Chronique de Narbonne. Le Grand Narbonne va s’agrandir: conséquences politiques!

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Château de Peyrepertuse

   

Une des conséquences de la loi du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) dans notre département est, notamment, l’obligation de fusion des communautés de communes du Pays de Couiza, de Piémont d’Alaric et des Corbières. Celles-ci vont donc devoir fusionner ou modifier leur périmètre. En revanche la communauté de communes de la Montagne Noire, qui a une population supérieure à 5 000 habitants, n’est pas soumise à cette obligation car s’y applique l’exception prévue par la loi. Le Schéma départemental de coopération intercommunale établit par le Préfet, prévoit ainsi, pour ce qui nous concerne le plus directement, le rattachement de  douze communes de la Communauté des Corbières à la la Communauté d’Agglomération du Grand Narbonne.

Il s’agit des communes de Cucugnan, Duilhac-sous-Peyrepertuse, Durban-Corbières, Embres-et-Castelmaure, Padern, Paziols, Rouffiac-des-Corbières, Saint-Jean-de-Barrou, Soulatgé, Tuchan, Villeneuve-les-Corbières et Villesèque-des-Corbières. Des communes qui se trouvent à proximité des échangeurs autoroutiers de Sigean et de Leucate sur l’autoroute A9, à proximité des équipements et commerces installés sur la CA Grand Narbonne et situées dans ou à proximité du bassin de la Berre. Ce cours d’eau constituant ainsi un trait d’union entre la CA Le Grand Narbonne et ces communes. Les trois autres communes de la CC seraient, elles, rattachées à la CC Région Lézignanaise Corbières et Minervois. C’est dire l’importance du chantier qui attend le président du Grand Narbonne, son exécutif et ses équipes administratives dans un contexte où la « digestion » de la fusion antérieure avec la Communauté de Communes Corbières Méditerranée n’est pas encore terminée… J’aurais sans doute l’occasion de revenir sur ces aspects « technico-économique » de cette fusion, mais, en attendant que l’occasion m’en soit donnée, je voudrais surtout insister sur les conséquences politiques très importantes de cette fusion, si elle devait se réaliser selon le schéma établit par le préfet. (1) En effet, cette arrivée de 12 nouvelles communes dans le Grand Narbonne, va se traduire, au sein du conseil communautaire, par une majorité absolue en faveur du PS et de la gauche. Jacques Bascou, qui doit son élection à la présidence grâce aux voix de droite apportées par Henri Martin et ses amis, notamment, gagne ainsi une totale liberté d’action. Il n’aura donc plus, en théorie, à négocier une quelconque majorité de gestion pour faire passer ses budgets. Même si, sur ce plan programmatique, il peut toujours compter sur ceux-là même qui lui ont permis d’accéder à la tête de l’exécutif communautaire. Henri Martin et son groupe gagneront en liberté critique ce qu’ils vont perdre en « valeur » politique. Mais le grand perdant, dans cette affaire, est évidemment le maire de Narbonne et son groupe. Déjà installé dans une stratégie de non-participation, c’est dans les marges du conseil communautaire qu’il sera demain confiné. Avec une capacité assumée de ne peser en rien sur les grandes orientations stratégique et programmatiques du Grand Narbonne, dont dépend, pour l’essentiel de son développement, la Ville de Narbonne. On peut aussi faire le pari que cette nouvelle donne, paradoxalement, favorise le rapprochement entre la Ville centre et le Grand Narbonne. Pendant les années à venir, Didier Mouly ne pourra plus, en effet, espérer mettre en difficulté Jacques Bascou ou attendre je ne sais quelle « intervention » extérieure pour ce faire. Le miracle n’est pas dans « l’ordre »  du politique!  En prendre acte serait donner de l’espoir à une gestion plus partagée de notre territoire, sans que les convictions de chacun en soient pour autant sacrifiées… Ne comptent, somme toute, que les seuls intérêts des habitants de la Narbonnaise. Non?

(1) On peut s’attendre en effet au vote négatif de certaines des communes concernées par la disparition de la CC des Corbières, comme à nombre de celles du Grand Narbonne, pour des raisons qui tiennent moins à leurs intérêts qu’à la volonté de s’opposer à des décisions préfectorales. La procédure prévue par la loi fait courir les échéances jusqu’à la fin  décembre 2016…

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