Les tracassiers de la politique.

 

 

 

 

En 1836, dans le journal «  Le Semeur », un journaliste anonyme mais non sans talent, attirait l’attention de ses lecteurs sur le caractère non constructif de l’opposition politique du moment. Un comportement déjà anticipé selon lui par l’Académie au 18ème siècle et qui tiendrait à notre nature. Un mot le définit : tracasser. C’est ainsi qu’il attaque son article : «  Le dictionnaire de l’Académie française (édition de 1776) dit que le mot tracasser désigne les manières d’agir d’un esprit inquiet, indiscret, brouillon et malin ; que l’on appelle tracasserie les discours ou rapports qui vont à brouiller des gens les uns avec les autres, et tracassiers ceux qui sont sujets à faire de mauvaises difficultés dans les affaires dont ils se mêlent. C’est justement cela. Les académiciens du dix-huitième siècle semblent avoir deviné, point pour point, la conduite de certains hommes politiques du dix-neuvième. Les tracassiers se rencontrent partout : dans la presse, dans les chambres et dans nos villes grandes et petites. » Des tracassiers de la presse et de la politique dont il brosse le portrait et les pratiques :

 « On flatte adroitement des ambitions subalternes ; on excite sous main des passions qui se taisaient dans les jours de calme ; on offre à la vanité une brillante perspective, à l’envie une vengeance aisée. La tracasserie marche, avance, comme une mine souterraine ; elle s’empare des sujets de blâme les plus insignifiants pour saper le cabinet ; puis tout-à-coup elle fait explosion, et couvre de ruines la salle du conseil. » C’était en 1836… Si l’Histoire est un mouvement perpétuel, en politique, le temps est immobile…

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