Manifestation « vigneronne » à Narbonne : Une belle campagne de « com » !

Photo tirée de l’article de Vincent Pousson, en lien et en fin de ce billet.


Hier après-midi, la place de l’hôtel de ville de Narbonne était noire de monde. Celui de la viticulture languedocienne et audoise, principalement. Plus précisément celle représentée par le syndicat des vignerons de l’Aude, l’organisateur de ce rassemblement, dont les adhérents viennent du secteur coopératif. L’objectif ? « Peser sur les candidats à la magistrature suprême » ; et dénoncer surtout les importations de vins espagnols considérées comme étant à l’origine de leurs « difficultés ». Il y avait aussi, évidemment, en tête de gondole, tous les élus, ou presque, du département : députés, maires etc…, revêtus de leurs échappes tricolores, pour cautionner le tout, y compris, la «casse » de fin de « manif » habituelle qui, classiquement, dans une division du travail parfaitement orchestrée, ponctue ce genre de «révolte » vigneronne. Et comme s’il n’y avait d’autre légitimité que celle de l’histoire pour justifier ces violences, tous les commentateurs, et participants, de les situer dans la continuité historique « du Midi rouge et sa légende dorée des « luttes viticoles », des cartes postales de 1907, des photo-reportages de 1976, des stèles et des reconstitutions historiques subventionnées… », comme l’écrit si justement Vincent Pousson. Il se trouve que revenant vers le centre ville, après m’en être échappé pour m’aérer le poumons et l’esprit dans la campagne environnante, je suis tombé, sur les Barques de Cité, sur un maire-manifestant qui, calmement, m’avouait que tout cela relevait plus du folklore que d’une analyse raisonnée des problèmes posés au secteur coopératif de la viticulture languedocienne. D’ailleurs, me faisait-il observer, leur ancien leader, à présent, président de la Chambre d’Agriculture de l’Aude « manifestait sur la pointe des pieds ». Et de me rapporter aussi des propos entendus, venant de professionnels marchant à ses côtés, selon lesquels « les problèmes, en réalité, étaient internes à la profession ». Ce qui me fut confirmé un peu plus tard, quand j’eus pris connaissance d’une « analyse » de Joël Castany, toujours à la tête d’un groupement de coopératives et grande figure régionale de ce mouvement. À l’argument de la concurrence des vins espagnols d’entrée de gamme (7% du marché !) qui tirerait tous les prix vers le bas, il répond :  « On a été tellement pénalisés par l’image de la bibine du Languedoc qu’on a voulu s’en défaire. Et on est allé très loin dans la raréfaction, dans l’amélioration de la qualité, et peut-être avons-nous oublié de consacrer quelque superficie à des vins qui pouvaient être de prix différents.» Ben voilà ! Si des groupements de coopérateurs importent ces vins espagnols, c’est parce que la profession a tout fait pour qu’il n’en soit pas autrement ! En attendant, les images de supérettes dévastées, de routes bloquées par des palettes et des pneus enflammés, ont fait le tour de France – et du Monde – avant l’heure. Un beau sabotage ! Celui  d’un travail « de communication notamment, fièrement réalisé depuis des décennies par les vignerons authentiques qui ont fait de cette région une terre où l’on peut boire bon, et sain. » (Vincent Pousson) Lire la suite et l’intégralité de son article en cliquant sur le lien suivant : «Le protectionnisme « intelligent » l’est-il vraiment ?»

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