Chronique de la Région LRMP, et d’ailleurs. L’Occitanie me casse les neurones!

       
Cinq quotidiens régionaux ont proposé à leurs lecteurs de voter pour le futur nom de leur région. (AFP/Eric Cabanis.)

Cinq quotidiens régionaux ont proposé à leurs lecteurs de voter pour le futur nom de leur région. (AFP/Eric Cabanis.)

 

Le nom «Occitanie» est donc arrivé en tête d’une consultation régionale visant à déterminer le nom de la nouvelle grande région qui doit réunir au 1er janvier 2016 le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, selon le journal Midi-Libre, l’un des quotidiens à l’origine de ce sondage à grande échelle. Un choix qui ne me surprend pas. Et que j’analyse comme le symptôme d’une France qui a peur. Comme la France « blanche et… » de Nadine Moreno. La même angoisse devant l’avenir, la même perte de repères historiques,  la même ignorance de ce que fut notre passé national – et régional … Le symptôme  d’une crise d’identité où s’affrontent ceux qui éprouvent le désir d’une France éternelle, qui n’a jamais existé, et les tenants d’un cosmopolitisme multiculturel. Chaque camp se renvoyant la même image inversée. Quand on a peur de l’avenir on se projette dans un passé – ou un avenir – fantasmé… L’Occitanie me casse les neurones!

 

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Commentaires (16)

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      Thierry Beuselinck

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      Aucun doute malheureusement, la seule question porte sur l’ampleur de la traduction dans les urnes…et je crains qu’elle ne soit supérieure à ce que reflètent les sondages.

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      Bernard-Mery de Vargas

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      Mais non, je suis pour Occitanie mais pas pour autant une quelconque identité qui confère au nationalisme régional. D’ailleurs suis même pas natif de cette région.

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      Bernard-Mery de Vargas

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      Les Contre-Regards de Michel Santo ben alors laquelle? Je ne crois pas que les 23% qui ont choisi Occitanie soient des identitaires Occitanistes comme sur la photo. Je pense que beaucoup ont simplement en tête une vague notion de folklore; d’une histoire -fantasmée peut-être- de luttes, révoltes et opposition aux pouvoirs dominateurs; et puis il est sympa le drapeau rouge à la croix cléchée et le Se Canta.

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    Raynal

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    Historiquement, ça ne tient pas debout….L’occitanie (regions ou se parlait l’occitan sous diverses variantes ) comprenait l’Aquitaine actuelle, la Provence et une bonne partie du piémont Italien, le lLimousin et pouvait monter jusqu’a la Loire….La confiner uniquement a notre région LRMP est donc très réducteur…Mais il faut bien trouver un nom et cela semble être la grande affaire qui doit impérativement mobiliser toutes les energies créatrices….Modeste suggestion….La région PACA comprend les vocables Provence, Alpes Cote d’azur et ça ne géne personne….Pourquoi dès lors ne pas s’appeler ainsi que tout le monde semble déjà le faire LRMP (Languedoc Roussillon, Midi Pyrénées ) Parce ce que ce serait trop simple…..?

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    Julès

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    L’Etat français, jacobin et centralisateur comme il est resté, acceptera t’il un nom à connotation aussi « nationale », qui serait susceptible de remettre en cause la république « une et indivisible » ?
    Parce que là, c’est pas le Pays Basque ou le Roussillon . C’est un gros morceau d’hexagone !

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    Lombard Jacques

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    C’est la question Jean-Claude, l’abbé Grégoire – comme le comte de Saint Germain – est-il toujours en vie? En choisissant Occitanie cela permettra (permettrait!) peut-être de donner vie à un consensus pour la ratification de la Charte européenne des langues régionales! Si Paris valait bien une messe, l’Occitanie peut bien valoir un congrès à Versailles.

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    Grau

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    Bonjorn
    Que l’Occitanie casse les neurones et même plus aux centralisateurs parisiens me mettrai presque de bonne humeur de bon matin comme on dit.
    J’espère que cette Région s’appellera OCCITANIE et quelque chose en plus pour contenter certains mais cela ce sera le prochain Conseil Régional qui le décidera.
    Qu’enfin on parle projet d’avenir per un PAÍS NOVÈL m’enchanterai davantage.
    Bona jornada

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    Reggio

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    Cette région élargie a déjà un nom : Le Languedoc ! Pourquoi changer un aussi beau nom déjà bien identifié partout et surtout à l’international ?

