Chronique de Narbonne. Dans l’Aude, des départementales tendues…

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Dimanche matin, dans les Halles de Narbonne, du côté gauche, autour d’un premier tonneau et devant un verre de vin blanc, un candidat PS aux élections départementales dans le péri-urbain narbonnais de me dire: « La Droite des élus responsables n’a pas de programme! ». Un peu plus tard, du côté droit, devant un étal voisin de celui de Gilles Belzons, son opposant direct sur le même canton de la-dite « Droite des élus… », UMP assumé, mais Nouveau Narbonne, de m’annoncer: « nous allons gagner ce département, sa majorité est irresponsable! ».

Comme si les électeurs faisaient leur choix en fonction de critères exclusivement rationnels! Surtout dans cette élection où l’on ne sait même pas ce que seront demain les compétences des Départements. Le certain, par contre, est que, comme d’habitude, le taux d’abstention sera très élevé; et qu’en quinquennat, comme d’habitude aussi, dans l’attente des présidentielles et des législatives qui suivront, les électeurs qui se déplaceront le feront très majoritairement pour sanctionner ou soutenir la politique du gouvernement. Ce que vient de confirmer Manuel Valls, dans l’Aude, et ailleurs, en faisant meeting pour soutenir la majorité départementale sortante conduite par le PS.

C’est donc indubitablement sur des thèmes – explicites ou pas – de politique nationale que les électeurs se détermineront, avec, sans doute aucun, une prime au FN et à la Droite du « Groupe des Élus Responsables ». De sorte qu’il n’est pas besoin d’être devin pour parier que le « clientélisme », « les dépenses de fonctionnement », la « fiscalité » et « l’assistanat » seront déclinés dans toutes les nuances de bleu et de bleu marine…

Cela dit, il est très difficile, à ce jour, d’évaluer le rapport des forces réel entre une Gauche divisée – PS-PRG, d’un côté, et Front de Gauche, de l’autre – et la Droite rassemblée dans le groupe des « Élus responsables » et le FN.

La seule chose que l’on puisse avancer, c’est que le résultat final va dépendre du score du FN au premier tour – que tous les observateurs prévoient très élevé! Au second – il faudra faire plus de 25% des exprimés pour y être! – le FN face à l’UMP et ses alliés, les voix des électeurs de gauche se porteront en effet plus facilement sur le candidat de la Droite, alors que la réciproque n’est pas du tout assurée, loin de là. Ce qui est clairement exprimé, pour ne pas dire souhaité, dans un document interne du « Groupe des Élus Responsables » ( Cf le « Midi Libre »  du 2 mars ) : « On ne peut pas condamner au premier tour un système qui a échoué et , au second, appeler à soutenir ceux qui l’incarnent » … Sauf « s’ils rejoignent les valeurs que nous défendons. » CQFD!

En conclusion, on ne se trompera guère en affirmant que dans ce département fortement ancré à Gauche, la Droite n’a jamais connu de situation aussi favorable… De ce genre en effet , il ne s’en présente qu’une par demi siècle, et encore! Un test aussi pour vérifier la capacité de résilience du PS et de ses alliés…

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Commentaires (3)

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    Marie Aussilloux

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    Mais les propos de deux frontistes ne vont pas faire hésiter à voter pour eux à votre avis ??

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    Bernard-Mery de Vargas

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    Je remarque, cher Michel, que dans les mots (maux!) que tu cite n’apparaissent pas « insécurité » et « immigration ». Avec justesse car c’est ceux que je n »entend pas, aussi, en d’autres lieux que les Halles.
    La vague marine annoncée est moins une adhésion à ses -simplistes- idées qu’un rejet des travers des (ir)responsables d’hier et d’aujourd’hui.

    Je déjeunais ce midi avec des travailleurs indépendants, professions libérales hors secteur santé (plutôt avantagé). La diminution des revenus, déjà maigres, la hausse des charges, le montant annoncé de leurs futures retraites (inférieur au minimum vieillesse alors qu’ils travaillent et cotisent) … c’est un ras-le-bol unanime assourdissant qu’aucun responsable ne semble entendre. Il y a un fort désir de destruction, voire d’auto-destruction, bien éloigné des derniers sondages qui annoncent le retour du moral des cadres et entrepreneurs.

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