Assez de nantis ! Et cette profession : pilote automobile ! Quelle honte ! Un pollueur qui ne respecte même pas les limites de vitesse ! Éteignez vos cigarettes. Pas d’alcool au volant.

Les héros ont un enfant. Quel est ce modèle que l’on nous impose ? L’individu est-il condamné à procréer ? Ces enfants, que lisent-ils ? Ouvrez leur cartable. Papa porte une robe ? Ok. Laissez passer. Depuis que la gauche s’est mis en tête de recréer le monde à son image, il devient difficile d’exister.

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