Chronique de Narbonne et de la Grande Région. Damien Alary et le Conseil régional du Languedoc-Roussillon disent « non » à Toulouse capitale!

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Le Conseil régional du Languedoc-Roussillon s’est prononcé contre le projet de décret qui fixe Toulouse comme « chef-lieu provisoire » de la nouvelle grande Région, ce vendredi 24 juillet. A l’exception de l’opposition de droite (« Les républicains ») et de l’Union centriste qui n’ont pas souhaité « prendre part au vote », des élus divers gauche François Delacroix et Robert Navarro qui se sont abstenus, l’assemblée régionale a émis un « avis défavorable » sur proposition du président socialiste Damien Alary. Un Damien Alary, pourtant encore numéro 2 de la liste socialiste conduite par la « toulousaine » Carole Delga.

Faudra lui expliquer la cohérence politique de ce vote, à la première dame. Ainsi qu’aux électeurs de Midi-Pyrénées et du Languedoc-Roussillon réunis dans le même ensemble territorial en décembre 2015. Décidément, rien ne va plus dans les esprits de ceux qui prétendent nous représenter. Quant à Damien Alary, voudrait-il plomber encore plus qu’elle ne l’est sa propre tête de liste et ses « camarades » candidats, qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Dans un contexte où rien ne se passe comme prévu: rupture des négociations avec le PRG, liste commune EELV, Front de Gauche et PCF, menace Saurélienne … cette initiative, qui révèle de profondes divisions – pas seulement territoriales – chez les socialistes eux-mêmes, ajoute en effet à une dévalorisation déjà bien entamée de leur stratégie électorale et des leaders censés la conduire. Les mots très durs prononcés par Damien Alary lors de cette session resteront gravés dans les mémoires: « le choix de Toulouse sans aucune garantie d’équilibre entre les territoires génère un risque considérable, celui de concentrer en un seul lieu les centres de décisions et les administrations ». Et de relancer une guerre pourtant terminée et perdue contre la fusion: un « schéma à bout de souffle », un choix qui appuie « la logique d’hypercentralité urbaine déjà à l’oeuvre à Toulouse » et qui « tourne résolument le dos à la Méditerranée » et à « une logique de « solidarité des territoires ». On se demande, à l’entendre, s’il est toujours le premier vice-président annoncé de Carole Delga, dans l’hypothèse, très compromise aujourd’hui, où elle serait élue à la tête de la future grande région. À moins qu’il anticipe une reprise des négociations et un accord avec le PRG, qui  l’enverrait dans les marges du pouvoir, à la troisième ou quatrième place, pour le plus grand profit de madame Pinel et de Didier Codorniou … Ce qui n’est pas à exclure – voir mon billet sur le sujet. Par cet acte et le soutien des autres élus socialistes, le message ainsi clairement adressé à Solférino serait une fin de non-recevoir. Bref, il souffle comme un vent de panique dans les rangs du PS. Et, chaque jour qui passe, ses concurrents de gauche lui prennent des parts de marché. Un, en particulier, qui n’a pourtant pas encore livré bataille, ni levé d’armée: Philippe Saurel, le Président de la métropole de Montpellier. Mais l’Art de la guerre, n’est-il pas,  selon Sun Tzu, de soumettre l’ennemi sans combat…

Photo: Midi Libre, M. Esdourrubailh

 

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Commentaires (2)

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    Yannick Bénézech

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    Bonjour Michel. Je partage votre point de vue.
    Une question me taraude l’esprit depuis le début.de cette « pré-campagne » : sans lui faire injure, quelle place tient Carole Delga dans cet imbroglio ?
    Parmi les « cinq éléments », permettant de mettre en place une stratégie gagnante, Sun Tzu, insiste notamment sur deux points : tout d’abord, le rôle du commandant qui doit être sage, honnête, bienveillant, courageux et strict ; mais aussi, et serais-je tenté de dire, surtout, sur l’organisation et la discipline. Pour lui, la délégation de l’autorité et les zones de responsabilité au sein d’une organisation doivent être parfaitement comprises par ceux qui les recoivent. Les châtiments doivent être exemplaires tout comme les récompenses ; dit autrement, il faut un « patron » ou en l’occurrence une « patronne ». Georges Frêche, grand lecteur de Machiavel, avait fait sienne cette maxime et cela lui a plutôt bien réussi je crois !

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      Michel Santo

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      Je rajouterai Yannick : « Celui qui n’a pas d’objectifs ne risque pas de les atteindre » Sun Tzu, encore. G.Frêche avait beaucoup de défauts, mais pour l’avoir connu de près, et au plus près de l’exercice du pouvoir: en 1985 dans ce qui n’étais qu’alors un E.P.R, et ensuite dans un face a face institutionnel et politique, je puis témoigner au moins de sa grande et profonde culture historique et politique. Les grands classiques de la philosophie politique de Marx à Tocqueville, en passant par Machiavel, Gramsci … ne lui étaient pas inconnus, comme les leçons des maîtres en stratégie. Sun Tzu, notamment. C’est cela qui manque cruellement à Carole Delga, qui présente, elle, toutes les qualités, si je puis dire, d’une collaboratrice d’élu, comme les « fabrique » aujourd’hui un PS vidé de toute substance intellectuelle – La lecture du Monde et de Télérama semblant suffire à la formation de ses cadres et la sélection de ses élites, avec un zeste de Jaurès au mieux, pour le minimum de vernis idéologique nécessaire à un « affichage » de gauche… Comment voulez-vous, dans ces conditions, susciter un désir d’adhésion et de combat? Pas de chef, pas de stratégie, pas de leadership. Des troupes éparpillées sans unité de commandement et d’autorité… Une parole, un verbe, inaudible… Bref, tout se passe, dans cette région, comme si le PS était en train de perdre son hégémonie politique et culturelle. Et sans elle, vous le savez bien, pas de conquête, ou de maintien, en la circonstance, du pouvoir… Bien cordialement Yannick!

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