Grand Narbonne : De la glisse, du vent et des trottinettes…

 

Le Grand Narbonne a entrepris la promotion des « sports de glisse » sur son territoire et a décidé de soutenir financièrement des projets susceptibles d’accroître son potentiel naturel d’attraction : son soleil, la mer, ses étangs, ses vents, par l’aménagement de spots, de leurs voies d’accès, et le développement d’activités et de services qui lui sont liés.

C’est à Edouard Rocher, le maire de Coursan et  Vice-président délégué aux transports, à l’intermodalité – amateur et pratiquant de sport de glisse lui-même  – qu’a été confié cette  « filière glisse-vent ». Mais une « filière » qui se passe à présent d’eau, de vents et du reste, si j’en crois la décision prise par le Grand Narbonne de subventionner (un peu plus de 10 000€), la création d’un « Pump track », à Coursan. Disons plus clairement celle d’un linéaire bitumé de 680m, inauguré ce dimanche, pour y rouler dessus à trottinettes, VTT, skateboards, rollers etc. Ce « Pump Track » faisant jurisprudence, on peut désormais craindre que ce dérapage programmatique n’amène un  jour nos élus à  ouvrir des pistes de ski alpin équipées de canons à neige dans la Clape… Ou à promouvoir la création d’un circuit international de patins à roulettes, à Bizes, pour y préparer d’improbables jeux olympiques…  Je ne relève pas ce genre de glissade politique pour le seul plaisir  d’en faire des phrases, bien qu’en la circonstance l’ironie de la situation ne manque pas de sel, mais pour, plus sérieusement, illustrer une pratique courante dans ce genre de Communauté d’agglomération qui consiste à aider financièrement des communes membres dans des domaines qui ne sont pas de sa compétence (en l’occurrence le sport) en tordant ou interprétant de manière extensive et démagogique leurs « limites » . Il serait pourtant dans l’intérêt de tous que  pour chacun des « fonds de concours » de cette collectivité, un règlement d’intervention précise  la nature des investissements aidés, le montant maximum des financements… Pour les communes (itou pour tous les acteurs de ce territoire) les règles du « jeu » seraient claires et éviteraient les effets d’aubaine et le saupoudrage de moyens financiers rares et chers. Bref, avec ce « Pump track », le Grand Narbonne glisse sur une mauvaise pente. Il ferait bien de changer d’orientation, de ne pas se laisser entraîner par le vent de l’opportunisme politique et électoral, pour revenir à ses fondamentaux : l’aménagement et le développement d’un territoire, avec, dans chacune de ses grandes compétences (elles ne sont pas nombreuses), des objectifs et des modes d’intervention clairs.

PS : Dois-je préciser que je n’ai rien contre le « bonheur des enfants » !

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Commentaires (17)

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    jean marc

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    C’est pour les VTT? Première étape avant l’interdiction par nos Députés d’en faire en forêt pour laisser tranquille nos chasseurs? C’était donc vrai? :-))

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    Bernard Verdoux

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    est ce à dire que l’aménagement de structures sportives n’entrent pas dans le champ de compétence du Grand Narbonne, tel que défini par le Code général des collectivités territoriales ?

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      Michel Santo

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      Oui ! Le Grand Narbonne n’a dans ses comptétences que la seule gestion d’équipements sportifs limités en nombre (le bassin de l’espace de liberté, et la piscines de Fleury). Dans cette affaire d’ailleurs, j’observe encore une fois l’absence de réaction de l’État au titre du contrôle de la légalité des actes administratifs. La délibération octroyant cette subvention à la Ville de Coursan aurait dû être « retoquée »…

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    Dengis

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    Bonjour, avant de dépenser l’argent des contribuables, la Ville Coursan ,qui déleste allégrement la crue de l’Aude dans les basses plaines, feraient mieux d’indemniser les personnes qu’elle inonde régulièrement et les dispenser des taxes « d’entretien » des canaux.Nous servons de sauvegarde à la ville de Coursan pourquoi nous soumettre à une double peine ? La protection des populations devraient passer avant les pistes de trottinettes même si elles sont prétextes à inaugurations « marche pied « .

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      Rocher Édouard

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      Monsieur, comme Michel Santo pourrait vous le précisé en matière de competence. L entretien de l Aude est de compétence de l etat, la gestion des digues au SMDA, et les innondations à l Etat, au SMDA ainsi qu au SMAR. Bien cordialement

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    cetace_jovial

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    Question à Monsieur SANTO: Est ce que la rénovation de la ligne de chemin de fer Malvesi-Gare de Narbonne pour 258 000 Euros financée par le Grand Narbonne est de sa compétence ?

