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Régionales 2015. Quelles alliances au second tour?

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Il n’est pas besoin de faire état des prévisions enregistrées par les instituts de sondages, pour le premier tour des régionales, pour ne pas  s’inquiéter des tactiques et des postures électorales de campagne qui placent désormais les partis républicains dans l’impossibilité d’effectuer, au second tour les choix raisonnables qui devraient permettre de barrer la route au Front national dans les régions où il menace de s’imposer. Comment, en effet, ne pas voir que ce qui  les sépare est infiniment moins important que ce qui les rapproche face au danger que représente la montée en puissance du Front national.

Qui, de l’UMP ou du PS est menacé de disparaître du paysage politique français?

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Bon, nous y voilà! fini le présidentialisme majoritaire depuis l’adoption du quinquennat, en 2000, qui a affaibli l’image du chef de l’Etat; terminé aussi le bi-partisme Gauche-Droite, qui structurait la vie politique française depuis que le PS d’Epinay avait phagocyté, d’abord, puis réduit à une seule force d’appoint, ensuite, le PCF – qui dominait la gauche dans le champ politique et électoral. Un PCF qui jouait alors, pour le plus grand bénéfice de la droite et du RPR, le même rôle objectif que celui du FN aujourd’hui: empêcher l’UMP et ses alliés d’accéder au pouvoir. Désormais nous sommes devant trois « partis » de forces à peu près égales dont un, comme on peut le constater après ces départementales, qui ne dispose d’aucun allié pour passer le cap des deuxièmes tours, sauf exception: le FN. Ce qui le condamne, de fait, à être le premier parti en voix et le dernier en sièges et mandats.

Le FN a-t-il gagné ou perdu les élections départementales? Par Laurent de Boissieu.

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Le bilan des élections départementales est en demi-teinte pour le FN: électoralement positif mais décevant pour lui en ce qui concerne le nombre d’élus.

 Les plus:

– confirmation d’une tripolarisation entre un bloc de gauche dominé par le PS, un bloc de droite dominé par l’UMP – tous les deux autour de 30% des suffrages exprimés – et le FN seul à 25%.

– confirmation de son socle électoral autour de 5 millions de voix:

-> 5,1 millions d’électeurs aux départementales de 2015

-> 4,7 millions d’électeurs aux européennes de 2014

-> 6,4 millions d’électeurs à la présidentielle de 2012

– progression aux élections départementales (ex-cantonales) en suffrages exprimés:

-> 25,24% en 2015 au premier tour contre

-> 15,06% en 2011 (moitié des cantons)

-> 4,85% en 2008 (autre moitié des cantons)

– progression aux élections départementales (ex-cantonales) en élus:

-> 62 en 2015 (dont 8 au premier tour)

-> 2 en 2011 (moitié des cantons)

-> 0 en 2008 (autre moitié des cantons)

– confirmation de son maillage territorial:

-> présence dans 93% des cantons en 2015

-> présence dans 71% des cantons en 2011 (moitié des cantons)

-> présence dans 51% des cantons en 2008 (autre moitié des cantons)

– confirmation de son ancrage dans ses bastions (Sud-Est, Nord-Est), en s’appuyant désormais sur des élus locaux en voie de notabilisation.

– confirmation de sa progression dans ses terres de mission (Centre, Ouest), au point dorénavant d’être en mesure de se qualifier au second tour dans un grand nombre de territoires.

 Les moins:

– élection de seulement 62 conseillers départementaux sur 4.108 (1,5% des élus).

– isolement fatal dans un scrutin majoritaire (uninominal ou binominal) à deux tours: on ne peut pas à la fois dénoncer l' »UMPS » et attendre l’appoint en duel de second tour avec la droite ou avec la gauche d’électeurs PS ou d’électeurs UMP.

– manque de crédibilité et extrémisme d’une partie de ses candidats, cadres et militants restés sur la ligne historique du FN.

Le blog de Laurent de Boissieu, ici: http://www.ipolitique.fr/

« UMPS » : 101, FN : zéro, ou la prophétie auto-réalisatrice du Front national, par Gérard Grunberg…

imgres« À force de dénoncer l’existence de « l’UMPS », le Front national a fini par lui donner une consistance réelle. Non pas – ou pas encore – au niveau des stratégies des partis mais au moins, et clairement, au niveau de l’électorat. Si ce parti n’a gagné aucun département dimanche dernier et seulement une soixantaine de sièges sur environ 4000 – soit 1,5% –, malgré ses réelles performances en voix, c’est que s’est formé contre lui un large front électoral.