Le travailleur chinois fait la paye du fonctionnaire français.

 

 

 

 

 

Que les 2,4 millions fonctionnaires d’Etat se rassurent, ils seront bien payés en décembre. Mais le gouvernement peine à trouver les fonds nécessaires. Et pour cause, les dépenses de l’Etat des deux derniers mois de l’année ne  sont pas couvertes par ses recettes propres. Mais, grâce au ciel et aux épargnants du golfe et de la Chine et des retraités américains, le bouclage financier sera quand même assuré. Un des effets de la mondialisation peu connu mais bien réel : Une partie des  2/12 ème de la rémunération annuelle de nos fonctionnaires (de nos dépenses de fonctionnement plutôt) dépend de l’épargne accumulée (certes de force) par les travailleurs chinois !…

 

Résumons la situation dans laquelle nous nous trouvons pour comprendre cet étrange phénomène !

 

Premièrement, la France n’a plus de « bijoux de famille » à vendre pour réduire massivement la dette publique. Ceux qui restent ne valent plus que 214,4 milliards d’euros. Et quand bien même l’Etat français vendrait la Joconde, le château de Versailles, l’Elysée et que sais je encore, il n’arriverait même pas à rembourser son stocks de dette.

 

Deuxièmement, en 2010,  la  charge d’intérêts de la dette devrait avoisiner les 3 % du PIB, soit environ 0,5 point de plus que la croissance en valeur (c’est-à-dire la progression annuelle du PIB augmentée de l’inflation). Autrement dit, ce sera la troisième année consécutive que la France ne générera pas assez de croissance pour simplement couvrir les intérêts de sa dette publique. Pour payer ces derniers, il faudra donc encore augmenter la dette publique !!!

 

Et enfin troisième point, la dépendance du Trésor français vis-à-vis des investisseurs étrangers. 70% des  OAT (Obligations Assimilables du Trésor) est détenue par des non-résidents (Chine, Pays du Golfe, USA…) Un niveau comparable à celui observé en Grèce et largement supérieur aux 50 % enregistrés en Allemagne, notamment.

 

Conséquences ? Notre dépendance à l’égard des agences de notation. Aujourd’hui, elles nous gratifient d’un triple A. Bien ! Et les taux demandés à la France sont bas : 4%. Mais combien de temps cela va-t-il durer ?  Question de confiance qui, demain, pourrait devenir une question de défiance si on suivait le raisonnement de ceux qui voudraient encore augmenter les dépenses publiques. Avec, à la clef, in petto, comme en Irlande, un doublement exigé des taux d’intérêts par nos non-résidents. Pas besoin de faire ici un dessin des effets en chaîne (baisse de l’investissement, donc moins de croissance, moins d’emplois, plus de déficit et plus de dette.)

 

C’est à l’aune de ces réalités toutes simples qu’il convient donc d’évaluer les propositions politiques des partis de gouvernement. Une manière toute simple aussi d’évaluer le taux de démagogie dans le discours politique quotidien. A vue de nez, il n’est pas très loin de 70%.

 

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