Élection de Sarkozy à la tête de l’UMP : explication de vote!

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Dans « la Croix », cette excellente analyse de Laurent de Boissieu, dans un style épuré , sans « gras » moral ou idéologique, comme on en trouve trop, hélas! , tous les matins, dans toutes les revues de presse, ou presque. Un seul exemple sur France Culture, où un «analyste politique», Thomas  Guénolé, nous explique gravement que la lutte, pour la présidentielle de 2017, qui s’annonce entre Juppé et Sarkozy sera celle du combat «contre la lepénisation des esprits». À cette hauteur de vue, l’ivresse intellectuelle vous saisie et l’envie soudaine vous prend de vous précipiter dans le premier « café du commerce » alentour pour y discuter du réchauffement climatique et de ses funestes effets sur le cerveau de nos spécialistes de la «chose» politique. Comme la mer, le niveau de bêtises et de lieux communs monte! Bref, lisons de Boissieu. C’est court et c’est très  bien!:

« Si la victoire est mitigée pour Nicolas Sarkozy, l’essentiel est acquis : le voilà de nouveau à la tête de l’UMP. Avec 64,5 % des voix, l’ancien président de la République est certes moins bien élu qu’Alain Juppé en 2002 (79 %) et lui-même en 2004 (85 %), mais pour la première fois le grand favori du scrutin affrontait un autre candidat issu du bloc majoritaire du parti, et pas uniquement des représentants de créneaux idéologiques (Nicolas Dupont-Aignan, Christine Boutin, Hervé Mariton). Nicolas Sarkozy est malgré tout le premier président de l’UMP à être élu avec plus de 100 000 voix (100 159 exactement).

L’autre vainqueur du scrutin est bien entendu Bruno Le Maire. Avec 29,18 % et 45 317 voix, l’ex-villepiniste s’impose comme un acteur incontournable et indépendant. Il prend donc de l’avance sur les autres ténors de sa génération (François Baroin, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez), tous rangés derrière Nicolas Sarkozy. Cette compétition interne lui a en effet permis de créer une marque « BLM » et de fédérer autour de lui, pour l’avenir, un réseau de militants et d’élus.

Qui sont les perdants du scrutin ?

Avec 6,32 % (9 809 voix), Hervé Mariton obtient un score décevant. Sur le papier, le député et maire de Crest (Drôme) pouvait compter sur les doubles réseaux issus de l’ancienne composante libérale de l’UDF et des opposants à la loi Taubira. Si Hervé Mariton était le seul des trois candidats à la présidence de l’UMP à remettre en cause le mariage et l’adoption homosexuels, Nicolas Sarkozy, en employant finalement le verbe « abroger », tout en étant pour un mariage homosexuel, a volontairement entretenu la confusion dans les esprits.

Les autres perdants du scrutin sont de fait les candidats à la primaire présidentielle pour 2017 qui n’ont pas voulu concourir pour la présidence du parti : Alain Juppé, François Fillon et Xavier Bertrand. Pour deux raisons. La première est qu’ils ont laissé Bruno Le Maire préempter le créneau de l’alternative à Nicolas Sarkozy au sein de l’UMP. Qui sait si, en définitive, fort de son succès interne, l’intéressé n’entrera pas à son tour en lice. La seconde raison est que, à la tête du parti, Nicolas Sarkozy aura désormais la haute main sur son organisation, sur les investitures aux élections et, surtout, sur la préparation de la primaire.

Que va devenir l’UMP demain ?

L’accession de Nicolas Sarkozy à sa présidence signe la disparition de l’UMP, puisqu’il avait annoncé qu’élu il bâtirait « dans un délai de trois mois » une nouvelle formation politique. De nouveaux dirigeants, un nouveau nom, de nouveaux statuts : c’est bien un rassemblement sarkozyste qui succédera à l’UMP, créée en 2002 par les chiraquiens.

Le défi de l’ex-président de la République est maintenant de s’imposer comme le chef incontesté de l’opposition face à François Hollande, en exerçant son ascendant jusqu’à l’ensemble des autres présidentiables de droite, à commencer par les anciens premiers ministres François Fillon et Alain Juppé. Nicolas Sarkozy a d’ailleurs annoncé qu’il allait rencontrer « les principaux responsables » de l’UMP dès aujourd’hui. « Nous devons être unis et nous consacrer à la recherche de solutions nouvelles pour la France », a-t-il déclaré après l’annonce des résultats, samedi soir. « L’union n’est pas la soumission », lui a aussitôt fait savoir François Fillon. Bref, ce scrutin interne n’était qu’une étape dans la course présidentielle. »

En complément ceci aussi : « Les six questions qui restent »: (ici)

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Commentaires (1)

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    Jacqueline Wilmes

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    Pour paraphraser une phrase bien connue : l’UMP a les militants les plus bêtes du monde ! Ils ont déjà oublié ce que Sarko leur a coûté, de Neuilly au Sarkothon, en passant par les 500 millions d’euros du bouclier fiscal. Ils ont même oublié pourquoi, en 2012, ils ont voté contre lui. Hollande lui-même l’a fait remarquer … Surtout : en plus d’être millionnaire, il est radin : même 400000 E, il refuse de les payer …

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