Chronique de Narbonne : la Ville serait-elle en faillite virtuelle ?

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J’ai volontairement attendu jusqu’à ce jour pour  apporter quelques légères modifications de forme à ce billet consacré à la dernière réunion du conseil municipal. J’y  assistais ! J’espérais , en effet, qu’au terme d’une semaine , de diverses sources, un peu plus de lumière me serait apportée sur le point le plus important de son ordre du jour, à savoir la présentation du compte administratif 2013 .

Pour le reste , et notamment les postures et joutes qui constituent la toile de fond de toute assemblée de ce genre, certes intéressantes en ce qu’elles exposent des caractères et des qualités d’expression, je n’en dirai mot . Plus tard peut-être ! 

C’est donc madame Emma Bellotti-Lascombes qui s’est chargée , avec sobriété et élégance , de ce grand classique exposé consistant, pour une nouvelle majorité , à faire la preuve d’une situation financière laissée par l’équipe municipale précédente forcément catastrophique . C’est ainsi que , courbes et camemberts à l’appui, la déléguée aux finances a pointé « la baisse des investissements de 10 %, la hausse des frais d’études de 35 %, l’augmentation de la dette à 58,5 millions d’euros, l’augmentation de la masse salariale de 47 %, des frais de cérémonies en hausse de 87 % » et  « des dépenses de fonctionnement augmentant toujours plus que les recettes » grevant la capacité d’autofinancement de la commune.  Pour terminer par ce constat affligeant, après avoir cependant précisé qu’elle avait  » retraité  » le chiffre de 7 millions d’euros, si j’ai bonne mémoire, annoncé par le maire précédent, qu’il ne restait plus que 750 000 euros, contre 9 millions en 2008 ! Et de rajouter , coup de tonnerre qui n’a visiblement pas étonné les journalistes présents, qu’en 2014 , cette capacité d’autofinancement serait même négative .

Je ne vais pas, ici, relever point par point les erreurs d’interprétations , volontaires ou pas , comme la pertinence de ne retenir que l’année 2008, la dernière année de l’équipe battue par J. Bascou, comme seul référent financier de bonne gestion. Ce serait trop long et trop fastidieux.

Ce qui m’amène à m’interroger, avec inquiétude, sur cette « fonte » aussi brutale que cataclysmique en une seule année . Si j’en crois les chiffres de madame Bellotti-Lascombes, évidemment . Car si ces 750 000 euros sont exacts et en brut, ce qui n’a pas été précisé, il faudrait , lors du prochain budget rectificatif diminuer les dépenses d’un montant équivalent pour seulement rembourser les dettes et geler tous les investissements !… Et, l’année suivante , avec un autofinancement négatif , augmenter massivement les impôts , diminuer drastiquement les dépenses de fonctionnement et ne pas investir ou petitement … pour éviter la faillite !

En est-on vraiment là ?

En attendant des réponses précises à ces questions, le certain est que , dans la situation financière très dégradée dans laquelle se trouve l’ensemble de nos administrations publiques, l’heure , pour les 15 ans qui viennent , est à la diminution des dépenses publiques de fonctionnement certes, mais aussi d’investissement. Finie  en effet l’époque des investissements de prestige ; l’heure est à ceux d’intérêt et d’utilité prioritaires pour l’ensemble de nos concitoyens.

Pour en revenir aux affaires municipales, quand , dans notre ville, des kilomètres de trottoirs sont à refaire, des quartiers entiers, comme celui de Bourg, à rénover en profondeur et des aménagements structurants , comme le prolongement des Barques jusqu’au Théâtre, à réaliser , notamment, on ne  fait pas , ou plus , d’une salle polyvalente à 15 millions d’euros et à près de 2 millions de fonctionnement par an une priorité … Et prétendre encore , contradictoirement,  réduire les dépenses de fonctionnement pour reconstituer de l’autofinancement …

On l’admettra facilement, et sans me faire le procès  de n’en faire que d’intention envers l’actuelle équipe municipale, que le temps de la clarté sur les véritables chiffres du budget de la Ville est venu , comme celui des choix engageant l’avenir qui seront ensuite  effectivement faits … Qui peut se contenter en effet de la situation actuelle où on entend et lit tout et son contraire ?

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