Carnet du jour : la beauté n’a pas de cause. Elle s’impose…

André Elbaz. Sur la plage. Londres.1963

   

Une certaine idée de l’élégance. Chacun de ses gestes, de ses déplacements était un enchantement. D’un mouvement lent jusqu’à son point d’accélération final tout en souplesse, son « lancé » traçait dans les airs de longues et belles trajectoires. Une vague en recevait le plomb et l’appât dans un balancement entendu…

   

La beauté n’a pas de cause. Elle s’impose, ne convainc pas. Comme la vie.

Hier, seuls ses cheveux noirs, au loin, épousaient le mouvement des vagues. La mer tout entière lui appartenait. Elle semblait immobile, mais patiemment avançait. C’était l’heure où les goélands griffent et sillonnent la plage…

La laideur, la vulgarité a toujours ses raisons  — souvent bonnes. Elle s’exprime, souvent, sous les apparences de l’indignation. Un tel projettera sur autrui ses désirs d’élégance, de savoir, de gloire et de reconnaissance, en exprimant l’indécence, l’immoralité de ceux qui,  à ses yeux, en manifesteraient les signes, réels ou supposés. En creux, il paraphe ainsi, innocemment — façon de parler —  l’état de son ressentiment, de ses frustrations… Son auto portrait en quelque sorte. Un autre, moins scolaire et prétentieux, déversera sa bile, sans filtre : offenses, injures, affront… au nom de la justice et de la vérité. Deux mots qu’il n’ose pourtant écrire ou prononcer sur la « Toile ». Ils feraient tâche, en effet !

Dès qu’un artiste affiche aujourd’hui son caractère subversif, on peut être assuré qu’il vient vous escroquer, vérifier votre conformité. De même pour celui qui, sur les réseaux sociaux, quel que soit son statut, vous somme de vous indigner en  rejoignant le troupeau, au mieux, la meute, au pire. Il s’ensuit donc, hélas !,  une forte tendance à la censure et l’autocensure…

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