Lagrasse, Quignard et l’effroi.

 Quignard

Lagrasse est un des rares endroits silencieux dans cette région un peu trop complaisante à l’égard de touristes drogués aux décibels. Les seuls bruits qu’on y entend en ce début du mois d’août sont ceux des livres que l’on feuillette et des voix qui les commentent. Celle de Pascal Quignard, l’invité du « Banquet du livre», est légèrement grave et profondément douce. Elle ressemble aux titres de ses textes : « Le vœux de silence », « Le lecteur », « Les ombre errantes », « Tous les matins du monde »… Qui sonnent comme une viole de gambe.

J’aurais aimé l’entendre lire ce court passage de son dernier roman, publié en 2006, Villa Amalia, et que, par le plus grand des hasards, je lis en ce moment : « Confier à l’autre son sommeil est peut-être la plus grande impudeur. / Laisser se regarder en train de dormir, d’avoir faim, de rêver, de se tendre, de s’évaser, est une étrange offrande. / Une incompréhensible offrande. » (Page 186).Offrande :  » Don que l’on offre à la divinité ou à ses représentants  » Voir sacrifice, nous dit aussi le  » Petit Robert « …  

 

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