Forces et faiblesses du Languedoc-Roussillon | Contre-Regard.com

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On se contentera de reproduire ici, pour l’essentiel, l’article consacré à notre région par Anne Isabelle Six ( La Croix ). Il synthétise parfaitement une situation que nous avions établie avec Roger Brunet, à l’époque où il était le Directeur de la Maison de la Géographie, et avec qui j’avais lancé la réactualisation de l’Atlas Régional. Georges Roques était du « groupe » aussi. C’était il y a plus de 15 ans. Et depuis rien de changé…

Ici, on est numéro un ou bon dernier », constate le géographe Georges Roques (1). Selon lui, le Languedoc-Roussillon est la région «la plus paradoxale d’Europe». Malgré un chômage élevé (12,6%) et une pauvreté importante, elle reste une des plus attractives de France avec 33 000 nouveaux habitants par an depuis 1999, notamment sur le littoral autour des principales agglomérations.

Et ce dynamisme démographique devrait se confirmer à l’horizon 2040. Contrairement à une idée reçue, les arrivants sont moins âgés que les résidents et la moitié d’entre eux sont des actifs. « Il n’y a pas d’importation du chômage, ni d’héliotropisme », précise Roger Rabier, de l’Insee Montpellier. La région attire des ménages et de jeunes retraités aisés, et c’est celle qui crée le plus d’emplois et le plus d’entreprises, même si leur durée de vie est relativement courte.

Alors, comment expliquer ce paradoxe ? La région souffre d’une sous-représentation chronique du secteur privé et d’une quasi-absence d’industries. « Difficile de trouver un emploi dans une région où règne la micro-entreprise et qui manque de PME fortes », souligne Philippe Villemus, professeur à Sup de Co Montpellier. Plus de 24% des emplois salariés sont des agents de la fonction publique. Et même lorsque le secteur privé existe, il est très dépendant de la puissance publique.  « Les secteurs clés de l’économie régionale, viticulture en tête, ont une longue tradition de demande de protection aux élus locaux et à l’État », explique le politologue Emmanuel Négrier, chercheur à l’université Montpellier 1. La surreprésentation du tourisme saisonnier et du bâtiment explique aussi le poids de l’économie parallèle, évalué entre 15% et 20%.

Ultime contradiction : les assujettis à l’ISF sont de plus en plus nombreux dans la région. De grosses fortunes se sont construites autour de la spéculation immobilière et des cliniques privées. « Ici, la notion de société à deux vitesses prend tout son sens. Le problème de la cohésion sociale est donc plus préoccupant qu’ailleurs », poursuit le politologue, qui refuse d’expliquer ces difficultés par la domination de la capitale régionale (40% des emplois et des habitants dans l’agglomération de Montpellier) et l’absence d’identité collective.

Il souligne par contre le poids de la politique : «Il est rare que les antagonismes politiques s’effacent devant un bien commun régional.» L’absence de gouvernance dans le dossier de la fusion des universités, pourtant stratégique pour l’avenir de la région, en est un exemple. (1) Auteur de Paradoxes en Languedoc-Roussillon : une région surfaite. Éditions Cairn.

       

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Commentaires (1)

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    Georges Roques

    |

    Cher Michel

    Ravi de voir que tu es toujours actif sur les qestions régionales…que nous avions en effet bien travaillées voice de nbs années.

    Je pense qu’il y a beaucoup plus dans mon bouquin que dans l’article de Melle Six. Voir par ex La Gazette de Montpellier cette semaine.

    Au plaisir d’avoir de tes nouvelles.

     

    Bien cordialement

    Georges ROQUES, géographe vraiment indépendant !!!

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