C’est l’heure du goûter, ils sont comme des enfants…

 
 
 
 
 
 
 
 
Dans l’entrée il attend
que je lui donne mon pass.
Il porte l’habit blanc
des soignants de la place
 
Son visage est de glace
et ses gestes sont las
pour me donner sa grâce
d’enfin franchir ce sas.
 
Dans le couloir, pas une âme
pas un bruit ; des néons
seuls font leurs gammes.
Une porte est au fond.
 
Verrouillées et codée
elle s’ouvre lourdement
après plusieurs essais,
sur une salle de patients.
 
Un homme et des femmes
âgés, assis, muets
souffrent en silence
sans désirs ni souhaits.
 
C’est l’heure du goûter.
Ils sont comme des enfants,
avides, animés.
Leurs yeux battent le vent.
 
Que c’est long d’être ainsi
sans soleil et sans ciel ;
d’être vivant sans envies
sans amours, sans éveils.
 
La soignante sourit ;
et nous nous comprenons.
Elle s’appelle Marie.
On dirait un papillon.
 
N’ayez donc pas de peine,
Allez donc ! me dit-elle
dans ses yeux de berbère.
Je suis-là et je veille…
 
 
 
 

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