Région LRMP:Régionales2015. Quatre observations sur le dernier sondage Ipsos-Sopra Stéria…

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Selon une enquête Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions, l’ancienne secrétaire d’Etat Carole Delga devrait l’emporter face au Front national et à la droite. Au premier tour, le vice-président du Front national, Louis Aliot,  sortirait en tête, avec 32% des intentions de vote. Carole Delga, elle, arriverait en deuxième position (23%), handicapée par la multiplication des listes à gauche. Le candidat de la droite et du centre, Dominique Reynié, recueillerait quant à lui 21% des voix. Soutenu par Europe Ecologie-Les Verts et le Front de gauche, Gérard Onesta obtiendrait 11% des suffrages. Des résultats qui confirment ceux de l’enquête réalisée du 10 au 13 novembre.

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Au second tour, la liste de gauche de Carole Delga distancerait ses concurrents avec 40% des voix,  devant Louis Aliot à 33%. La droite et le centre réunis derrière Dominique Reynié recueilleraient  27% des suffrages. Des résultats qui confirment ceux de l’enquête réalisée du 10 au 13 novembre.

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Voilà pour les données brutes.

Quelques remarques avant de les analyser. D’abord rappeler qu’un  sondage est nécessairement affecté d’une marge d’erreur, dite aussi marge d’incertitude ou intervalle de confiance. Exemple: avec un échantillon de 1000 personnes, la marge d’erreur est d’environ +-3 points; et plus l’échantillon est faible, plus la marge d’erreur est grande. Hors l’échantillon de ce sondage est de 800 personnes (1). Ensuite préciser ce que tous les sondeurs ne cessent de répéter, à savoir que les enquêtes de 2nd tour ne sont pas probantes. Et qu’enfin nous ne disposons d’aucune donnée sur une variable clé de cette élection: le taux d’abstention. Une donnée extrêmement mobile, très fluctuante dans le temps qui évolue à mesure que l’élection se rapproche.

Cela dit, rappelons aussi, comme je l’ai déjà fait observer dans un précédent billet, que la campagne des régionales a changé de nature, si je puis dire. Sans qu’il soit besoin de revenir sur les fait à l’origine de cette nouvelle et imprévisible situation politique, jamais comme dans d’autres élections intermédiaires, les thèmes et les enjeux nationaux ne seront aussi décisifs dans le choix  des électeurs, le 6 décembre. Un climat terriblement anxiogène, dans un contexte de « guerre » contre l’islamisme radical, selon les propres termes du président et du premier ministre, et le renouvellement de l’État d’urgence, pour trois mois, avec ses conséquences sur les libertés publiques, ne peuvent qu’entraîner des réflexes de type légitimistes.

Un de ses premiers effets est de favoriser les « macros » partis, comme cela se manifeste dans les intentions de vote en LRMP, à ce jour. Le score de Philippe Saurel en est l’illustration, en négatif, la plus « parlante ». L’originalité, la contestation anti-parti, les programmes spécifiquement régionaux perdant naturellement, si je puis dire, de leur force d’attraction au fur et à mesure que l’on se rapproche des jours du vote effectif, la « surnationalisation », aujourd’hui, de ces élections rend son profil et son message, dans ce contexte, difficilement audibles.

Deuxième observation, la constante progression du candidat du FN aux premiers et deuxièmes tours, depuis l’apparition des premiers sondages. Une progression dont on se demande si elle a atteint son point le plus haut cette semaine. Les prochains sondages, dans les jours qui suivront la journée d’hommage national du vendredi 27 novembre, ne manqueront pas de nous éclairer. En effet, les mesures prises par l’exécutif , « pêchées » dans les propositions de la droite et de l’extrême droite, l’appel du président au drapeau tricolore aux fenêtres pour demain, les propos de Manuel Valls demandant à l’U.E d’arrêter l’accueil des réfugiés, notamment, légitiment des « demandes sociales » portées, avant les attentats de Paris, par le FN et le parti de monsieur Sarkozy. La question est de savoir qui, de ces deux forces politiques en tirera les principaux bénéfices électoraux? Ce qui ne sera pas sans conséquence au deuxième tour, évidemment…

Troisième observation, Gérard Onesta, à la tête d’une coalition de partis critiques envers les mesures « sécuritaires » prises par l’exécutif et soutenues par le PS, ce qui pourrait lui faire gagner des voix supplémentaires, dans cette hypothèse de 11% des suffrages,  serait alors en mesure de monnayer très chèrement son désistement au second tour en faveur de Carole Delga.

Quatrième observation enfin, dans tous les cas de figure, le vainqueur du deuxième tour, ici, comme partout en France, le sera avec  une minorité de voix exprimées. Comment, dans ces conditions, prétendre représenter légitimement le corps social et gouverner efficacement la future grande Région? À cela s’ajoute le fait que, selon ce même sondage, seuls 26% des habitants de la grande région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées interrogés par Ipsos estiment qu’une victoire de la gauche serait « une bonne chose ».

Trop tôt encore pour tirer une conclusion définitive de ces quatre observations. Le contexte est trop évolutif et l’émotion trop prégnante. Je m’y essaierai plus tard…


(1)  Échantillon de 810 personnes inscrites sur les listes électorales, constituant un échantillon représentatif des habitants de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, et interrogé par internet du 19 au 21 novembre 2015. Méthode des quotas : sexe, âge, profession de la personne de référence, département, catégorie d’agglomération. Les intentions de vote retenues et présentées dans ce sondage reposent uniquement sur les personnes se déclarant « certaines d’aller voter ».

         

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