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      Michel Santo

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      Je dirais non ? Cette aide ne peut se justifier ni par la compétence aménagement de l’espace (clairement définie par les textes ) ni par celle relative à l’économie, toute aussi précise. je noté cependant que concernant « l’aménagement » seule est précisée : « la participation à des structures de réflexion de l’Etat, Région et Département dans le cadre de tout projet traduisant un enjeu d’aménagement ou de développement durable du territoire » qui pourrait couvrir la ligne en question. Mais pour cela il eut fallu que le texte ajoute à cette participation intellectuelle, la possibilité éventuelle de financements aux projets : « traduisant etc. »

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    DjeDaï

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    En découvrant votre texte, je trouve bien dommage (peut être bien français) de critiquer cette initiative qui tend à développer notre agglomération, située un des départements les plus pauvres de France. Une filière glisse a été clairement définie depuis maintenant deux ans avec un budget fixe. A vous lire, pourquoi limiter la glisse aux quelques stations de notre territoire possédant un spot nautique praticable uniquement les jours de vent (même si j’en conviens qu’ils sont nombreux chez nous). Aujourd’hui, un glisseur est un RIDER. Je ride en kite, en planche à voile, en VTT, en Skate, en Trottinette…..Et souvent, je ride à terre dès mon plus jeune âge avant d’aller rider sur l’eau! Maintes communes ont aménagé depuis des années des skates parcs qui se destinent plus à une pratique assez experte, sans pour autant être critiquée. Le Pump Track , skate parc nouvelle génération, s’ouvre lui à TOUS les engins roulant, et à TOUS les niveaux. Peu de lieux permettent à une famille de RIDER ensemble quel que soit l’âge, le niveau et l’activité. Le Pump Track, en plein essor en France depuis deux ans, s’y autorise et attire de plus en plus. Il véhicule l’image moderne de la glisse. Plus des sites de RIDE novateurs seront organisés dans notre agglo, plus la filière glisse se développera et l’économie qui en découle suivra. L’argent public est alors bien orienté et permet ainsi le développement économique et touristique de notre agglomération. En espérant voir d’autres initiatives de ce type dans notre Vallée de la Glisse.

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      Michel Santo

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      Démontrez moi, texte à l’appui, que la filière précisément nommée « glisse-vent » serait clairement définie comme intégrant toutes les glisses. La glisse aquatique si elle peut se justifier dans le cadre d’une compétence économique et tourisme, que le Grand Narbonne a sans conteste, il ne peut, étant un Epci à compétences limitées, intervenir dans tous les domaines, comme le sport, urbain, ou pas par exemple. Sauf à considéré évidemment que toutes initiatives sur ce territoire relèverait du tourisme. Ce qui serait stupide ! C’est cela que je pointe dans ce billet et non l’intérêt en soi de ce projet…

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    Rocher Edouard

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    Michel,
    la démarche du Grand Narbonne sur les activités de glisse est rattachée à la compétence économique, et vise autant à accroître l’attractivité de ses 37 communes qu’à satisfaire une population qui ne pense plus ses loisirs d’aujourd’hui comme ses grands-parents. « Développer le territoire » c’est aussi le rendre singulier, définir ses marqueurs, ses spécificités, son marketing et la filière de la glisse fait parti de ces atouts.
    Les rares images de notre territoire au plan national ont été diffusées ces dernières années par les grands médias nationaux grâce au Mondial du Vent de Leucate, au Défi Wind de Gruissan et…aux Grands Buffets. Il a fallu à chacun d’entre eux, dans son domaine, faire preuve d’opportunisme pour se démarquer et faire avancer quelques idées neuves.
    Ce qu’on appelle la filière glisse (avec ou sans vent), et qui s’exprime depuis plus de 15 ans sur le Territoire du Grand Narbonne ne se limite plus, loin s’en faut, aux seules activités nautiques. Il ne s’agit pas non plus seulement d’analyser ces pratiques sur leur seul angle sportif (très réducteur, pour qui ne les connait pas), mais sur leur dimension culturelle, sociale, pour ne pas dire sociologique ou sociétale.
    Intégrer la Glisse Urbaine à la filière Glisse et Vent est une question de cohérence, et de prospective.
    Dimanche à Coursan nous n’avons pas inauguré une piste de trottinettes…mais le plus grand Pumptrack d’Occitanie, avec plus de 300 personnes, des pratiquants et des clubs venant de tout le département, et la Vice Championne du Monde de BMX. C’est sur la base d’un projet structurant pour le territoire que le cofinancement du Grand Narbonne s’est fait.
    Cette dynamique au sein du Grand Narbonne, associant ses communes…va se poursuivre et même s’accentuer, dans l’intérêt d’un territoire qui mérite mieux que les vieilles ficelles, les vieux schémas ou le repli…et qui doit défendre ses atouts, même s’il faut en passer par l’évolution des compétences…comme celles de l’esprit.

