Chronique de Narbonne. Des Barques en scène, à celle du Pavillon: impressions de fêtes…

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Inutile et stupide polémique politicienne sur le nombre de personnes « drainées » (cf l’Indépendant) par les « Barques en scène ». Incontestablement il y avait du monde sur les deux cours: j’en ai vu beaucoup; et du beau monde sur la grande scène: je n’en ai vu aucun. Comme samedi Benabar, que j’aime bien pourtant. Trop loin, trop de bruit… Même sa voix, méconnaissable. Il n’est pas fait pour ce genre de scène. Trop vaste. Ses textes, sa sensibilité exigent plus d’intimité, d’attention pour être pleinement goûtés. Comme pour Barbara, dont je garde un si mauvais souvenir  lors de son passage à Montpellier, au Zénith. La veille, rien vu non plus sur les Barques. Si, des amis au stand des Centurions. Rosé et barquettes de morceaux de seiche, moules …  passés à la plancha, au menu. Et la foule montant et descendant. À la godille! De ce côté-là des Barques, pas de scènes. Ni grandes ni petites. Mais du spectacle, dans et autour des stands. Je me croyais à la Courneuve, à la fête de l’Huma. Sans les militants du PCF et leurs badges: « Je suis communiste pourquoi pas vous? » Les responsables municipaux appellent ça des « bodegas ». Sans rire! À Séville, au campo, pendant la féria, dans les casitas, c’est fritures de petits merlans et de calamars, Fino ou Manzanilla – celle de Sanlucar – pour les accompagner. Pas de « chili con carne » ni de Heineken! On chante et on danse des sévillanes. On se promène « habillé », et on boit peu, mais bien. L’élégance en tout. Il paraît que ce festival de fin d’été narbonnais est gratuit, se vante-t-on au Palais.  Comme si la gratuité existait en ce monde. À la louche, tout compris, c’est du 650 000 euros facturés aux contribuables. Mais c’est l’austérité, disent les frondeurs. De la « relance » et de « formidables retombées économiques » pour César, le conseiller. Lesquelles, et pour qui? La vingtaine de professionnels des métiers de bouche du centre ville, à l’exception de Bébelle, oui! Il avait donc beaucoup de monde pendant ces trois soirs de fête. Et des amis  que l’on ne voit jamais, ou si peu. C’est tout, et c’est bien. Samedi midi, je suis allé voir d’autres « barques ». Des vraies, des vieux gréements, à la Nautique. Au Pavillon, en terrasse, et sans bagnoles devant mon nez. Quel spectacle! Accueilli par des amis et le sourire de Lorie, l’hôtesse du lieu. Chaleureuse et rayonnante. Comme toute l’équipe. Un menu à 14 euros. J’ai choisi en entrée du mulet mariné aux choux rouges. Une petite merveille de simplicité. Le reste, sans défaut, suivant. L’art aussi en cuisine n’est pas seulement chose mentale, ni physique. Il est la rencontre des deux. Carole, aux fourneaux, le possède. Une fête des sens dans un décor de rêve. Tous les jours, ou presque, en scène.

Carole & Cie

Photo : Vincent Pousson

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Commentaires (12)

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    Christian Vignozzi

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    On peut toujours tout critiquer mais l’essentiel c’est que les Narbonnais soient présents et satisfaits
    C est vrai que s il n y avait eu personne on aurait pu mieux écouter Benabar et ses chansons !

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    Jean-Pierre Vialle

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    ces « bodegas » sans âme, juste faites pour picoler …je les ai traversé, et c’est tout…

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    Danielle Ramon

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    Seule chose vraie la sono qui était vraiment mauvaise pour tt le reste chacun se fait son opinion mais c une très belle fête qui fait sortir des milliers de personnes de chez eux et ça c vraiment top!!!

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    Les Contre-Regards de Michel Santo

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    Impressions personnelles et très subjectives, faut-il le préciser. Sans aucune arrières pensées d’aucune sorte. Il y avait beaucoup de monde et beaucoup de monde y a trouvé du bonheur, sans doute… Moi même à bavarder avec des amis, par instants…

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    Elle

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    Il faut le dire : la chou rouge est trop souvent et injustement oublié. Avec un poisson mariné je vous crois quand vous parlez de merveille. Quant à Barques en scène, c’est la suite du festival précédent non ? Je n’y étais pas, je n’y vais jamais, mais je sais que les gens ont besoin de ça pour avoir l’impression de vivre. Et oui, ça coûte cher le pain et les jeux. Je n’ai pas 650 000 Euros mais 14 oui .

