Courtes et légères variations sur la « triangulation » en politique…


La victoire d’Emmanuel Macron est aussi, me semble-t-il, la validation du concept de « triangulation » ! En science politique, comme chacun ne le sait pas forcément, la triangulation désigne le fait pour une personnalité politique de présenter son idéologie comme étant « au-dessus et entre » la droite et la gauche de l’échiquier politique. Qui peut donc raisonnablement contester  que le nouveau Président de la République incarne, presque à l’état pur, cette position sur la scène électorale et politique présente, en tout cas. Et le choix symbolique  de la pyramide  de Pei – qui n’est pas innocent ! tant s’en faut –, devant laquelle il a prononcé son discours inaugural est tout à fait significatif de la façon dont il souhaite gouverner durant  son quinquennat –  À condition toutefois que la future Assemblée et la « rue » lui en donnent les moyens et la force ! Mais le plus frappant, si je puis dire, est que cet effet de « triangulation » se produit, avec des conséquences néfastes hier encore inimaginables – pour le moment !– , dans pratiquement toutes les structures partisanes. Contrairement au vainqueur de la présidentielle et à son mouvement, cet « effet de triangulation » active de fait leurs contradictions internes et les germes de leur implosion plus qu’il ne les stabilise. Ainsi voit-on de l’UMP à Mélenchon, en passant par le PS, se dessiner des « figures » triangulaires potentiellement destructrices : Juppé entre Wauquiez et Le Maire ; Cazeneuve entre Hamon et Valls ; Marine Le Pen entre Marion et Philippot; Mélenchon entre extrême gauche et PCF etc. Il ne peut pas, évidemment, en être autrement tant que le processus de triangulation dans chacun de ces partis n’est pas arrivé à son terme. Ce qui implique le choix clair d’un homme (ou femme) et d’une stratégie pour l’incarner. Or on n’en est pas là, et tous les jours nous apportent la preuve, au contraire, de l’entropie régnante dans les deux « partis dits de gouvernement ». Avec une prime au désordre à l’ex-parti de l’ex-Président. Bref ! la triangulation est, par nature, et dans le temps, mouvement et instabilité ; et si le triangle inspire à quitter la voie de l’affrontement dual pour l’épanouissement de « l’esprit » dans la stabilité du ternaire, ce n’est pas demain la veille que nous pourrons en apprécier la même puissance symbolique et pratique… dans ces avalanches de triangulations négatives !

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Commentaires (1)

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    Jacques Molénat

    |

    Pas mal ! Le sens de la complexité avance …

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