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      Michel Santo

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      Je ne vais pas me répéter Edouard et te renvoie à ma réponse à DjeDaïe (un pseudo !). Et ta réponse n’apporte aucun élément qui contredise mes arguments. Mais j’insiste ! Rien dans les compétences obligatoires, optionnelles ou facultatives, rien qui justifierait et autoriserait ce genre de subvention sur ce type de projet. Et surtout pas à l’économie (elle est clairement définie et balisée dans les statuts de l’agglomération). Je te rappelle aussi au cas où tu l’aurais oublié que le Grand. Narbonne est un Epic et qu’il n’a pas de compétence générale. Et si on peut accrocher la filière (encore que ce terme, dont la fonction analogique avec l’industrie soit bien excessif) « glisse-vent » au tourisme et à sa promotion, notamment celle de son littoral qui est, elle, de compétence Agglo, lui adjoindre subrepticement la glisse urbaine, rend l’ensemble totalement baroque, en le faisant sortir de surcroît du seul champ d’intervention autorisé. De sorte qu’un contrôle de légalité plus attentif aurait pu rejeter cette délibération… Il ne suffit pas en effet d’affirmer que « C’est sur la base d’un projet structurant pour le territoire que le cofinancement du Grand Narbonne s’est fait » pour qu’il soit conforme aux pouvoirs d’une Agglo. Cela dit, je ne porte pas de jugement sur l’intérêt en soi de ce projet, c’est une autre question !
      *Quant à l’évolution des compétences, seul le législateur peut les faire évoluer.

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    Édouard ROCHER

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    Moi aussi je te rapelle que la filière glisse n est pas exlusivement lié au tourisme et à sa promotion, nous avons pris le sujet sur un angle transversal : marketing, tourisme, production, aménagements, commerces (shops…). Justement…
    Michel, tu souhaites (vu ta réponse à djai) la démonstration « écrit à l’appui » du rattachement d’autres formes de glisse à la filière « glisse et vent ». Je pourrais t’interroger de même : démontre, écrit à l’appui, que la filière glisse et vent n’est pas associée à la glisse urbaine ! Mais si notre modeste « expertise » du secteur ne suffisait pas, pour un avis plus éclairé, je me permets donc de t’orienter vers quelques lectures utiles : « Surf, skate et Snow » de Christophe PEREZ, aux Editions «Courtes et Longues » (comme les idées). Ou quelques articles « https://www.cairn.info/revue-sciences-sociales-et-sport.htm ». Ou vers la lecture régulière du blog « Code Zéro » de Thierry SERAY…qui a fait une intervention a la convention glisse 2018 (vraiment enrichissant)
    Ou encore (le résumé en entête suffit pour bien comprendre), l’excellent article rédigé en 2009 (déjà) « les nouveaux territoires du surf dans la Ville » par Sylvain LEFEBVRE et Romain ROULT dans la revue « Tourisme, sport et développement ».
    La littérature en ce domaine est riche, et son analyse permet d’éviter les raccourcis . Nous sommes là effectivement bien éloignés d’une simple approche sportive (mais une veritable filière liée à la compétence économique), et plus éloignés encore de vagues spéculations polémiques. Et si dans 10 ans le Grand Narbonne est l un des territoires les plus en pointe en matière de glisse sous toutes les formes, que cela en fait (avec d autres composant) sa spécificité et son attractivité, je serai fier d y avoir participé.
    L attractivité d un territoire ce sont des petites choses parfois difficiles a percevoir … l entreprise Exacomposite de Grenoble 75 salariers est spécialisée dans les composants electroniques, c est un copain qui l a créé il y a 15 ans. Il a choisi Grenoble pour une raison !!! entre midi et deux il pouvait voler en parapente à St Hilaire et atterir dans la zone d activité….

