XV de France. Comment retrouver le goût de la « prise de risque », le sens de l’adaptation et le droit à l’erreur…

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Le XV de France face à la Nouvelle-Zélande – 17 octobre 2015 – AFP

L’équipe de France de rugby à XV produit le même jeu que celui proposé en Top 14 et en Pro2: stéréotypé, ennuyeux, prévisible. La prise de risque et le droit à l’erreur y sont bannis. Comment s’en étonner?  Graham Henry, l’ancien coach des All Blacks, champion du monde en 2011, n’y va pas par quatre chemins. Le coupable de l’humiliante défaite française contre la Nouvelle-Zélande samedi soir en quart de finale (62-13), n’est pas Saint-André ou les joueurs, mais bien le Top 14, le soi-disant « meilleur championnat du monde ». « La compétition française est pauvre », explique-t-il au New Zealand Herald. « C’est la compétition professionnelle la mieux payée du monde, mais elle ne peut pas produire de joueurs parce qu’ils sont mal coachés et surpayés ». Boum!t  Et d’insister, en tapant une belle chandelle: « Tout n’est qu’une histoire de sponsors et de télé. Ils sont en train de ruiner le rugby français ». Les raisons de la médiocrité de notre rugby sont structurelles, en effet. Comme le note , mon ami Pierre Pélissier dans son commentaire à mon billet d’hier : « Pourquoi les blacks et les wallabies jouent mieux ? Ils peuvent travailler en équipe pour leur fédération tout au long de l’année … La différence de classe est là entre le nord et le sud. Et au nord, nous sommes nous français, particulièrement médiocres depuis que nous nous astreignons a plus de 40 matches de club (top 14 ou coupe d’Europe). Ce qui ne laisse quasiment plus rien pour l’équipe de france. Les irlandais, les écossais ou les gallois tournent à 20 ou 24 matches, les anglais à 30. Ne cherchons pas d’autres explications. » Ce diagnostic posé, imaginer que le remplacement de Saint André par Novès va révolutionner le jeu pratiqué par notre équipe nationale, relève de la croyance ou de la magie. Certes Guy Novès lorsqu’il a pris en main le Stade Toulousain, sa philosophie consistait à laisser la liberté d’initiative à l’individu en fonction de la situation sur le terrain. Les principes appliqués étaient le sens de l’adaptation, la prise de risque, le droit à l’erreur. Où en est-on aujourd’hui? En répondant à la question, on en revient à celle posée par la nécessaire réforme de structure de notre rugby national. Qui peut, et comment, poser clairement ce diagnostic, prendre les rênes des institutions qui en ont la charge et hardiment tout remettre en question? Pour l’heure, je ne vois personne… Sans vouloir exagérément faire une analogie avec la situation dans laquelle se trouve notre pays dans bien d’autres domaines, je  ne peux cependant m’empêcher de noter certaines correspondances: institutions inadaptées et blocages culturels, un écosytème défavorable à la « prise de risque » et  l’innovation…

 

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Commentaires (5)

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    JCLR

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    Tout n’est pas aussi limpide que cela !!
    Des critiques, il y en a et il va y en avoir beaucoup. Il faudra retenir celles qui proviennent de gens qui viennent sans arrière pensée.
    Le « messie » n’existera que s’il avbandonne la critique systématique et qu’il propose des SOLUTIONS. Quand on est pas au commande, c’est toujours très facile de dire que c’est pas bien !!
    La FFR est une machine plus compliquée qu’il n’y paraît où la DTN, les Clubs Professionnels, les Arbitres, « Proval » et j’en passe sont autant d’entités qui ont des vues divergentes.
    Patience, et surtout, ne réglons pas les choses à chaud. De la mesure et recherchons en interne (ceux qui connaissent la maison)les personnes qui veulent réellement changer le système, parce que oui, il faut changer : Les Règlements, les Compétitions, la Formations, les Calendriers, le Grand Stade de Rugby …
    Ne nous agitons pas à chaud !!

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    Didier

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    On peut tout de même s’étonner de la sélection en particulier d’un joueur qui, blessé, n’avais pas joué depuis près d’un an et de la simultanéité de son apparition dans les messages publicitaires de l’un des sponsors de l’équipe de France. Je sais, on ma toujours dit que j’avais mauvais esprit.

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    Didier

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    Désolé pour les fôtes d’ortografe de mon commentaire de 17h08. L’écriture prédictive de mon ordi commence à me plaire sérieusement.

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    Didier

    |

    On peut tout de même s’étonner de la sélection en particulier d’un joueur qui, blessé, n’avait pas joué depuis près d’un an et de la simultanéité de son apparition dans les messages publicitaires de l’un des sponsors de l’équipe de France. Je sais, on m’a toujours dit que j’avais mauvais esprit.

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