Souvenir.

Tous les matins du monde, les premiers janvier, se ressemblent. Tristes. Pas un chat dans les rues. Repus, ils dorment. Devant les halles de Narbonne, une petite troupe de clochards. Ils se souhaitent une «  bonne année » en riant du peu de leurs dents. Chaque jour qui passe, j?aperçois une tête nouvelle. Le plus souvent, jeune. Sans être apprêtés ( !) ils sont correctement vêtus. Mais d’où viennent-ils ? Leurs yeux et leurs teints sont ceux de pays froids. L’emplacement que ces errants occupent rassemblait autrefois les espagnols de la ville, qui se préfèrent à présent dans le coeur des halles en la compagnie de marocains ou d’algériens, peut-être. J’ y retrouvais alors mon grand père Antonio, dit « el portillo », pour nous en aller ensuite, main dans la main , chez « Michèle ». Une fille de « Cox », elle aussi. Là il m’achetait un gros beignet safran à l’arôme de fleur d’oranger. Son grand sourire donnait chaud. Le bonheur ! J’ai su plus tard, bien plus tard, ce qu’il cachait de misères?

 

 

 

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