Lettre à Monsieur Melon, Architecte des Bâtiments de France

Monsieur, 

 

Je ne vous connais pas. A l’inverse, ceux qui ne cessent, publiquement ou en privé, de vous lancer au visage les plus indignes des insultes, je les connais bien. Ils appartiennent à cette élite régionale politico-économique pour qui les représentants de l’Etat sont des bêtes à abattre .Et parmi eux, les Préfets, les Directeur Départementaux de l’Equipement et les Architectes des Bâtiments de France sont, il est vrai, des cibles de choix, car ils incarnent, avec certes leurs qualités et leurs défauts, la norme commune. Celle définie par la représentation nationale, et qu’ils s’efforcent de faire respecter, le plus souvent avec honnêteté et intelligence. Ce qui, pour certains de nos élus, est "naturellement" interprété comme de la provocation malveillante. Il est vrai que pour ceux-là, l’idéal qu’ils se font de la République présente tous les caractères de celles que l’on définie par ce délicieux qualificatif de bananière. Cette région n’est décidemment pas très accueillante.Et je peux témoigner que dans toute ma carrière au service de l’Etat et des collectivités locales, je n’ai jamais rencontré un tel mépris, si ouvertement et si fièrement affiché. Originaire de ce département, je porte, je vous l’avoue, ce trait de caractère régional avec un sentiment de honte et de tristesse.Il est en effet la marque de ceux qui veulent oublier tout ce qu’ils doivent à l’Etat et qui retournent, sur tout ce qui peut le rappeler, le peu d’estime qu’ils s’accordent à eux-mêmes.Serait-il donc trop exiger de la morale politique et de la morale tout court de s’affranchir enfin de ces comportements si peu respectueux des hommes et des institutions ? En attendant, comme vous, une réponse à cette si naturelle exigence propre à toute société civilisée, je vous transmets, Monsieur, l’expression de mon soutien fraternel.

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Commentaires (1)

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    Melon

    |

    Monsieur,
    Je suis « le vilain a.b.F. » ! J’ai lu avec intérêt et amusement votre petit billet d’humeur et vous remercie pour vos propos et vos éclairages. Ce département est pourtant bigrement attachant et j’enrage de ne pas arriver à mieux faire passer ce que, naïvement, j’espérais être un message fraternel : le patrimoine n’a pas de frontière et serait plutôt (devrais-je dire : ailleurs ?!) un gage de rassemblement des peuples. Certains élus l’ont bien compris et j’ai plaisir à travailler avec eux, mais ils sont si peu nombreux !
    C’est un peu désolant, mais sachez que je poursuivrai avec détermination, même si je ne peux m’exprimer par voie de presse.
    Bien cordialement.

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