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    DeMalucarne

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    Faire parler les chiffres…du monde, beaucoup, de l’ argent…beaucoup aussi ! Et c’ est tout ! Une manifestation « sans vice ni vertu » mais qui laisse perplexe plus d’un participant… On subit plus qu’on ne participe, quelques « fans » sont en effet « scotchés » à la grande scène et pour le reste (les autres) , on tente de se frayer un chemin au milieu de hauts-parleurs qui évitent (certes!) la cacophonie, mais vous imposent un son globalement médiocre et interdit quasiment d’ échanger avec son voisin sauf à lui hurler dans les « esgourdes » ! Je n’ ai pas croisé de regards pétillants et joyeux m’indiquant ou me laissant à croire que cette foule déambulante éprouve un réel plaisir…aucun des soirs…plutôt une espèce de soumission à un rituel dont on ignore comment il s’ est insinué ! On pourrait imaginer que le public pour une large part « local » s’adonne au plaisir des retrouvailles, comme pour marquer la fin des vacances et une rentrée scolaire ou professionnelle imminente…mais il y faudrait quelques repères et les stands alignés n’ indiquent pas tous l’objet de ce qui motive leur présence…associative…voire même ressemblent à de simples extensions d’établissements commerciaux aux enseignes des plus diverses ! Comment, et pourquoi donc, se délester de quelques Euros, la soif, la faim…le soutien à tel plutôt que son voisin, la sympathie, la déco…on se le demande ! Consommer pour ne pas passer pour un rustre est sans doute le sentiment dominant ou consommer pour consommer…visiblement, ça marche aussi !
    Alors question, qu’as t-on insufflé qui vaille qu’on y consacre 500 000 euros ? Un peu d’économie souterraine pour quelques bonnes causes, une manne inespérée pour une poignée d’honnêtes militants associatifs…ok…un coup de pouce au commerce local dûment patenté…peut-être ! Pas de quoi prétendre à un retour sur investissement et pas non plus à une « stratégie d’image » lisible (ce qui pourrait, en soi, justifier tout ou partie des aides publiques…). C’est un peu court, quand même ! Sans vice ni vertu, mou du genou, pas convaincant, cher finalement !
    La fête, c’est une alchimie fragile qui se joue des budgets comme des concepts, ici, dans le cas, la mayonnaise ne prends pas, il faut bien se l’ avouer…

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    robert duval

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    Un mulet de l’étang plein de métaux lourds charriés par la Robine… Et le chou rouge? Etait-il bio au moins pour ce prix la? Pas de quoi s’esbaudir à ce point!

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      Michel Santo

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      Chacun ses goûts, monsieur Duval. Et qui vous dit que ces mulets venaient de l’étang? J’ai aimé, je persiste et signe. L’autre soir, salle comble, j’ai choisi de la morue sur une poêlée de légumes croquants à souhait. Ni trop salée, ni pas assez, cuite sous la peau, le poisson était parfait. Mon dernier souvenir de ce plat date de Barcelone, il y a quelques années… C’est dire! Ne soyez donc pas systématique dans vos critiques sur ce resto. Allez y, goûtez, et après on pourra discuter gastro… Bon dimanche!

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    robert duval

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    Je vois que vous faites attention à votre alimentation Monsieur SANTO. Du poisson plusieurs fois par semaine…et des légumes tous les jours! Vous allez tenir ce blog encore 20 ans. Cela dit ce serait quand même dommage que le mulet ne soit pas de l’étang, il y pullule paraît-il. Il n’était pas congelé au moins? La morue, elle, ne sortait pas de l’étang…ça on en est sûr! Pourquoi pas un bon civet de sanglier de la Clape ou autres produits locaux. Le sanglier c’est bien plus local mais peut-être trop peuple et ça donne de l’urée! Mais le seul plomb qu’il contient et qui lui fut néfaste c’est celui du chasseur. Entre deux maux il faut choisir le moindre! Mais il faut bien partir un jour. C’est plus joyeux en ripaillant. Le poisson et les légumes c’est trop austère. Vive Rabelais et Obelix.

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      Michel Santo

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      Ah Duval! Tenez, l’autre soir ma belle soeur nous a servi en premier plat des escargots, petits de taille, tout simplement jetés dans une poêle, sel, poivre … Avec un rouge de Castelmaure pour les accompagner! Et je regrettais, les dégustant, qu’on ne fît plus des cagarols en « salade ». Ramassés sur des fenouils sauvages, ils en gardent l’arôme… Qui donc un jour pourra m’en régaler? Suivait une belle daube de sanglier, justement Robert! Longtemps mariné et cuisson parfaite, il était d’un moelleux, je ne vous dit que ça. J’ai calé au dessert, et me suis contenté d’une rousquille, une vraie, et d’un vieux Maury pour l’honorer… Le genre de conclusion gustative a vous faire tomber par terre. Cela se passait pas très loin de la plage, à l’ombre d’un beau mûrier. J’aime les choses simples…

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