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      Michel Santo

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      Désolé Édouard, mais encore une fois tu ne réponds pas à mes arguments sur la compatibilité de ton spot de glisse urbaine avec les compétences de l’Agglo. Et pour les textes définissant les contours de cette « filière glisse et vent », voici ce qu’en dit le Grand Narbonne lui-même sous le titre : le Made in Grand Narbonne en matière de glisse. Je cite :
      « Le Territoire a vu émerger de véritables talents sur ce secteur d’activités
      – Avec l’organisation d’événements de niveau international (Défis, Mondial du Vent, Coupe du Monde de Kite junior…)
      – Avec des champions de très haut niveau (Pierre Mortefon…)
      – Avec des productions locales en fabrication de boards (planches) par exemple, qui s’exportent dans le monde avec un très haut niveau de qualité (DOLL, PC2, Seaclone…)
      Ces talents sont aussi des ambassadeurs du Territoire et de l’Occitanie. Il sera possible de leur donner les « coups de pouce » nécessaires pour rayonner davantage dans le monde, avec un potentiel industriel certain.
      Ainsi par exemple, les fabricants locaux spécialisés vont également pouvoir profiter d’accompagnements spécifiques, favorisant notamment la mutualisation de moyens de production (découpes laser 3D, etc…), en s’appuyant sur le futur FabLab d’INESS Grand Narbonne dans un premier temps, mais aussi autour d’infrastructures plus étoffées, à Leucate notamment, où une zone d’activité dédiée à la Glisse est naissante. »
      Je continue : « La pratique en Grand Narbonne :
      – 8 à 10 000 pratiquants réguliers. Moyenne d’âge 30 ans en kite, 40 ans en planche
      – 150 000 journées de pratique environ
      – 68% hommes
      Majoritairement catégories socioprofessionnelles moyennes et plus.
      – 5 grands spots privilégiés en mer, 3 en étang
      L’économie locale de la glisse (Grand Narbonne)
      – Près de 60 entreprises (hors restauration / hébergement), dont la moitié sont des écoles.
      – 15 millions d’euros par an environ (direct). 5% des entreprises ont un chiffre d’affaires supérieur à 1 million d’euros par an. 52% chiffre d’affaires inférieur à 100 000€ par an.
      – 40 à 50 millions d’euros consolidés (avec hébergement, restauration…)
      – 250 à 300 équivalents temps plein directs.
      Projets déjà identifiés dans le plan glisse 2017-2020
      – Création de Beach Park à Saint Pierre la mer, à Gruissan et à Leucate
      – Réhabilitation de la base nautique de Port Mahon
      – Stade de vitesse de La Palme – le Salin
      – Aménagements du pôle d’excellence de kite surf à Leucate
      – Aménagements et création de services pour l’accès aux spots par les plages
      – Outils de mutualisation de moyens de production pour les fabricants à Leucate
      – Signalétique glisse (informations, sécurité…) sur le Territoire » C’est clair, non ?

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    STEPHANE ERARD

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    Michel, le Grand Narbonne n’est pas un SPIC. SPIC = Service Public Industriel et Commercial. Le Grand Narbonne est un EPCI…La question de la compétence est ici tout à fait subalterne. La confusion est jetée en raison du rattachement que tu fais toi-même volontairement de ces différentes pratiques en les réduisant à leur lecture sportive. Sur cet angle restreint, tu aurais raison, mais ce n’est pas le sujet ! C’est précisément pour leurs spécificités « hors du champ sportif » qu’elles sont spécifiées dans la compétence économique : marketing territorial, aménagement du territoire, économie touristique, place nouvelle des loisirs dans la société, fabrications de matériels, recherche et développement, pôles de compétitivité, etc…Cela étant, le Préfet ne s’y est pas trompé, lui…Quant aux liens qui associent la glisse « nautique » à la glisse urbaine, ils n’échappent aujourd’hui qu’à de rares commentateurs. Je complèterai ce post à ce sujet pour tes lecteurs avec quelques éclairages documentés.

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      Michel Santo

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      Coquille en effet Epic pour Epci, vite rectifiée. Pour le reste je te signale que la compétence économie dans les statuts du Grand Narbonne est clairement précisée et que n’y figure pas comme tu l’écris : « marketing territorial,place nouvelle des loisirs dans la société, fabrications de matériels, recherche et développement, pôles de compétitivité, etc… » Mais bon ! Quant aux services de l’Etat et du contrôle de la légalité des actes administratifs, disons qu’ils manquent de moyens !

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    Renaud

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    Quel article pitoyable.
    Oui, on trouve des pumptrack très souvent dans des zones où l’on pratique les sports de glisse type kite, wing, wind etc.. ceux ci étant complémentaires.
    Et perso souvent en vacances dans la région, et bien je retiens l’adresse pour les jours sans vent.

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      Michel Santo

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      Bonsoir ! Eh ben ! Que vous répondre, sinon « bon vent ! »

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