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Chronique de Narbonne. RCNM: la conciliation financière Caussinus/Elsom ne suffira pas…

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Dans ma petite ville, Narbonne, le RCNM tient une place très importante dans la « culture locale » et l’imaginaire de ses habitants. Moindre que dans le passé, certes, mais encore aujourd’hui bien réelle. Le temps est en effet fini où Narbonne n’était connue dans l’Hexagone, j’exagère à peine, que par les performances de son club de rugby et la notoriété de certains de ses grands joueurs internationaux: les Spanghero, Maso et Codorniou, notamment. Le passage au rugby professionnel a fini par briser les anciennes positions et hiérarchies rugbystiques, au profit d’ensembles urbains puissants, tant en forces économiques qu’en poids démographique. Surtout en Top 14! Et la gestion de ces équipes, même en Pro2, est donc passée d’un stade artisanal et « familial », autour d’un « office notarial » avec l’appui de pouvoirs municipaux pourvoyeurs d’emplois et de subsides aux origines disons indéterminés, comme c’était le cas dans les « grandes années » sportives du RCNM, à un stade d’entreprise beaucoup plus évoluée.  Ce qui implique nécessairement une « gouvernance » plus distanciée qu’au temps où « tenir » le RCNM était un levier de première importance pour les pouvoirs  économiques et politiques locaux.

L’issue des luttes de l’existence demeure à jamais incertaine…

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C’était au temps où j’exerçais le métier de DGA à la Région Languedoc-Roussillon. Avec, plus précisément, dans mon champ d’intervention et de responsabilités, l’économie, l’enseignement supérieur, la recherche et la formation professionnelle. Parmi mes interlocuteurs, des chefs d’entreprises, dont certains, comme Laurent Spanghero, sont devenus depuis des amis. Lui et tant d’autres s’étonnaient toujours de « l’énergie » que je dépensais, inutilement à leurs yeux, à lire ce que l’on appelle communément les grands auteurs (en réalité les miens correspondent assez peu à ce cliché aux contours ostensiblement balisés). Invité à déjeuner chez lui, à l’occasion d’un match du tournoi des cinq nations regardé devant sa télévision, je lui avais amené le classique « Art de la guerre » de Sun Tzu. « Tout est là Laurent, tu gagneras du temps et de l’énergie à le lire ! ». Et je lui conseillais aussi, pour faire bonne mesure, le « Lucien Leuwen » de Stendhal. Cette scène m’est revenue à l’esprit, ce matin, après voir pris connaissance des réactions des proches de Patrice Millet, à l’annonce de son retrait brutal de la vie politique locale. Coïncidence étrange, je lis en ce moment Simon Leys et son savoureux : « Le bonheur des petits poissons ». J’y ai noté ceci, pas plus tard qu’hier au soir : « En d’autres mots : les gens qui ne lisent pas de romans ni de poèmes risquent de se fracasser contre la muraille des faits ou d’être écrabouillés sous le poids des réalités. Et il faut alors appeler de toute urgence le Dr Jung et ses collègues pour essayer de recoller les morceaux. » Et un peu plus loin encore : « Ce que je voulais souligner est simplement ceci : notre équilibre intérieur est toujours précaire et menacé, car nous sommes constamment en butte aux épreuves et agressions de la réalité quotidienne ; l’issue des luttes de l’existence demeure à jamais incertaine, et finalement c’est peut-être un personnage de Mario Vargas Llosa qui a donné la meilleure description de notre commune condition : « La vie est une tornade de merde, dans laquelle l’art est notre seul parapluie. » Je ne connais pas les goûts littéraires de Patrice Millet, mais si je devais lui recommander trois livres à lire, à tête à présent reposée, ces trois là surement s’imposeraient…