Archive pour 6 juillet 2018

Il faut trouver 6 M€ pour « fouiller » l’exceptionnelle nécropole romaine découverte sur la ZAC « les berges de la Robine », Narbo Via !…

   

   

Le Conseil Municipal informel de Narbonne du jeudi 28 juin 2018  a été consacré à la seule question de savoir si les fouilles archéologiques sur la parcelle déjà explorée où a été mis au jour une nécropole d’une « richesse » exceptionnelle devaient être poursuivies. Et à cette question, il fut répondu positivement (et pacifiquement, pour une fois !), majorité et opposition confondues dans un même élan consensuel. Reste cependant, à arrêter le plan de financement de ces fouilles complémentaires, évaluées à 5,9 millions d’euros (HT), une question, ou plutôt un problème autrement plus compliqué qu’une vague déclaration de principes. Car si l’État semble prêt à financer 50% de ces fouilles, le groupement Alenis-LRA (Languedoc-Roussillon-Aménagement), l’aménageur de cette ZAC, lui, doit trouver les 3 millions d’euros (j’arrondis !) qui manquent. En effet, comme le rappelle le président de la Chambre Régionale des Comptes dans son rapport de 2015, l’aménagement de la « ZAC Les Berges de la Robine » lui a été concédé en avril 2013 à ses risques et périls, pour une durée de 12 ans (soit jusqu’en avril 2025), de sorte qu’en toute logique c’est à Didier Aldebert, le PDG d’Alenis, d’assumer et de prendre sa part de risque [1] [2] dans une affaire où la Région Occitanie s’est déjà prononcée favorablement pour financer la sienne (la valorisation de cette nécropole apportant une valeur ajoutée considérable à son musée antique Narbo Via, en cours de réalisation par son opérateur Languedoc-Roussillon-Aménagement) Sur ce projet manifestement d’intérêt général le Conseil Départemental et la Ville devraient aussi être sollicités par le PDG d’Alenis pour boucler ce tour de table dont on peut espérer qu’il sera finalement aussi consensuel que celui fait le 28 juin en mairie de Narbonne sur la poursuite de ces fouilles. Ce que l’on pourra vérifier très vite, notamment à l’occasion des débats du prochain, et dernier, Conseil Municipal, juste avant la trêve estivale…

[1] D’autant que le diagnostic archéologique préalable aux travaux d’aménagement avait révélé l’existence d’une importante nécropole du Haut-Empire. On peut dès lors s’étonner qu’un « provisionnement » à la hauteur de ce risque ne soit pas inscrit dans ses comptes (700 000 euros seulement !) … Il est vrai que si cela avait été fait le prix des terrains vendus aurait été plus élevé…

[2] S’il existe bien une clause résolutoire dans le contrat de concession concernant son retrait éventuel dans l’hypothèse où des fouilles dépassant les 700 000€ prévus seraient constatées et imposées, le concessionnaire Alenis doit cependant apporter la preuve, pour l’activer, que ce dépassement ne permettrait pas d’assurer l’équilibre financier sur l’ensemble du projet d’aménagement de la ZAC…