Quel Parc Naturel Régional de la Narbonnaise ?

Contribution publiée dans l’Indépendant du 19 avril 2008


« Dans un article publié le 16 avril dans vos colonnes, vous  informiez vos lecteurs sur le débat qui ne manquera pas d’avoir lieu, pendant les deux ans qui viennent, sur le renouvellement du label du Parc Naturel régional de la Narbonnaise. Ce qui nécessite la rédaction d’une nouvelle charte et la définition d’un nouveau périmètre en sachant qu’un nouveau refus de Gruissan conduirait à la « mort institutionnelle » du Parc.

 

Pour l’heure, intéressons nous, aux limites territoriales du P.N.R. On ne s’en souvient peut-être plus aujourd’hui, mais ces limites du PNR ont fait l’objet, lors de son lancement par la Région alors présidée par J. Blanc, d’âpres discussions, dans un contexte où la préoccupation principale n’était pas nécessairement de donner au territoire concerné une identité claire. A l’inverse, je pense plutôt que, dans la mosaïque des territoires de la Narbonnaise de l’époque, aucun d’entre eux n’a été sérieusement étudié, et retenu,  en fonction de l’homogénéité de ses caractéristiques naturelles et de sa vulnérabilité aux risques environnementaux.

 

Quand on regarde la carte de la Narbonnaise, on  observe en effet que la «  frontière » actuelle du PNR, est, en gros, structurée par l’ Y  autoroutier,  avec, du côté littoral, un axe à dominante lagunaire Fleury –Leucate, et de l’autre côté de l’autoroute A9  un axe à dominante Piémont Boutenac-Fitou. On ne manquera pas de constater aussi quelques « trous » : la partie bâtie de Narbonne et de Port la Nouvelle, ainsi que les communes de Gruissan et de Treilles. Un ensemble territorial, donc, particulièrement hétérogène, coupé en deux par l’axe autoroutier le plus chargé en trafic de camions de l’hexagone avec, d’un côté,  une zone lagunaire remarquable, sensible et très fragile, mais sans Gruissan ( ?!), et, de l’autre, de la plaine et du piémont.

 

J’observe, en outre, que, pour ce deuxième ensemble de plaine et de piémont il n’y a vraiment aucune raison objective tenant à ses caractéristiques physiques et environnementales pour le limiter à l’axe Boutenac- Fitou. Avec ces mêmes critères, le périmètre pourrait, en effet, s’élargir jusqu’à Lagrasse, Mouthoumet…. Voire au-delà !…

 

J’ajoute enfin que, si on prend en considération  les communes dites « associées » au P.N.R, on se retrouve au total avec trois sous-ensembles découpés par deux voies autoroutières et très différents du point de vue de leurs «  valeurs » et de leurs sensibilités environnementales. Un véritable patchwork cousu du fil d’une logique principalement politique. Une logique qui consistait à prendre la plus grande «  part de marché  » institutionnelle possible.

 

Mon point de vue, à présent que le débat est ouvert, est qu’il importe de redéfinir ce périmètre géographique totalement incohérent pour n’en conserver que le seul territoire lagunaire compris entre l’autoroute A9 et le littoral. Ce territoire est, en effet, le plus emblématique, le plus homogène et le plus sensible de la Narbonnaise.

 

Un PNR resserré au plan géographique et environnemental et, lui « tournant le dos », circonscrit par la seule A 9, devrait aussi revoir le champ de ses actions pour les adapter à ce nouveau territoire. Pour les autres, elles, pourraient, sans grandes difficultés, être transférées aux nouvelles intercommunalités (C.A.N, Communautés de communes, SYCOT, Pays,)

 

Ainsi, affecté d’une plus grande lisibilité géographique, environnementale et institutionnelle, le PNR gagnerait beaucoup en intensité. Ce qui compenserait largement ce que certains pourraient interpréter, à tort, comme une perte de substance. Dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, il est bien établi que l’efficacité n’est pas forcément  proportionnée à la taille. »

 

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