Lundi de Pâques ! Mystères des martinets …

Martinet-noir--Louis-Eloyve

Lundi de Pâques, 8 heures 30. Un rituel : mes premières tasses de café devant ma fenêtre à observer le ciel. Bas aujourd’hui. Nuageux, sombre. Cela fait deux ou trois jours que j’attendais les martinets . Ils sont enfin là !

Martinet aux ailes trop larges, qui vire et crie sa joie autour de la maison. Tel est le coeur. Il dessèche le tonnerre. Il sème dans le ciel serein. S’il touche au sol, il se déchire. Sa repartie est l’hirondelle. Il déteste la familière. Que vaut dentelle de la tour? Sa pause est au creux le plus sombre. Nul n’est plus à l’étroit que lui. L’été de la longue clarté, il filera dans les ténèbres, par les persiennes de minuit. Il n’est pas d’yeux pour le tenir. Il crie, c’est toute sa présence. Un mince fusil va l’abattre. Tel est le coeur.

 René Char : Le Martinet ( Fureur et Mystères ).

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Commentaires (3)

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    Henri

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    Superbe texte de René Char, et subtil symbolisme . Merci

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    argos

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    Oui ciel gris aussi en Isère !
    petit je me souviens de choisir au hasard et par jeu ,un Martinet ou une Hirondelle et le suivre des yeux le plus longtemps possible parmi une multitude…virevoltante!
    une plénitude , une joie immense devant ce cirque m’envahissait alors !
    Bon lundi !

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    Michel Santo

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    C’était aussi le temps, celui de mon enfance, où nous faisions " paquette " . Nous partions dans la Clape, du côté de la grotte de la Vierge, manger en famille l’omelette pascale … bon lundi Argos !

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