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    Zolg

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    Si je ne suis pas, moi non plus, satisfait du choix exprimé, votre billet me fait bondir, essentiellement parce que, si j’entends bien le fond de votre propos, il s’appuie sur de terribles préjugés… et les véhicule même un brin. En effet, c’est méconnaître profondément l’histoire, et surtout les valeurs de ce qu’ont été les terres d’oc (terres où est né le terme de « convivencia », ce qui ne veut pas rien dire), que de voir nécessairement là un repli identitaire. « L’occitanie »(puisque le mot lui accorde une existence et une identité qui, dans les faits, est bien plus floue et complexe que ce simple nom) s’est toujours voulue terre d’accueil, d’échange et de passage. Loin de moi l’idée d’en faire un formidable pays de cocagne où tout le monde danse et rit gaiement ensemble et où les mécanismes de rejet n’ont pas cours ; mais tout de même, le lien avec Nadine Morano et la « France blanche » me paraît plus que douteux. Rappelons que le FN refuse catégoriquement de reconnaître la moindre légitimité à l’ensemble des langues régionales qui font la richesse de la France, au même titre que les autres diversités culturelles.
    Je vois par ailleurs dans les commentaires que les gens « sur la photo » seraient des « fanatiques identitaires »… diantre ! Sur quels indices, de telles affirmations ? Ne pourrait-on par exemple y voir des gens qui, justement, défendent la multiplicité culturelle en rappelant l’existence d’une langue et d’une culture qui sont menacées et très largement minoritaires (pour rappel, l’UNESCO a attribué à l’occitan le statut de langue en « grand danger de disparition »). Quand il est question de la renaissance de la culture cajun, tout le monde applaudit (et moi le premier !). Quand il est question de la disparition progressive, effectivement dramatique, de la culture aborigène, tout le monde s’émeut. Est-ce parce que cela se passe à l’autre bout du monde et qu’il est plus simple de faire preuve d’objectivité ? Toujours est-il que, quand cela se passe ici et maintenant, on tape sur les « fanatiques » qui essayent de raviver les ultimes flammes.
    Enfin, pour ce qui est d’en faire un recul passéiste… le fait que divers citoyens renouent avec une culture multiple, là où la France, en bonne centraliste, a pris l’habitude de rejeter ou de considérer avec méfiance les diverses diversités, est plutôt positif, il me semble ; j’y vois en tout cas, pour ce qui me concerne, un signal que la culture monolithique de la France, celle de la « race blanche » évoquée plus haut, n’est finalement pas acceptée par tous et est en train de muter. Et surtout, cela se passe maintenant.

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      Michel Santo

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      Ce billet était d’humeur. Et forcément polémique. Sans nuance! Si je connais vos arguments, ou plutôt vos remarques sur l’histoire et la culture occitane, que je suis prêt à reprendre à mon compte dans une autre discussion sur ce sujet, elle ne me semblent pas cependant répondre à ce que vise mon texte. En effet, c’est l’usage politique de ce nom, son instrumentalisation dans un sens qui me semble refléter un état de la société française que j’ai voulu mettre en évidence… Un état de fragmentation identitaire en fonction d’appartenances diverses, qu’elles soient sociales, culturelles,religieuses etc… Bien cordialement!

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        Zolg

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        J’entends bien votre propos, et avoue ressentir également cette tendance dans le choix exprimé – raison pour laquelle, je vous l’ai écrit, le nom ne me satisfait pas non plus. Ce besoin de brandir un nom ou un étendard révèle bel et bien la crise identitaire dans laquelle nous pataugeons actuellement. Malgré tout, je persiste à penser qu’il s’agit là davantage d’une réaction (peut-être inadaptée, peut-être exagérée, c’est possible) à la culture ancestralement monolithique et centraliste française, en faveur d’une reconnaissance et d’une acceptation des minorités, à une époque où nous sentons bien que les tensions nées de cette façon de traiter « l’autre » commencent à se faire dramatiques. Une manière, si l’on veut, de discrimination positive : un plaidoyer pour la reconnaissance de l’autre, plutôt que son rejet. Le drame initial demeurant que, résultant de notre passé, nous considérons aujourd’hui les patrimoines, cultures, langues et locuteurs régionaux (qu’ils soient occitans, bretons, basques etc…) comme « autres » et non comme des composantes et des richesses d’un hypothétique « nous » français ; de la même façon, et un peu dans le même mouvement qui nous voit avoir tant de mal à faire une place à l’innombrable variété d’immigrants qui sont arrivés il y a quelques années et continuent à le faire.
        Je me trompe peut-être, poussé par un optimisme naturel ; mais c’est là ce que je voudrais croire, en tout cas. Dans tous les cas, je me dis que cela reste une occasion de faire de la pédagogie autour de ce qu’est, ou de ce que se veut être l’occitanie : la convivencia, le gai-savoir et tout et tout.
        Dans tous les cas, merci d’avoir ouvert le débat !

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          Michel Santo

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          Merci pour ce beau et juste commentaire, que je fais mien… Bien cordialement!

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