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Fantasmes et réalités sur la  » théorie du genre  » à l’école …

 

 

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Nous ne sommes plus au 19 ème siècle, ni dans la première moitié du vingtième, et on ne se marie plus sur l’injonction de parents dans une stricte hiérarchie de genre où la femme était exclusivement cantonnée dans des travaux domestiques. On se choisit désormais, et c’est heureux, par amour ; et nous le faisons dans une société qui promeut l’égalité des sexes, ce qui , dans une démocratie, est un devoir. Alors « déconstruire » des stéréotypes sociaux et des idées préconçues qui empêcheraient des filles de se sentir aussi capables que des garçons est évidemment louable. Encore que considérer que des enfants de six ans quand ils mettent des jupes aux filles et des jeans soient présentés comme des victimes de stéréotypes négatifs me semble plutôt d’une grande bêtise. En quoi le fait de porter une jupe en effet condamnerait ma petite fille Mila à faire la vaisselle toute sa vie. Son père prépare bien les repas , fait la vaisselle et passe l’aspirateur, comme sa maman, et ne se déplace pas dans sa maison en robe !…  Exemple d’une famille recomposée, et jeune, de plus en plus nombreuses aujourd’hui, qui n’a pas eu besoin de passer par les ABCD de l’égalité, pour briser des stéréotypes négatifs, et qui prouve que les nouvelles formes et pratiques familiales font beaucoup plus et beaucoup mieux que ne le feront jamais en maternelle l’indifférenciation sexuée des porte-manteaux, autre stupide exemple présenté dans ces fameux ABCD …  Ce qui démontre aussi l’absurdité qu’il y aurait à faire de la famille en général et des parents en particulier des « ennemis » du progrès social et de l’égalité hommes-femmes. Si les enfants n’appartiennent pas aux parents comme des biens meubles, il n’empêche qu’ils sont avant tout de leur responsabilité et non de celle de l’État. Alors si les indignations formatées de part et d’autre de l’échiquier politique me semblent souvent excessives et parfois idiotes, à l’inverse, s’interroger , et contester, les présupposés idéologiques à la base d’une théorie du genre qui ne dit pas son  nom, comme par exemple la lutte contre l’assignation biologique et donc l’attirance vers l’autre sexe, me paraît non seulement utile mais légitime … 

Dimanche 2 février aux Halles de Narbonne: la campagne des municipales 2014, et bien d’autres chose !… !

 

 

 

 

 

 

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Je ne me suis pas attardé dans le coeur des Halles, Dimanche matin. Moins de ferveur qu’habituellement ! Pourtant , les mêmes fidèles en quête de nourritures platement terrestres, en général des dames, ou grassement spirituelles, quasi exclusivement des hommes –  toujours rassemblés autour des mêmes « tonneaux » – , y vaquaient à leurs traditionnels offices. Une lithurgie dominicale d’un grand classique : les files d’attente pour les femmes, les « tonneaux » pour leurs hommes; la « bouffe » pour les unes, l’apéro pour les autres … Un concentré de stéréotypes genrés comme autant de marqueurs sociaux scandaleusement inégalitaires, la parfaite illustration d’une moyenâgeuse  division du travail domestique qu’il conviendrait en toute urgence de révolutionner ; et la confirmation surtout  de l’utilité des ABCD de l’égalité promus par Najat et Vincent, non seulement en maternelle, mais aussi dans ce temple de la consommation  que sont les Halles de Narbonne. Haut lieu de socialisation, de communion et de représentation, elles ne sauraient échapper en effet à ce vaste et profond mouvement de normalisation « progressiste » qui manifestement fait la joie de notre bon vieux peuple usé et rabougri . J’en profite pour suggérer au président des dites Halles, s’il ne veut pas être la prochaine victime d’une attaque foudroyante de Femens narbonnaises, de prendre des initiatives en ce sens. Une Gay Pride dans l’axe poissons-volailles ferait dans un premier temps l’affaire … Je dérape ! Que vous disais je au juste ? Ah oui, que j’étais pressé d’aller fouiller dans les présentoirs de mon bouquiniste installé devant la grande entrée. Là, sur le parvis, sous la grande horloge, en plein vent – froid -, quel monde, il y avait ! Surtout des évangélistes laïques animés d’une grande ferveur distributive, d’au moins trois des listes en compétition dans la campagne des municipales. Sabine, souriante, m’a gentiment donné une jolie carte postale de Jacques Bascou ; Robert, un brin bourru, un tract d’une couleur jaune non répertoriée signé Didier Mouly ; et un monsieur,  que je ne connais pas, un feuillet bleu – enfin bleu ! – orné d’une magnifique et grossière faute d’orthographe – ou d’impression, allez savoir ! – vantant les compétences du candidat Constantin … Pinet de l’UMP , lui , se reposait du meeting de la veille, auquel participait aussi un commando d’espions venus de la droite apolitique ( ! ) – qui porte désormais des écharpes rouges ( re ! ) – munis de compteurs professionnels, de téléobjectifs et d’enregistreurs. Une indiscutable preuve de confiance et d’amitié qui fait plaisir à voir ! Un peu plus loin, près du monument aux morts, deux fossiles vêtus de robes de bure blanches étaient agrippés à une immense croix en bois naturel, comme un couple de croisiéristes passé par dessus bord le serait avec un transat bourré de catalogues de vacances d’hiver … Quelle époque tout de même ! sans profondeur historique, déritualisée ; toujours orientée vers des futurs fantasmés et radieux ; froide comme des écrans plasma sans images; une société où la caricature toujours en tout domaine se présente comme la forme d’expression de référence … Un peu perdu dans ces brumeuse pensées, je me disais que peut-être ce soir nous serions quelque uns , dans un léger mouvement de retrait, à faire sauter des crêpes joliment dorées en souvenir d’un temps où de rugueux paysans, flambeaux à la main, processionnaient à travers champs la nuit tombée …

