Ces bourreaux dont les glaives dégouttent d’encre…

 

   

Il était temps que je fasse un peu de tri dans le tas de notes qui depuis un bon mois s’accumulent dans le plus grand désordre sur mon ordi… Finalement je n’en garde que quelques unes (À la relecture, la plupart se répètent d’un auteur à l’autre) Trois, peut-être quatre, finalement, dont ce « trait » de Valéry qui correspond précisément à ce que confusément je remâche depuis cette heure où j’ai ouvert (tôt) mes « applications » et mes abonnements à la « presse en ligne » ; et pris connaissance des diverses et violentes controverses politiques et « intellectuelles du moment :

Luttes, factions, triomphes, exécrations solennelles, exécutions, émeutes, tragédies autour du pouvoir !… Il n’était bruit dans cette République que de scandales, de fortunes foudroyantes ou foudroyées, de complots et d’attentats. Il y avait (…) beaucoup d’assassinats par la parole. Je ne parle point des larcins. Tout ce peuple « intellectuel » était comme l’autre. On y trouvait des puritains, des spéculateurs, des prostitués, des croyants qui ressemblaient à des impies et des impies qui faisaient mine de croyants ; il y avait de faux simples et de vraies bêtes, et des autorités, et des anarchistes, et jusqu’à des bourreaux dont les glaives dégouttaient d’encre. […] Les plus ridicules étaient ceux qui se faisaient de leur chef les juges et les justiciers de la tribu. Ils ne paraissaient point se douter que nos jugements nous jugent, et que rien plus ingénument ne nous dévoile et n’expose nos faiblesses que l’attitude de prononcer sur le prochain.

 Paul Valéry, dans Monsieur Teste.

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