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Le festival de Cannes ! trop chic, trop cher, trop toc …

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Bruno Frappat, dans « L’humeur des jours », sa chronique – remarquable – du samedi 16 mai 2009 de « la Croix« , écrivait ceci : « … C’est trop, Cannes. Trop loin, trop cher, trop chic, trop convenu, trop smoking, trop hypocrite, trop tapis rouge… Ce ne sont que sourires, mais carnassiers. Amabilités feintes et, en coulisses, vacheries élégantes ( dans le meilleur des cas )… »

Que cache l’affrontement Valls Bianco sur la laïcité?

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Valls qui prend parti, au nom de la « laïcité », pour le camp de ceux qui veulent la destitution de Jean-Louis Bianco de la présidence de l’Observatoire de la laïcité, au motif qu’il  aurait signé des appels « y compris pour condamner le terrorisme », aux côtés d’organisations qui participent à un « climat nauséabond », et l’affrontement prend une dimension explosive dans les médias, en général, et dans le champ politique, en particulier, qui ouvre une nouvelle ligne de fracture, au sein même de la gauche. La réponse de monsieur Bianco ne s’est pas faite attendre, reprochant au premier ministre d’être allé un peu vite dans son souci d’affirmer « ses valeurs républicaines ». En réalité dans ce vrai-faux débat, s’affrontent deux conceptions opposées et asymétriques de la laïcité.

À droite comme à gauche, la bataille des valeurs est lancée…

Alors que François Hollande place « l’égalité » au centre de son action d’ici à 2017, Nicolas Sarkozy met en avant « l’autorité ».

François Hollande est convaincu que l’élection présidentielle de 2017 se jouera sur les valeurs portées par les candidats. Pour tenter de répondre à cette question, le chef de l’État a placé l’égalité au cœur des deux prochaines années de son quinquennat. « La République, c’est une promesse d’égalité », a-t-il rappelé le 19 mai 2015, à Carcassonne.

Héritage de la Révolution française, l’égalité sociale est aux sources du socialisme. Mais entre la promesse républicaine et sa traduction, il y a une réalité cruelle : les inégalités de revenus ont atteint « un point critique » dans les pays de l’OCDE et « considérablement augmenté en France » entre 2007 et 2011, analyse un rapport publié à la mi-mai 2015.Dans un entretien au magazine GQ de juin, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, a d’ailleurs défini « de manière générale » la droite comme « une forme d’indifférence ou d’acceptation voire de légitimation des inégalités ».

DES DÉFINITIONS DIFFÉRENTES DE L’ÉGALITÉ

En réalité, droite et gauche ne donnent pas historiquement la même définition à l’égalité. Quand la droite libérale met en avant l’égalité des droits et des chances au départ, la gauche socialiste définit l’égalité comme la redistribution qui permet de gommer à l’arrivée les inégalités matérielles de revenus et de patrimoine.Le « tournant de la rigueur » de 1983 a pourtant rallié le PS au libéralisme économique. Dans le contexte du marché unique européen, la mise en concurrence des systèmes fiscaux et sociaux a en effet remis en cause l’État providence redistributif. De sociale, l’égalité est devenue de plus en plus sociétale.> A (re) lire  : La tension monte au PS avant son congrèsIl ne s’agit plus de s’adresser en priorité à la classe ouvrière, mais à des catégories comme les femmes (lois sur la parité en politique en 2000, puis « pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes » en 2014), les homosexuels (mariage pour tous en 2013) ou aux immigrés, avec la promesse, jamais tenue, du droit de vote pour tous les étrangers aux élections locales.

LES LIMITES DE LA REDISTRIBUTION

François Hollande est allé jusqu’à reconnaître des « ratés qui s’appellent régression sociale, échec scolaire, discriminations, quartiers fermés sur eux-mêmes, abandon d’un certain nombre d’espaces ruraux ». À Carcassonne, il a rappelé les engagements de son discours de campagne du Bourget en affirmant que « le temps d’une forme de redistribution était venu » à travers la baisse, à la rentrée, de l’impôt pour les bas revenus et la perspective de l’instauration progressive du prélèvement à la source.

Mais la redistribution a ses limites. Le PS tente donc de trouver de nouveaux outils. « Alors que la redistribution se contente de revenir a posteriori sur les inégalités », Manuel Valls a expliqué dans une allocution sur l’égalité, en décembre 2014, qu’il s’agissait dorénavant d’intervenir a priori, de « prévenir les inégalités » dans les domaines de l’éducation, de la formation professionnelle, de la santé ou du logement.

Dès 2004, dans une note de la Fondation Jean-Jaurès, Dominique Strauss-Kahn avait théorisé un « nouveau socialisme de l’émancipation » qui « suppose une évolution sensible de la pensée socialiste : passer de la compensation en aval des inégalités – la logique de l’État providence – à une logique de correction en amont ». Conformément aux travaux du philosophe américain John Rawls, il s’agit de remplacer l’égalité traditionnelle par l’équité, qui, via des inégalités (discrimination positive), permet en fait de parvenir à une « égalité réelle des chances ».

L’AUTORITÉ, UNE CERTAINE IDÉE DE LA RÉPUBLIQUE

À droite, c’est la nouvelle dénomination de l’UMP, Les Républicains, qui interroge bien entendu sur les valeurs. « Les Républicains, c’est vous. Vous qui croyez dans l’autorité, le progrès, le travail, la responsabilité, le mérite, la liberté », énumère Nicolas Sarkozy dans une lettre aux adhérents de l’UMP.

