De l’ utilité malgré tout des partis.

 

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Mauriac n’était pas fou des partis : « Encombrants, inutiles, ne pouvant plus servir à rien, les partis politiques traditionnels en France ressemblent à ces plantes d’appartements, dans leurs cache-pot énormes, qui ornaient les salons bourgeois de 1895, et que les dentistes de ce temps-là cravataient volontiers d’un ruban rose… Les vieux partis traditionnels français ressemblent de plus en plus à ces chrysalides vides que l’insecte laisse derrière lui, à de diaphanes peaux de serpents, à ces queues coupées de lézards qui remuent encore mais qui n’intéressent plus le lézard » !…Pour autant Mauriac aurait-il salué l’avènement d’une démocratie d’opinion ? Pas sûr. Et moi encore moins! Mais sa critique résonne encore. Il est vrai cependant qu’ils ont changé de forme. Finies les « masses » encartées et formées par des perspectives idéologiques et historiques à des changements de société lourds et radicaux. A présent, ce sont plutôt des organisations d’élus et de collaborateurs d’élus construites comme des machines à conquérir le pouvoir. Ils n’ont plus, ou si peu, ce rôle de lien et d’influence auprès du corps social, que détiennent désormais les grands médias et les instituts de sondage. Quant aux options programmatiques, elles sont élaborées ailleurs : dans des Thinks-Tanks, selon la méthode anglo-saxonne. Accordons leur cependant encore la sélection « d’élites » politiques, dont les plus importantes, pour les partis dits de gouvernement, ont été formées bien avant dans les mêmes grandes écoles (ENA, surtout !). Et puis enfin, dans le cadre d’une démocratie représentative, et malgré tous leurs défauts, ils constituent les seuls vecteurs par où se construisent et circulent les grandes options sociales. Cela dit, les opposants aux « mariages pour tous », récemment, ont démontré qu’un fort courant d’opinion pouvait désormais se passer d’eux. Epiphénomène, qui ne me semble pas remettre en cause fondamentalement cette fonction « d’expression » sociale, qu’elle soit par eux directement  rationnalisée, ou récupérée. Alors certes, Mauriac a des mots toujours d’actualité, mais, comme beaucoup d’autres choses, des partis, on ne peut, décidemment, en démocratie, s’en passer.

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Commentaires (1)

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    pibouleau

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    Mauriac ne s ‘interessait plus aux partis mais François aux parties ? Oh je sais c’est fastoche. Mas ne pourrait-on pas plutôt s’interroger sur cette démocratie représentative ? L’est-elle
    reellement ? Notre démocratie formelle n’est qu’un leurre. Démocratie directe plus convaincante. Mais comment la concrétiser ! Les partis sont complètement décridibilisés, quels qu’ils
    soient. 

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