Déconstruction d’un film culte et réactionnairement genré :  » Un homme et une femme « 

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Bertrand de Saint Vincent a écrit hier cette ironique chronique sur la déconstruction des identités sexuées, sociales, ethniques etc … Je me suis bien amusé à la lire et vous la livre, sans autre intention que de vous faire partager ce petit plaisir de lecture. Je tiens à préciser que tout autre interprétation relèverait d’un insupportable a priori politiquement construit sur ce qui fonde mon identité sexuée et intellectuelle, qui paraît-il ne l’est jamais, ce qui pourrait m’amener à poursuivre les fauteurs de toute violence symbolique exercée à mon encontre devant les tribunaux de la pensée officielle et nomenclaturée dont je ne doute pas une seule seconde qu’ils seraient équitablement sourds à ma requête, pour le plus grand profit moral de mes  » agresseurs  » en particulier et de la société en général … :

 

 

Un homme et une femme. Ils sont sur une plage, à Deauville. Lui, c’est Jean-Louis Trintignant, pilote automobile ; elle, Anouk Aimée, script girl. Tous deux sont veufs, inconsolables. Claude Lelouch tient la caméra. Entre eux, quelque chose va naître. Cha-ba-da-ba-da. Le film va obtenir la palme d’or à Cannes. Connaître un succès… Coupez ! Que signifie cette histoire, cette romance à l’eau de rose ? Vous vous croyez où ? Au cinéma ? D’abord, qui a eu l’idée saugrenue d’intituler un film Un homme et une femme ! Sexisme ! Pourquoi pas Une femme et un homme ? Ou mieux Un homme et un homme ; voire Une femme et une femme. Ou deux.

Par ailleurs, qu’est-ce qui vous permet d’affirmer que cet homme en est bien un ? Et comment osez-vous réduire cette femme à sa stricte apparence ? Pourquoi est-elle si belle ? Et lui si beau ? Les laids n’ont-ils pas droit d’apparaître ? La beauté est un affront, un crime de lèse-égalité. Doit-on accepter de n’être que ce que l’on est né, prisonnier d’une identité qu’on n’a pas choisie ? Morale d’ancien régime ! Vision idéologique ! Œillères réactionnaires ! Ouvrez les camps de (ré)éducation nationale.

Et le réalisateur ? N’est-il pas de confession juive ? Où est donc le musulman ? Y a-t-il un chrétien quelque part ? Pourquoi n’a-t-on pas fait appel à un cameraman bouddhiste ? Les athées sont-ils dignement représentés ? L’acteur principal est de gauche ; l’héroïne également. Il n’y a donc personne de droite dans le cinéma français ? Qui a choisi le casting ? Que fait la police politique ? Trouvez un centriste. Et pourquoi n’y a-t-il aucune personne de couleur sur le plateau ? Racisme ordinaire ! Pas un seul membre des minorités ethniques. S’il y en a, comment va-t-on les représenter ? Non à la caricature ! Pourquoi faut-il toujours que l’on donne la parole aux hommes blancs ? A-t-on pensé aux personnes verticalement diminuées ? Aux non-voyants ? Aux malentendants ? Y a-t-il un accès handicapé ? Pourquoi aucun individu n’est en surpoids ? Et ce choix de Deauville ! Quelle image de la France ! Une cité balnéaire bourgeoise aux relents impériaux ! Des jeunes gens qui n’ont rien d’autre à faire que de se promener sur la plage. Où sont les citoyens ? La classe ouvrière ? La banlieue ? Assez de nantis ! Et cette profession : pilote automobile ! Quelle honte ! Un pollueur qui ne respecte même pas les limites de vitesse ! Éteignez vos cigarettes. Pas d’alcool au volant.

Les héros ont un enfant. Quel est ce modèle que l’on nous impose ? L’individu est-il condamné à procréer ? Ces enfants, que lisent-ils ? Ouvrez leur cartable. Papa porte une robe ? Ok. Laissez passer. Depuis que la gauche s’est mis en tête de recréer le monde à son image, il devient difficile d’exister.

Chronique de Narbonne, et d’ailleurs dans ce vaste monde. Lecture de Max Rouquette.

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C’est Jean Tuffou qui m’a remis en mémoire un de ces textes de Max Rouquette écrits entre 1945 et 1999, rassemblés sous le titre les  » roseaux de Midas « . Traduits de l’occitan par l’auteur, ils ont été publiés par l’ami Max Chaleil aux  « Editions de Paris  » (2000).

La première phrase de celui qui m’avait alors, à proprement parler saisi, est à la  page 51. Il est daté du 6 juin 1978:

« J’avais besoin – je le croyais – d’éclaircissements. Je croyais nécessaire de reproduire la vérité telle qu’elle est. » 

Et la dernière, encore aujourd’hui, ne cesse de m’habiter:

« Car écrire ce n’est pas copier le monde, mais le refaire, l’inventer dans l’air de la liberté, les lambeaux de vérité n’étant que le bois de ce grand feu, un bois qui se meurt en cendre. »

Max Rouquette est considéré comme le plus grand écrivain d’expression occitane. Sans doute ! Mais c’est aussi et surtout un de nos plus grands écrivains. Tout simplement. Sa langue est universelle, et il est un maître de la prose poétique:

« Arbres dans la forêt. Droits et tendus vers le ciel. Silencieux, ils s’écoutent. Ils écoutent la voix des autres. Cette écoute engendre un silence terrible. Pour que l’on puisse entendre le rouge-gorge.  » (page 108, à la date du 7 avril 1981)

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