De la fixité mobile.

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Jacques Bascou commente,dans son blog,deux de mes billets : « le tête à queue idéologique » et « joyeuses fêtes ». Billets dans lesquels je notais que Ségolène Royal, dans sa pré campagne pour l’investiture du parti socialiste, mettait l’accent sur des valeurs autrefois considérées à  «  gauche », j’en étais, comme intrinsèquement de «  droite » : l’ordre ( bourgeois !), la sécurité ( C.R.S=S.S!!! ) , la famille ( opprimante !), le travail ( aliénant !). Non point pour m’en plaindre, mais bien, à l’inverse, pour m’en réjouir ! Le temps où nous rabâchions ces vieilles lunes idéologiques est en effet bien fini. Ce qui n’est malheureusement pas l’avis, hélas, d’encore trop nombreuses voix autorisées au sein du P.S. 

Jacques ne partage pas ce constat et écrit ceci : « L’ordre de gauche, c’est le mouvement contre l’ordre établi… ».

Bien ! Bien ! L’ordre juste est donc un ordre de gauche qui serait un ordre en mouvement !!! De la fixité mobile en quelque sorte. En grammaire, on appelle cela un oxymore. Et en politique, où on raisonne plus finement, de la dialectique. De la dialectique dont le président Mao, si cher à notre grand timonier régional G. Frêche, disait qu’ elle pouvait casser des briques… !

S’en servirait-on à présent pour enfoncer aussi des portes ouvertes ? D.S.K, hier,  le pensait : « Ségolène Royal… dit qu’il faut d’abord rétablir l’ordre, qu’elle appelle juste, et elle a l’ordre pour projet…Or pour la gauche, l’ordre est nécessaire, bien sûr, mais ne peut être à soi seul un projet politique»  Remplacez gauche par droite, centre, verts, rouge pâle ou foncé, et cette dernière phrase vaudra évidemment pour tous les candidats à l’Elysée.

Au café du commerce, peu fréquenté il est vrai par des grammairiens, on dira, entre deux ballons, que c’est une grosse lapalissade…

Mais soyons un brin sérieux. Hier soir, sur TF1, Ségolène a fait une bonne prestation, dans le style voulu par ce genre d’ émission: écoute,promesses,compassion… Une assistance sociale garantissant à tous un plus de quelque chose: d’emplois, de salaires,de retraites,de logement,d’éducation,de recherche, de loisirs… sans jamais mettre en question l’ordre social présent. Un mouvement dans la stabilité, avec cependant une pointe d’ adaptation aux évolutions de la société qui doit faire grincer les dents des militants de la vieille gauche.Sur l’entreprise, par exemple, elle a osé défendre une thématique « blairiste ». Comme Nicolas. Celle du gagnant/gagnant ou du donnant/donnant. Compétitivité et distribution équitable des gains, d’un côté, souplesse et sécurisation des parcours professionnels, de l’autre.

Le choix serait-il donc entre un blairisme de gauche et un blairisme de droite ? Et le mouvement où est-il? A suivre…Ah ! au fait, reste-t-il encore des chapeaux à avaler dans le magasin des vieilles idées ?

Illustration:le petit Nicolas de Sempé

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