« La République suppose des valeurs fondamentales pour l’identité de la France : l’autorité de l’État, du juge, du policier et du professeur », détaille le secrétaire général Laurent Wauquiez. D’autres valeurs sont citées par les ténors de l’UMP (effort, laïcité, liberté, mérite, travail, responsabilité, unité), mais c’est de plus en plus souvent l’autorité qui l’est en premier.

La notion d’autorité renvoie à une certaine idée de la République. Sous la IIIe  République, qui disait républicain disait défense de la prépondérance du Parlement et opposition à tout risque de dérive césarienne. Or, le gaullisme va opérer ce que Serge Berstein qualifie dans son ouvrage sur Les Cultures politiques en France de « synthèse originale de démocratie plébiscitaire, de nationalisme et de culture républicaine », avec désormais une prépondérance de l’exécutif et l’élection directe du chef de l’État.

« Contrairement au dogme antérieur qui proclamait l’incompatibilité entre la République et un pouvoir fort, le gaullisme prouve que l’un et l’autre peuvent se concilier sans porter atteinte à l’État de droit et à la liberté du citoyen », poursuit l’historien.

L’APPEL AU RÉFÉRENDUM DE NICOLAS SARKOZY

C’est dans la tradition bonapartiste de l’appel au peuple que Nicolas Sarkozy s’en était pris, lors de sa dernière campagne présidentielle, aux corps intermédiaires, situés entre l’individu et l’État. « Si les corps intermédiaires empêchent la réforme, bloquent le débat, alors je passerai par-dessus les corps intermédiaires et je m’adresserai à vous par le référendum », avait-il promis.

Une idée qu’il a reprise en septembre 2014, à son retour dans la vie politique active : « La question que se posent les gens, c’est : qu’est-ce qui nous donne la garantie que vous allez tenir ce que vous dites ? Je crois qu’il est temps de réintroduire le référendum. Le référendum, c’est la clé. »

L’historien Max Gallo inscrit Nicolas Sarkozy « dans la lignée des républicains d’autorité » à l’exemple de Georges Mandel, dont le président de l’UMP fut justement l’auteur d’une biographie. « La République, c’est l’autorité, ce n’est pas le laxisme », expose ainsi celui qui veut « en finir avec l’héritage de Mai 68 » depuis sa campagne présidentielle de 2007. Son parti a même consacré il y a deux ans toute une convention au thème de l’autorité.

Selon une récente enquête (1), 88 % des Français estiment que « l’autorité est une valeur qui est trop souvent critiquée aujourd’hui » et 85 % qu’« on a besoin d’un vrai chef en France pour remettre de l’ordre ». Une réponse qui frôle les 100 % chez les sympathisants UMP et FN, et qui progresse de 16 points en un an chez les sympathisants PS !

Il est vrai qu’avec la nomination de Manuel Valls Place Beauvau, en se référant à son prédécesseur Georges Clemenceau, puis à Matignon, la gauche n’entend plus laisser à la droite le monopole de la défense de l’ordre et de l’autorité de l’État.

LAURENT DE BOISSIEU ET CORINNE LAURENT

Source : À droite comme à gauche, la bataille des valeurs est lancée | La-Croix.com – France

Tout, en France, depuis longtemps, fait polémique, débat violent, lit des haines recuites…

Numériser 1

Bruno Frappat, dans son épatante chronique de « la Croix »: L’humeur des jours, datée du samedi 28 février, dimanche 1er mars, écrit, notamment, ceci:

… Tout, en France, depuis longtemps, fait polémique, débat violent, lit des haines recuites. La grande historienne Mona Ozouf, qui vient de publier un gros livre rassemblant nombre de ses contributions à la compréhension du système français (1) expliquait, l’autre jour, sur France Inter, la raison pour laquelle, dans notre pays plus qu’ailleurs, la radicalité est un sport national. C’est dans la Révolution française que cette ­manière de vivre ensemble sous tension permanente prend sa source. Tout noir, ou tout blanc. Rouge ou bleu. Pour ou contre. Tous les rêves français sont fondés sur l’opposition entre le grand chambardement et la crispation sur les acquis.

Offenses au café.

Il ne fait pas très chaud. L’air est chargé d’humidité, mais le soleil est là pour deux ou trois heures au moins. Assis à la terrasse d’un café place de l’hôtel de ville, je lis un entretien accordé par Jacqueline Kelen au journal la Croix. En exergue cette phrase : « L’obsession thérapeutique risque de nous faire passer à côté du spirituel ». Un bruit de chaises m’en détourne. Deux femmes s’installent. L’une : « Je viens des urgences, ma fille déprime complètement…j’ai viré mon copain : pas gentil, méchant même… ». L’autre : « ma mère est morte…mon fils m’a envoyé paître…et ma belle fille, celle là… ». Arrive un petit monsieur. Bisous, bisous : « Je n’ai pas le moral moi aussi, mon ami est mort, j’ai payé les obsèques et sa sœur a pris tout le mobilier et la télé. Un grand écran… ». Les deux : « Un grand écran, non ? » Abattu, je replonge dans mon journal et lis : « Au psychanalyste on raconte les offenses subies ; au prêtre on dit les offenses commises. » Peut-être ! Mais cet après midi, il suffisait d’une table, trois chaises, trois cafés et d’une présence indiscrète… mais attentive pour qu’elles soient crûment exposées.

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