Vive adresse à ceux qui veulent envoyer Macron à la « Lanterne »!

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Emmanuel Macron donne un entretien exclusif dans 1 Hebdo. Un entretien, comme le reste de ce numéro très intéressant. Et des « chiens de garde » de la vieille pensée socialiste, toujours à l’affût des moindres mots de celui qui, à leurs yeux, incarne au sein même de l’exécutif « l’ennemi de classe », ce qui, pour des militants et des élus issus pour la plus grande majorité d’entre eux de la « fonction publique », au sens large du terme, ne manque pas de piquant, trafiquent son propos, le présentent comme étant plus royaliste que démocrate et se proposent de l’envoyer tout simplement à « la Lanterne » (Expression tirée d’une chanson révolutionnaire bien connue : « Ah, ça ira, ça ira, ça ira, les aristocrates à la lanterne… ». Les lanternes en question étaient des réverbères, qui étaient utilisés comme gibets pendant la Révolution : on y pendait, sans autre forme de procès.)

Ainsi va l’information-buzz! Et ainsi font nos procureurs médiatiques de tout acabits. Mais qu’a donc-t-il dit de si horriblement scandaleux, notre jeune ministre de l’économie?

Je le cite:

Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n’est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l’espace. On le voit bien avec l’interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au coeur de la vie politique. Pourtant, ce qu’on attend du président de la République, c’est qu’il occupe cette fonction. Tout s’est construit sur ce malentendu.

Bref, que nous sommes dans ce que Maurice Duverger a nommé une monarchie républicaine, et que François Hollande et ses prédécesseurs n’ont ni la « stature », ni les moyens, ni l’envie d’exercer cette fonction « symbolique » là. Ils se veulent modernes et normaux, en phase avec leur époque, alors que l’imaginaire des français est encore majoritairement construit autour de la figure d’un « roi républicain ».

Relever cette contradiction, quand on est homme de gauche, serait donc attenter à l’esprit démocratique, prôner un retour à la monarchie? Ridicule et bas! Et si scandale il y a, c’est bien dans ces attaques d’un autre âge… Qui n’honorent pas leurs auteurs.

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Commentaires (4)

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    Gérard Contremoulin

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    Dans son adresse qui se veut une riposte à un propos que j’ai tenu et qui tient en ce mot « à la lanterne », Michel Santo prend la défense d’Emmanuel Macron. C’est son droit le plus absolu.

    C’est aussi son choix de vouloir régler ses comptes lorsqu’il écrit ceci :
    « Relever cette contradiction, quand on est homme de gauche, serait donc attenter à l’esprit démocratique, prôner un retour à la monarchie? Ridicule et bas! Et si scandale il y a, c’est bien dans ces attaques d’un autre âge… Qui n’honorent pas leurs auteurs. »

    Je ne suis effectivement pas de la même « sensibilité » politique que Michel… C’est loin d’être un scoop ! Il peut donc considérer que mes propos sont « ridicule et bas ». Néanmoins, Emmanuel Macron nous livre un énième plaidoyer sur la « monarchie » constitutionnelle qu’est la V° République à partir de sa figure de proue qu’a été le Général De Gaulle.
    Je voudrais ajouter que c’est la V° République corrigée de la réforme de 1962 (l’élection du président au suffrage universel). C’est ce modèle qui se rapproche, effectivement, d’une monarchie… Et pour cause : le président concentre une très grande partie des pouvoirs, y compris le législatif avec l’article 16 .
    Ce modèle institutionnel n’est pas la panacée républicaine, bien au contraire !
    Alors, oui, je persiste. Les nostalgiques qui pensent justifier leur position en développant ce genre de représentation royale, particulièrement lorsqu’ils sont ministres, n’ont rien à faire au gouvernement de la République !

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      Michel Santo

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      J’ai beau lire dans tous les sens cet entretien. Je ne vois nulle part un plaidoyer nostalgique en faveur de la-dite Monarchie républicaine. Il fait un constat assez banal somme doute. Point! Par contre je vois l’usage politique qui en est fait, qui ne se prive pas de le tordre en traficotant ses propos. C’est cela que je critique…, et cela seulement!

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      NOEL

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      Pourquoi serait-il impossible, voire scandaleux, contradictoire, d’être « royaliste », partisan du retour de la dynastie capétienne, et « démocrate » en même temps? Je suis l’un et l’autre! Aurais-je à rougir de honte?
      Hugues NOEL

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    Ingrid LR

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    Il ne faut pas critiquer la fonction publique. Elle est si éloignée de ce que peuvent éructer ces fossiles.

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