Et si l’on vaccinait contre la démesure et la rage du pouvoir…

   

Le spectacle donné par les chefs de l’opposition politique au gouvernement, alors que le pays traverse une crise sanitaire et économique sans précédent dans l’histoire récente, est tout simplement, je pèse mes mots, affligeant. Affligeant car faire de sa gestion et de ses conséquences, un problème exclusivement franco-français est absurde et politiquement irresponsable. Tous les gouvernements de tous les pays, ou presque, se trouvent en effet confrontés aux mêmes difficultés (surprise et imprévoyance face à cette attaque virale meurtrière, offre hospitalière en réanimation insuffisante pour absorber les personnes gravement atteintes, dépendance de l’étranger pour la fabrication de masques, de réactifs, de respirateurs etc…) ; et ce dans un même contexte d’incertitudes scientifiques et médicales quant aux remèdes et vaccins suceptibles de stopper à court terme le développement de ce virus et l’accroissement du nombre de ses victimes. Nul doute, la mobilisation des chercheurs de toute la planète étant à son maximum, que ce coronavirus sera un jour prochain vaincu, mais, en attendant, c’est au jour le jour, dans l’urgence  que le pouvoir est à la manoeuvre. Et que voit-on ? Eh bien, des grands chefs de l’opposition et leurs troupes continuer le match de la présidentielle précédente ; préparer la suivante et s’agiter sur les municipales reportées en n’ayant en tête que leurs seuls intérêts électoraux. Un climat politique malsain, auquel s’ajoute, en l’amplifiant, une surenchère anxiogène des médias sur l’inquiétude et la peur naturelle et bien compréhensible des français ; et  qui porte nombre d’entre eux, d’ailleurs, à se présenter sur les réseaux sociaux comme autant d’experts scientifiques, multicartes, de surcroît. Sans oublier, enfin, ces penseurs du « monde d’après » qui, depuis la dernière allocution du Président, courent à présent les plateaux et studios des télés et des radios, plutôt que de s’occuper du monde présent… Bref, notre pays s’illustre et pêche par un manque évident de calme et de sens des responsabilité. De ce point de vue, la comparaison avec l’Allemagne, riche d’un consensus politique sur sa gestion de la crise, son calme, sa méthode, sa réactivité, est assez révélatrice de l’état de nos moeurs politiques et de nos pratiques sociales. Que l’on m’entende bien cependant : loin de moi l’idée d’absoudre l’exécutif de toute responsabilité dans la gestion de cette pandémie mondiale. L’exécutif serait entre les mains d’autres forces politiques, j’écrirais, en effet, les mêmes phrases. Et je le ferais parce que j’ai la naïveté de croire que, dans des circonstances exceptionnelles comme celles que nous vivons, la nation devrait faire corps. Est-ce donc trop demander à ceux de nos responsables politiques qui prétendent un jour diriger ce pays, de contenir, pour l’heure, leur rage du pouvoir, de brider leur « hubris ». Bref ! de raison garder et, par l’exemplarité de leurs vertus, si je puis dire, de donner du sens et du courage à tous ceux qui, dans le confinement, craignent pour leur vie et sont dans l’angoisse de ne plus retrouver, demain, leurs emplois ou reprendre leurs activités…

   

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Commentaires (4)

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    Aimé COUQUET

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    Je suis étonné, étant fidèle lecteur de votre chronique même si je ne partage pas souvent vos analyses politiques, connaissant votre habituelle rigueur intellectuelle que vous puissiez oublier les responsabilités de nos gouvernements dans la casse du système de santé et de couverture sociale qui n’aide pas dans cette période de pandémie. Est-ce que critiquer, et cela ne date pas d’aujourd’hui en ce qui me concerne, me met au banc de l’infamie ? Je ne crois pas parce qu’en plus avec mes amis élus communistes nous proposons des solutions. Bien sûr ce ne sont pas les médias, dans la très grande majorité avec des « spécialistes » de tous crins se contentent de ne montrer que le côté critique de nos écrits, paroles et actions. Cela n’empêche pas que partout où nous le pouvons, nous sommes sur le terrain avec des associations pour aider notamment ceux qui peinent à pouvoir survivre et ils sont nombreux. C’est plus difficile que de voir la vie de sa tour d’ivoire !

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      Michel Santo

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      Loin de moi l’idée de mettre au banc de l’infamie, comme vous l’écrivez, toutes remarques critiques sur la gestion de cette crise sanitaire, économique et sociale aussi (on l’oublie, présentement) par le gouvernement. Je dis simplement que, pour nombre d’entre elles,relayées par les médias de masse et les réseaux sociaux, l’outrance et la manipulation des esprits à des fins politiciennes, les caractérisent. En cela, elles contribuent à entretenir un climat d’angoisse et de désespérance qui augure mal d’une « sortie » qui, de fait, sera douloureuse pour le pays tout entier…

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    Guitard

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    Merci Monsieur d’écrire si bien ce que nombre de nous pensent très fort. Trop d’avis divergents, trop d’informations tronquées brouillent une analyse de la situation.
    Encore merci il est bon de trouver un commentaire honnête et sage

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    Bachelot

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    Merci pour cette excellente chronique. Il y a effectivement une surenchère entre médis, politiques et opinion publique pour tout critiquer systématiquement, ce qui crée et amplifie l’inquiétude et entretien cet atmosphère délétère.
    Français, arrêtez de regarder les chaînes d’info.

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