Archive pour 19 février 2018

Marcher dans une ville, c’est penser… avoir été quelque part, même si on ne sait pas où…

     

À La fin des années 1970, Tout va mal dans la vie de Paul Auster. Son mariage se déglingue ; l’argent manque, l’inspiration et la force d’écrire des fictions, aussi. Il s’installe dans une petite chambre à Manhattan au 6 Varick Street. C’est dans ce contexte dramatique que son fils Daniel fait ses premiers pas, et alors qu’il reprend espoir  son oncle lui apprend la disparition de son père. Un père qu’il a très peu connu. Un « homme invisible », absent : « Pendant quinze ans il avait vécu seul. Obstinément, obscurément, comme si le monde ne pouvait l’affecter. Il n’avait pas l’air d’un homme occupant l’espace mais plutôt d’un bloc d’espace impénétrable ayant forme humaine » (p.14). Poussé par une certitude (« une obligation qui s’était imposée à moi dès l’instant où j’avais appris la nouvelle ») qu’il doit écrire sur ce père, qu’il a très peu connu, Paul Auster se lance dans la rédaction de « L’invention de la solitude ».