Gérard Schivardi : de la présidentielle de 2007 aux législatives de 2017 ! Mais pour le compte de qui ?

Gérard Schivardi, en novembre 2011. (Maxppp)


À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle 2017, le maire de Mailhac, petite commune de 500 habitants, dans l’Aude, Gérard Schivardi, vient de déclarer sa candidature, pour les législatives, dans la deuxième circonscription de ce département. Il le fut aussi en 2012, dans ce même département, mais dans la première. Une habitude pour cet artisan maçon à la retraite, qui connut son heure de gloire nationale à la Présidentielle de 2007. Il était soutenu alors par le Parti des Travailleurs – Daniel Gluckstein, secrétaire national de ce parti trotskiste confidentiel, de tendance lambertiste, était son directeur de campagne. Rien que de très normal après tout puisque Gérard Schivardi, lui même, était en ce temps, un des quatre secrétaires nationaux de ce groupuscule inconnu du grand public. Depuis, le Parti des Travailleurs a disparu du paysage politique, côté « extrême-gauche », sans que pour autant Gluckstein et son camarade Schivardi ne quittent cette ténébreuse mouvance militante. On les retrouvent, en effet, en 2015, où ils fondent le Parti Ouvrier Indépendant et Démocratique, produit d’une scission d’avec le Parti Ouvrier Indépendant de l’époque, lui même issu du Parti des Travailleurs – Compliqué, je sais¹ ! Comme toujours, en effet, chez les trotskistes, tout commence et finit par une scission ! Pour les amateurs, le programme de ce discret groupuscule est exposé par Gluckstein, Markun et Schivardi, dans le premier numéro de son journal officiel : la Tribune des Travailleurs, du samedi 18 juillet 2015. Un classique de la littérature « lambertiste » ! Curieusement, j’observe que dans la presse régionale et locale, comme encore récemment, Gérard Schivardi n’est jamais présenté vêtu de ses habits politiques, si singuliers pourtant. C’est toujours l’image d’un élu rural, hors-sol, pittoresque, sympathique – il l’est – défenseur de la ruralité, opposant notoire aux intercommunalités, qui nous est donnée à voir. Une opposition à ces regroupements de communes à laquelle adhère aussi le parti de monsieur Gluckstein, pour l’inscrire dans un ensemble plus large prônant plus généralement l’abolition des institutions de la Veme République, la sortie de l’Union Européenne, la mise en place d’une Assemblée Constituante – comme monsieur Mélenchon ! – ; le tout, classiquement, sur un fond de lutte des classes . Disant cela je ne porte évidemment aucun jugement personnel, et de valeur, sur monsieur Schivardi. Là n’est pas mon propos. Mon intention, banale, est de rappeler cette série de faits, publics et vérifiables, en tout cas, jusqu’en juillet 2015, car elle me semble éclairer  les raisons de sa récente déclaration de candidature aux législatives… Moins folklorique qu’on le croit ! Et particulièrement osé…Prenons le aux mots ! Face à la menace frontiste, il se sentirait, nous dit-il : « en capacité d’agglomérer, sur son nom, une majorité d’électeurs de la Narbonnaise.» Reste deux questions : un agglomérat sur son nom propre seulement et son seul programme établit dans sa seule mairie de Mailhac ? Ou pour le compte d’un parti tiers si peu identifiable et jamais identifié ?

¹Lire aussi « Les derniers trotskystes lambertistes se déchirent » par Laurent de Boissieu, dans le journal La Croix (ici). Une très bonne synthèse !

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