Dans le miroir de nos vanités…

   

Chaque matin, avant d’écouter ou de lire les nouvelles du jour — qui en réalité sont de la nuit — chacun d’entre nous devrait lire une « pensée » prise au hasard d’un nos grands « moralistes » : La Rochefoucauld ou La Bruyère, par exemple. Ils ont cette vertu en effet de n’en laisser aucune  — vertu — exempte de sa part, plus ou  moins grande, d’hypocrisie. Au point d’en faire souvent une vertu politique : le vernis nécessaire à toute vie sociale. Il n’est pas de vice qui n’est pas sa vertu, en quelque sorte ! Et le reconnaître vaudrait mieux que d’en tirer vanité de n’en point avoir. La Bruyère ne nous enseigne-t-il pas que nous faisons par vanité ou bienséance les mêmes choses que nous ferions par inclination ou par devoir. Les pages des journaux et des médias en général ou de mon journal local, celles aussi des réseaux sociaux m’en apportent ainsi tous les jours la preuve. Un tel qui n’a jamais quitté le confort social et moral de sa petite-bourgeoise côterie professionnelle se défendra d’en être pour se draper dans les plis caritatifs d’une oeuvre en faveur de jeunes gens dans la détresse. Tel autre, enfant gâté d’une société prospère, s’indignera du matin jusqu’au soir du sort fait à tous les « dominés » de la planète, sans parvenir toutefois à masquer le ridicule de son mérite ainsi complaisammment exposé… Et tous si pleins de leur « image » et de leurs idées, qu’il n’y a plus de place pour celles d’autrui.  (La Bruyère)

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