Deux femmes: de T.B.Jelloun et de C.Bobin.

 

 

 

« Arrêtez la planète, je veux descendre ! Mais personne ne m’entend. C’est comme dans un cauchemar, où les cris n’arrivent pas à sortir du fond de la gorge. Mais, après la pluie, après la noirceur du monde, arrivent le printemps et la lumière d’un monde neuf et beau ! Je pense à cet espoir parce que je viens de voir une belle femme en train d’allaiter son bébé, assise sur un banc, au jardin du Luxembourg, indifférente au tumulte et au bruit du monde. » C’est la conclusion d’un article de Tahar Ben Jelloun publié dans « le Monde » : Peurs. Sa dernière phrase m’amenant à monter sur mon escabeau pour sortir du troisième rayonnage de ma bibliothèque « La part manquante » de Christian Bobin, où on peut lire ceci : « Elle est seule avec, dans le tour de ses bras, un enfant de quatre ans, un enfant qui ne dément pas sa solitude, qui ne la contrarie pas, un enfant roi dans le berceau de sa solitude. » ( page 9 ). Et un peu plus loin ( page 14 ) : « Si totalement brûlée d’amour qu’elle en est lumineuse, et que son visage suffit à éclairer le restant de votre journée, tout ce temps à tuer avant le train à prendre, avant le jour de votre mort. » . Sur la plus haute branche d’un arbre dont j’ignore le nom, écrivant ce texte devant ma fenêtre largement ouverte pour jouir de l’air frais du matin, un chardonneret, ignorant nos peurs et nos manques, chante à la vie…

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