Articles marqués avec ‘Poésie’

Chronique de Narbonne ! Des murs comme des poèmes…

Narbonne.Coeur-de-ville.Quartier-de-Bourg.

Narbonne.Coeur-de-ville.Quartier-de-Bourg.

Les murs n’ont pas d’oreilles. Marqués par  le génie et la folie des hommes, les observer  toutefois permet d’en saisir l’esprit. Mais combien de peurs, de peines et de joies à jamais tues  aussi ? La  beauté de leurs lignes fait parfois oublier des traces de sang quand un pauvre muret révèle des trésors de sagesse.  Finit-on jamais d’en percer les mystères ?  Comme dans l’esprit d’un homme, chaque porte franchie débouche sur une autre. La dernière se perd dans la nuit des temps.  Le soir venu, les murs s’effacent. Restent leurs yeux carrés, qui brillent comme des étoiles. Des ombres les traversent ; puis une lampe s’éteint. Le silence tombe… Les murs de  ma ville, pour certains, sont couverts de poèmes. Qui prendra le temps de les voir comme on ouvre une porte, comme on lit un poème ?…

 

Chronique de Narbonne : pousser une porte avec Francis Ponge …

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Rue Michelet : Narbonne .

 

« Les rois ne touchent pas aux portes. Ils ne connaissent pas ce bonheur: pousser devant soi avec douceur ou rudesse l’un de ces grands panneaux familiers, se retourner vers lui pour le remettre en place, — tenir dans ses bras une porte. Le bonheur d’empoigner au ventre par son nœud de porcelaine l’un de ces hauts obstacles d’une pièce; ce corps à corps rapide par lequel un instant la marche retenue, l’œil s’ouvre et le corps tout entier s’accommode à son nouvel appartement. D’une main amicale il la retient encore, avant de la repousser décidément et s’enclore, – ce dont le déclic du ressort puissant mais bien huilé agréablement l’assure. »

Francis Ponge, Le parti pris des choses, 1942.

« La télévision c’est le monde impossible à entendre »

  Unknown-1             Les fidèles de ce blog savent que Christian Bobin figure en bonne place dans ma bibliothèque . Il n’est pas seulement le poète des  » petites choses  » qu’en disant il craint de nous blesser . Il sait aussi , dans sa merveilleuse prose, trouver la source de nos irritations. Et on se sent moins seul devant le spectacle du monde. Celui qui nous est présenté par le petit écran. Un spectacle auquel nul d’entre nous – ou si peu – ne peut échapper … En mettant ses mots sur cette douloureuse contradiction, Christian Bobin nous aide à la vivre ; et on se sent moins seul … Voici :