Présidentielles2017 ! En vrac, et ce jour, quelques bribes d’analyse…


Cambadélis a raison : la campagne n’a pas encore vraiment commencé. Il convient donc de garder son sang-froid. Recommandation qui peut paraître vaine tant la séquence que nous avons vécue depuis quelques semaines sur fond « d’affaire » Fillon et de tentatives pour le destituer, a été  d’une intensité et d’une « violence » médiatico-politique inouïe. Sous le flot, que dis-je, le torrent plutôt, d’indignations quotidiennes – et de sommations qui nous étaient faites à l’être… indigné –, il était quasiment impossible d’exprimer une analyse lucide sur la réalité du rapport des forces présentée par les instituts de sondage. Il semble qu’aujourd’hui une deuxième séquence s’ouvre, décisive, qui devrait assez vite éclairer les positions relatives des candidats en compétition, en particulier ceux qui sont en situation de figurer au deuxième tour. Premier constat, les analystes professionnels qui prédisaient une descente aux enfers de Fillon, révisent en vitesse leur copie. Le noyau dur – dans tous les sens du terme – de son électorat lui reste fidèle. Autour de 19-20%, il représente  le pôle conservateur-libéral de la droite ; et, pour peu qu’il amende – ce qu’il fera – son programme pour regrouper les bonapartistes de Sarkozy et les centristes libéraux de Raffarin  et de l’UDI, il peut espérer gagner quelques points et récupérer des voix parties vers  Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Le ticket étant à 25% pour être certain d’être au second tour, à ce stade de la campagne et vu l’état des troupes, si le pari n’est pas impossible, il serait osé, à ce jour, de l’envisager comme probable. Côté PS, par contre, son candidat, lui, est totalement inaudible et stagne autour des 13%. Plombé par son positionnement « frondeur », il sera confronté, en outre, au départ, après celui de nombreux cadres et députés sortants, de ministres – Le Drian, Le Foll… –  et personnalités de gauche qui, dès cette fin de semaine, devraient annoncer leur participation ou leur soutien au mouvement d’Emmanuel Macron. Pour ce courant droitier et social-libéral, du PS, indépendamment des propositions contenues dans le  programme de Macron par bien des aspects largement compatibles avec celles des derniers gouvernements de François Hollande, l’objectif est aussi, dès le premier tour, de conforter une dynamique, dans l’opinion, favorable à l’ancien ministre de l’Économie – que semblent confirmer les derniers sondages – afin de « faire barrage » à la candidate du Front National… Une remarque en passant ! L’alignement de Bayrou et de certaines personnalités de droite et d’anciens ministres de Manuel Valls sur sa candidature délivre Fillon de l’argument lepeniste d’être un « représentant de l’UMPS » et clarifient l’offre politique. Et  Macron désormais l’incarne mieux que personne, aux yeux de l’extrême droite. Dans ce contexte, ceux qui croient à une victoire facile de Macron au second tour, face à Marine Le Pen, sous-estiment grandement le fait que le noyau dur de Fillon, dans ce duel, pourrait aller à « la pêche à la ligne » ou voter Le Pen. À rester, pour l’heure, sur cette seule hypothèse, il faudrait qu’Emmanuel Macron muscle son discours et ses propositions sur les aspects régaliens de son programme présidentiel – sécurité, justice, défense etc. – comme ses positions sur la laïcité, le multiculturalisme…, pour convaincre et aisément l’emporter. À suivre !

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Commentaires (3)

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    Bruno de Montaigne

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    M Santo,

    Je crois qu’il faut arrêter d’écrire, même au titre d’analyse politique, que M Macron peut « faire barrage » à Mme Le Pen.
    En effet, il me semble que ce n’est pas une candidature aussi creuse et aussi représentative de « l’etablishment » qui peut offrir une véritable alternative à la fois à la haine et au désastre économique que produira le FN ainsi qu’aux politiques destructrices et assez ou très libérales en oeuvre depuis tant d’années.
    M Macron ne propose rien d’autre en effet que de perpétuer la situation existante !!! A quelques aménagements près, soit. Mais rien qui puisse offrir une véritable perspective d’avenir à notre pays et ses habitants, ainsi qu’à notre planète et à l’espèce humaine…
    Je crains même que son éventuelle élection ne cristallise encore plus les mécontentements et n’offre à coup sûr le pouvoir à l’extrême droite dans 5 ans. Voire avant, la crise actuelle et la radicalisation des discours et des attitudes de plusieurs factions opposées n’étant pas sans rappeler de façon angoissante la situation pré-insurrectionnelle des années 1930…

    Et puis, pour « faire barrage », n’importe quel-le candidat-e peut faire l’affaire si nous votons tou-te-s pour elle ou lui. Même Philippe Poutou !!! Ah zut, il n’a pas ses parrainages encore ;-) ;-) ;-)

    Au plaisir de vous lire. Bien cordialement

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      Michel Santo

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      Bonsoir Bruno ! Les guillemets ne vous ont pas échappé tout de même… ce qu’il y a de probable, en tout cas, est l’explosion des deux grands partis qui depuis les années 80 structurent l’offre politique nationale, dans cette hypothèse de deuxième tour Le Pen-Macron… une situation en effet anxiogène ! Bien cordialement…

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    MARTINEZ

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    Quel que soit le gagnant au 2 ème tour le sentiment de haine des uns ou des autres ou de révolte qui est véhiculé dans notre pays nous allons nous engager dans un quinquennat tumultueux. Il est probable que les législatives nous offrent un parlement tricolore avec une gouvernance ingérable. Je ne suis qu’un béotien en matière de politique et j’espère bien me tromper.

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