Culture : Le sculpteur et peintre audois Gérard Calvet est à l’honneur à l’espace Dominique Bagouet de Montpellier

       

Collection privée.

   

Quelques jours après que j’eus appris le décès de Gérard Calvet, m’étonnant de ne pas trouver trace dans la presse régionale d’un hommage à son oeuvre et à sa personne, j’écrivis, ceci (le 3 avril 2017) : « Gérard Calvet, un peintre de mes amis — malgré notre grande différence d’âge — est mort. Son sourire, son regard malicieux vont nous manquer ! Il était né en 1926 à Conilhac-Corbières dans l’Aude ; et après des études secondaires au Lycée de Carcassonne, il est « monté » à Paris, en 1945, pour entrer à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, dans l’atelier de Eugène Narbonne où il fut  particulièrement impressionné par l’art vigoureux et incisif de Bernard Buffet. Il y cotoie alors des sculpteurs aussi différents que César, André Jaoul, et Georges Oudot. Il sera aussi profondément marqué par la vitalité de l’école de Paris figurative et notamment Lorjou, Rebeyrolle… Leur fréquentation oriente son art vers un réalisme fait d’empatements à dominante ocre et brune. Revenu dans le Midi avec un bagage artistique solide, il adhére, ensuite, dans les années cinquante, au Groupe Montpellier-Sète dont le chef de file était François Desnoyer, avec Georges Dezeuze, Pierre Fournel… À leurs manifestations sont invités aussi des peintres amis du groupe, dont Pierre Ambrogiani, Maurice Sarthou, Marcel Bouissou… Dès cette époque, la peinture de Gérard Calvet est déjà tournée vers la couleur et trouve sa véritable place dans son nouvel environnement pictural. Aujourd’hui, ses œuvres figurent dans les collections particulières de nombreux pays ainsi que dans celles d’une douzaine de musées français et étrangers : le Musée national d’art moderne et le Musée d’art moderne de Paris, le Musée royal de Suède, le Louisiana au Danemark ou le Sparkasse d’Heidelberg. Sans oublier bien sûr le Musée Fabre de Montpellier, Paul Valéry de Sète et le Musée de Narbonne. J’ai  encore le souvenir précis d’un dîner en compagnie de notre ami commun André Soulier dans son appartement de Montpellier, où il habitait avec son épouse Yvonne… Autour de nous, les toiles de ses amis peintres veillaient sur notre conversation. Des peintres sur lesquels Gérard ne manquait pas de nous raconter quelque anecdote sur leur vie ou leur art. C’était un homme de petite apparence physique et  d’une grande modestie. La simplicité même ! Une simplicité rayonnante.  Il portait sur le monde, à plus de 90 ans encore, un regard optimiste et d’une grande sensualité… Charnel ! Ses toiles au style très personnel – ses compositions, sa chromatique sont reconnaissables entre mille – en témoignent. Elles nous disent que ce monde est beau… Oui ! Gérard Calvet était un peintre du bonheur. Il savait en saisir, dans ses paysages, ses natures mortes, ses nues, l’éternelle présence. Tout l’émerveillait ! »

Depuis, une correspondance suivie avec une de ses filles m’a permis d’être informé de l’initiative prise par la Ville de Montpellier d’organiser une exposition en son honneur à l’Espace Dominique Bagouet (du 18 Septembre au 1er décembre 2019). Une vingtaine d’oeuvres y retracent une partie de sa longue carrière. Un bel hommage à Gérard Calvet, mais aussi, comme l’a souligné Vincent Calvet, l’un des fils :  « une façon de remettre sur le devant de la scène l’art figuratif… »

       

Biographie :

Gérard Calvet est né le 3 août 1926 à Conilhac-Corbières dans l’Aude.

Après des études secondaires au lycée de Carcassonne, il entre aux beaux-arts de Paris où il a notamment comme compagnons d’études le sculpteur César et le peintre Bernard Buffet. Il revient dans le Midi en 1952, et rejoint le Groupe Montpellier-Sète, ensemble de peintres mené par François Desnoyer influencés par l’école des beaux-arts de Montpellier et les couleurs du midi, natifs de la région ou qui en sont tombés amoureux comme Camille Descossy, Georges Dezeuze, Jean Raymond Bessil, Gabriel Couderc et Pierre Fournel.

À cette époque déjà, sa peinture est nettement orientée vers la couleur. Aujourd’hui ses œuvres figurent, en France et à l’étranger, dans des collections particulières ainsi que celles des plus grands musées, une douzaine au total : le Musée National d’Art Moderne et le Musée d’Art Moderne de Paris, le Musée Royal de Suède, le Louisiana au Danemark ou le Sparkasse d’Heidelberg. En région, on peut voir ses oeuvres au musée Fabre de Montpellier, au musée Paul-Valéry à Sète ainsi qu’aux musées de Narbonne, Béziers ou Rodez.

L’oeuvre de Gérard Calvet est exposée à Montpellier, salle Dominique Bagouet du 18 septembre-1er décembre 2019

Galerie de Gérard Calvet

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Commentaires (1)

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    Didier

    |

    Je le connaissais bien également. Pendant des années j’avais dans mon bureau son « Pic Saint Loup ». A l’expo il y a deux toiles prêtées par des amis

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