Deux « cartes postales » de Gruissan – été 2017 !

Tous les soirs d’été (ou presque), c’est apéritif (pas toujours) au Café de la Paix. Toujours à la même place, à sa terrasse (en réalité un trottoir) le dos au mur, qui offre une « vue » à 180 degrés sur la rue, piétonne dès 19 heures et envahie de tables et chaises entre lesquelles naviguent de petites flottilles de touristes, nombreuses quand un « chanteur » de rue anime le lieu jusqu’à tard dans la nuit.  Philippe,  le serveur, est devenu un ami avec qui, avant que Renate et Bono nous quittent pour rejoindre leur maison située au coeur de la Forêt Noire, nous avions plaisir à nous retrouver, à la même heure, dans cette petite enclave amicale où  sourires et gestes suffisaient, par-delà la barrière de la langue, à transmettre ce mélange de sentiments fait de tranquille humanité. Au fond, me disais-je, le plaisir ou la grâce d’un moment, d’une rencontre, se passe aisément de mots et de phrases qui, souvent, dans ce genre de circonstance, charrient presque inconsciemment leur lot de lieux communs… Finalement nous nous sommes donné rendez-vous l’année prochaine aux mêmes tables et aux mêmes heures en espérant que Philippe serait encore des nôtres pour continuer nos discrètes et silencieuses conversations vespérales… Les embrassades, elles, furent fortes et sincères…

 

Un autre personnage est apparu sur cette scène estivale, jamais vu jusqu’alors. Il m’a fallu un certain temps pour l’apercevoir dans l’encadrement de la fenêtre jouxtant le guichet du Crédit Agricole, face au café de la Paix. Il y était lové, dans une position quasi foetale. Il dessinait, et nous observait ! Son visage, net, et son allure (telle que je pouvais l’apercevoir), soignée, m’intriguaient. Il n’avait rien d’un « tapeur ». Ce que j’ai pu constater au moment où il est brusquement sorti de sa fenêtre pour se diriger vers notre table,  y déposer ce dessin, sans dire un mot, un sourire bienveillant aux lèvres seulement, puis repartir, tout aussi vite qu’à l’aller, sur son poste d’observation à l’abri des promeneurs. Il signe ses « oeuvres » Nico ! Depuis, je l’ai, à plusieurs reprises, vu croquer ainsi dans sa « bulle ». Cet homme jamais ne parle ; et je n’ai pas encore réussi à accrocher durablement son regard. Insaisissable, il sème, à sa manière élégante, au gré de ses envies ou humeurs ses petits feuillets. Sur le mien (du papier-dessin froissé), ces quelques mots : « café de la Paix, Amour et Poésie »… C’est tout ce que je connais de lui : des lignes aux contours « naïfs » et sept signes emplis de tendresse. Merci Nico , toi dont je ne connais rien ; merci pour ce  bon et beau geste…

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